Crise politique en Gambie : l'Assemblée nationale prolonge le mandat du président Jammeh
La télévision d'État gambienne a annoncé l'adoption, mercredi, d'une résolution prolongeant de trois mois le mandat du président sortant Yahya Jammeh. L'opposant Adama Barrow, vainqueur de la présidentielle de décembre, doit prêter serment jeudi.
À la veille de l'expiration du mandat du chef de l'État gambien, Yahya Jammeh, l'Assemblée nationale a adopté, mercredi 18 janvier, une résolution prolongeant de trois mois sa présidence. L'information a été annoncée à la télévision d'État et a été relayée notamment par l'agence Reuters et la BBC.
L'opposant Adama Barrow, vainqueur de l'élection présidentielle de décembre, doit prêter serment, jeudi, à Banjul, la capitale. Il se trouve actuellement au Sénégal voisin en attendant son investiture.
Yahya Jammeh avait un temps reconnu sa défaite, avant de faire volte-face et d'en appeler à la Cour suprême pour annuler le scrutin. Faute de juges, l'institution ne sera pas en mesure de statuer avant plusieurs mois.
En attendant, Yahya Jammeh a proclamé mardi 17 janvier l'état d'urgence dans le pays, invoquant "un niveau d'ingérence étrangère exceptionnel et sans précédent" dans le processus électoral du pays, lors d'une déclaration télévisée. L'annonce a été formulée en des termes très généraux, prévenant la population qu'il était "interdit de se livrer à des actes de désobéissance aux lois gambiennes, à l'incitation à la violence, ou troublant la paix et l'ordre public". Le président sortant a également ordonné aux forces de sécurité de maintenir la paix et l'ordre.
De "sérieuses conséquences"
La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tente depuis plusieurs semaines de préparer une transition pacifique, sans exclure la force si le président sortant refuse d'accepter le verdict des urnes et de quitter le pouvoir. "Une décision a été prise. Elle prévoit qu'il ne demeure pas président à la fin de son mandat", a indiqué une source militaire nigériane à l'agence Reuters mardi 17 janvier. Cette stratégie a reçu l'aval des Nations unies et de l'Union africaine, ajoute la même source.
Seidik Abba, journaliste, écrivain et fin connaisseur des questions africaines, estime sur France 24 que l'intervention des armées sénégalaises et nigérianes pourrait "en quelques heures" forcer Yahya Jammeh à quitter le pouvoir.
L'Union africaine a annoncé le 13 janvier qu'elle cesserait de reconnaître Yahya Jammeh comme président à compter du 19 janvier, le menaçant de "sérieuses conséquences" s'il ne cédait pas le pouvoir à son successeur.
Avec Reuters et AFP
Commentaires
Quelle honte ! Chassez Boko Haram
L'"Union Africaine" ou la CDEAO doivent savoir que les pays ont leurs lois: c'est la qu'il faut commencer et non faire a la Laurent Gbagbo quand la france l'a rejette pour avoir mis les interets de son pays d'abord.