Nigeria: des dizaines de lycéennes manquantes après une attaque de Boko Haram
Au Nigeria, le spectre d'un nouveau Chibok et la crainte d'un nouvel enlèvement par Boko Haram planent. Lundi 19 février, une école de filles du village de Dapchi dans l'Etat de Yobe, dans le nord-est du pays, a été attaquée par la secte jihadiste. Aujourd'hui plusieurs dizaines d'élèves manquent toujours à l'appel, 111 selon la police. Leur sort reste flou et leurs familles s'inquiètent. Elles craignent un kidnapping de masse comme lors du rapt des 276 lycéennes de Chibok en 2014. En effet, les circonstances de l'attaque sont similaires.
Les témoins décrivent des jihadistes de Boko Haram lourdement armés, tirant en l'air et faisant exploser des grenades. Parmi leurs cibles, des magasins où chercher des vivres et du matériel, mais aussi un collège.
Comme à Chibok il y a 4 ans, c'est une école de jeunes filles catholiques qui a été visée. Les élèves et les professeurs étaient plus de 700 au moment de l'attaque et ont tenté de s'enfuir en brousse par crainte d'être enlevés. Deux jours après, plus de cent jeunes filles sont toujours portées disparues selon la police.
Les autorités expliquent que le recensement est toujours en cours, que certaines se sont réfugiées dans des villages voisins, parfois à 30 km de chez elles. Et qu'il faut attendre avant d'affirmer qu'elles ont été enlevées.
Mais les familles des écolières commencent à craindre le pire : elles expliquent avoir déjà effectué des recherches dans tous les villages de la zone. Pour elles c'est le spectre d'un nouveau Chibok qui se profile.
Quant aux motivations des assaillants, elles restent floues : ils pourraient être attirés par d'éventuelles rançons en échange de la libération des collégiennes ou simplement chercher des vivres et semer la terreur en maintenir la pression sur les autorités.
RFI