Guinée équatoriale: 42 militants exclus du parti au pouvoir
En Guinée équatoriale, quarante-deux militants se trouvent exclus du parti au pouvoir. Ils sont tous accusés par les responsables du PDGE, le Parti démocratique de Guinée équatoriale, d’avoir participé à une tentative de coup d’Etat le 24 décembre 2017.
Parmi les 42 militants évincés, il y a plusieurs anciens cadres du régime, notamment l’ex-directeur de la sécurité du président Obiang, Julian Ondo Nkumu, ainsi que l’ancien ambassadeur de la Guinée équatoriale au Tchad, Enrique Nsue Anguesom.
Les deux hommes ont été arrêtés il y a plusieurs mois. L’ancien ambassadeur avait été appréhendé, le 30 décembre 2017, dans sa ville natale d’Ebebiyin, soit six jours seulement après la tentative présumée de coup d’Etat. L’homme serait actuellement détenu à Bata.
Parmi les autres militants évincés du PDGE, il y a également deux anciens juges, Martin Obiang Ondo, et le fils du ministre de l’Intérieur, Ruben Clemente Engonga Nguema. Agé de 36 ans, cet ancien président de la cour provinciale de Bata se trouve actuellement en Espagne.
Ce sont, au final, 42 militants qui ont été exclus pour leur « participation à une tentative d’assassinat du président et de déstabilisation de la Guinée équatoriale », est-il écrit dans la résolution diffusée samedi 3 novembre par le PDGE. Malabo avait annoncé le 3 janvier dernier avoir déjoué une tentative de coup d’Etat, en affirmant qu’un groupe de mercenaires avait eu pour projet d’attaquer le chef de l’Etat, le 24 décembre.
Dissidence
Cette purge, au sein du parti au pouvoir, a fait réagir l’opposition. Le parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) avait annoncé, en mars, que cette tentative avait été organisée au sein du PDGE, « ce qui confirme et justifie le mécontentement généralisé à l’égard de la mauvaise politique du régime d’Obiang », ajoute le parti d'opposition dans un communiqué.
En tout cas, pour Wenceslao Mansogo, chargé des relations internationales et des droits de l’homme au sein du CPDS, ces exclusions tendraient à démontrer l’existence d’une dissidence au sein du parti au pouvoir. « Il y a des gens qui ne sont plus d'accord avec la ligne politique du PDGE, estime-t-il. Ce sont surtout des fils de haut dirigeants et de haut cadres qui n'étaient pas d'accord avec l'idée supposée de la succession d'Obiang par son fils Theodorin. La plupart des gens ont ça comme dénominateur commun. »
RFI