Cameroun: 11 morts dans un attentat-suicide portant la marque de Boko Haram
Un nouvel attentat-suicide portant la marque des islamistes nigérians de Boko Haram a fait onze morts dans la nuit de mercredi à jeudi au Cameroun, démontrant que le groupe garde la capacité de mener des opérations meurtrières même s'il a été affaibli par une série d'offensives des armées de la région.
"Un kamikaze de Boko Haram s'est fait exploser dans la nuit à Djakana", localité de la région de l'Extrême-Nord, à la frontière du Nigeria, tuant dix personnes, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire s'exprimant sous couvert d'anonymat.
"Le bilan actuel de cet attentat est de 11 morts, 4 blessés", a déclaré à l'AFP le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari, précisant que les blessés avaient été évacués sur deux hôpitaux de la région.
Selon la source sécuritaire, la plupart des victimes étaient des membres d'un comité de vigilance chargé de traquer les combattants de Boko Haram, groupe qui a rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI), et de prévenir les forces de sécurité en cas d'infiltrations de jihadistes.
"Ils étaient rassemblés dans une salle vidéo lorsqu'un kamikaze s'est infiltré et a actionné sa charge explosive", selon cette source.
Le gouverneur a mis en cause "l'imprudence des jeunes qui tiennent le vidéo club. Alors que les activités sont interdites, ils prennent le risque de diffuser des films dans la nuit à l'aide d'un groupe électrogène dans une brousse".
"Il règne une certaine accalmie dans la région, mais nous demandons aux populations d'attendre que nous leur donnions l'accord pour la reprise des activités, surtout au niveau de la ligne de front, a ajouté le gouverneur.
Ces dernières semaines, aucun attentat-suicide n'avait été enregistré dans cette région, frontalière de la zone d'influence de Boko Haram au Nigeria.
Les islamistes utilisent régulièrement des femmes et filles comme kamikazes, au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger. Ils visent fréquemment des mosquées, des marchés populaires, des gares routières et des postes de contrôle.
Plusieurs attaques ont également visé des camp de personnes déplacées par le conflit qui dure depuis 2009 et qui a fait 20.000 morts et 2,3 millions de réfugiés.
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