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Francois Hollande et Thierry Dol

La libération de quatre Français pris en otage par AQMI en septembre 2010 à Arlit, le site d'Areva au Niger, a-t-elle été délibérément retardée ? Dans un courrier en date du 14 juin, l'ex-otage Thierry Dol interpelle le président François Hollande pour demander des explications suite à la parution d'articles de presse. Thierry Dol est l'invité Afrique matin de RFI ce jeudi 30 juin.  

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Dans ces articles, Jean-Marc Gadoullet, négociateur dans ce dossier entre novembre 2010 et fin 2012, affirme plusieurs documents à l'appui, que le ravisseur Abou Zeid était prêt à libérer au moins un sinon les quatre otages dès avril 2012. Mais selon lui, cette libération aurait été entravée par le chef d'état-major particulier de Nicolas Sarkozy, le général Benoît Puga.

Finalement, les quatre otages seront libérés un an et demi plus tard, en octobre 2013. Thierry Dol demande donc la vérité au président Hollande et l'appelle à dénoncer ces allégations si elles sont fausses.

Pour Thierry Dol, les articles de l'Express, Challenges et Vanity Fair montrent qu'il y existe des zones d'ombres autour des négociations qui ont lieu au printemps 2012 pour leur libération. L'Express et Challenges exposent la version du négociateur Jean-Marc Gadoullet, qui dénonce l'obstruction présumée du général Puga. Vanity Fair fait témoigner Pierre-Antoine Lorenzi, le négociateur qui a repris la suite de Jean-Marc Gadoullet fin 2012 jusqu'à la libération des otages en octobre 2013.

« Chaque partie défend ses intérêts et il faut trouver une logique à tout ça. Il y a certainement un scandale d'Etat, je ne sais pas, mais il y a une zone d'ombre », estime Thierry Dol.

En avril 2012, au moment de cette libération avortée, selon la version de Jean-Marc Gadoullet, Nicolas Sarkozy est encore président de la République. Son chef d'état-major particulier, le général Puga, aurait-il pu prendre telle décision, l'éventuel blocage d'une libération d'otage, sans en référer au président ?

Sans se prononcer sur ce point, Thierry Dol souligne justement qu’ « il faudra un jour que les secrets de l’Elysée s’éclaircissent, que l’ancien président Nicolas Sarkozy dise les choses ou que François Hollande, élu en mai 2012, mette les points sur les ‘i’. »

Pour l’ex-otage, la vérité est en effet indispensable à sa reconstruction. « On essaie de retrouver un point d’équilibre pour revenir à la vie, comme un nouveau-né, on se raccroche à des choses essentielles de la vie pour pouvoir y croire, parce qu’on nous a déstructurés, on nous a vidé de l’intérieur » explique-t-il.

Lire ces articles de presse a donc replongé Thierry Dol dans ce passé d’otage dont il peine à sortir : « Ce remue-ménage ne nous aide pas, ça nous affaiblit. C’est pour ça que je demande au président de la République, si ces allégations sont fausses, de nous le dire, tout simplement », conclut-il

Thierry Dol souhaite poursuivre l'Etat français pour faute lourde. Mais en France, l'Etat ne peut être poursuivi que devant les juridictions administratives. En mars dernier, il a donc entamé les démarches préliminaires en déposant un recours auprès du président de la République, du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères.

RFI

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