Côte d’Ivoire: Guillaume Soro «galvanisé», aimerait bien «rempiler»
Mis en cause par la justice française et visé pendant quelques mois, au début de cette année, par un mandat d'arrêt de la justice burkinabè, Guillaume Soro, président de l'Assemblée ivoirienne, se rebiffe. Sur RFI, ce lundi 20 juin, il annonce que, fort de la confiance « pleine et totale » que lui accorde le président Ouattara et « galvanisé » par cela, il se représentera aux législatives de novembre prochain et que, s'il est réélu, il sera prêt à « rempiler au poste de président de l'Assemblée nationale ».
Sa parole est rare, surtout depuis qu'il a été mis en cause dans la tentative de coup d'Etat perpétrée en septembre 2015 au Burkina Faso. A la suite d'écoutes téléphoniques où certains, y compris le Premier ministre burkinabè de l'époque Isaac Zida, ont affirmé reconnaître sa voix, le n°2 ivoirien, Guillaume Soro, a été accusé de complicité avec les putschistes du général burkinabè Gilbert Diendéré.
Le 8 janvier 2016, la justice burkinabè a même lancé un mandat d'arrêt contre lui, mais il y a deux semaines, le 6 juin, les juges de Ouagadougou ont renoncé à leur demande d'extradition et ont renvoyé le dossier à Abidjan.
Aujourd'hui, Guillaume Soro sort de son silence et s'exprime sur RFI. A ceux qui ont cru que ses démêlés judiciaires avec le Burkina Faso avaient entamé la confiance qu'Alassane Ouattara lui accordait, il répond : « Le président Ouattara, pendant plus de dix ans, a pu peser et jauger ma loyauté et ma fidélité à sa personne et je peux affirmer aussi que, jusqu'à aujourd'hui, le président ne m'a pas donné d'éléments ou d'occasions de douter. Donc, je suis en totale et pleine confiance avec le président de la République ».
Mieux, le n°2 ivoirien affirme que ses ennuis judiciaires avec le Burkina Faso et la France - un mandat d'amener délivré en décembre 2015 par la juge française Sabine Khéris à la suite d'une plainte déposée par Michel Gbagbo, le fils franco-ivoirien de l'ancien président Laurent Gbagbo - lui ont permis de mesurer encore plus à quel point ses relations avec le chef de l'Etat ivorien étaient « excellentes » et « au-dessus des conjonctures temporelles ».
« Quand j'ai eu des ennuis judiciaires en France et au Burkina Faso, le président Ouattara s'est impliqué et a lourdement pesé pour aider à régler cette question », souligne le n°2 de la Côte d'Ivoire avant d’ajouter : « Cela m'a galvanisé ».
Fort de cette confiance « pleine et totale » du chef de l'Etat ivoirien, Guillaume Soro annonce donc, ce lundi 20 juin, sur RFI, qu'il sera à nouveau candidat aux élections législatives de novembre prochain et, s'il est réélu, qu’il sera prêt à « rempiler au poste de président de l'Assemblée nationale ».
Ses relations avec le Burkina Faso, notamment avec Blaise Compaoré et Roch Marc Christian Kaboré, son opinion sur la réforme constitutionnelle à venir en Côte d'Ivoire, sa vision de la présidentielle de 2020, son passé de chef rebelle ou encore ses démêlés avec la justice française... Sur tous ces sujets sensibles, le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire s'exprimera plus longuement, sur RFI, mardi matin, midi et soir dans l'émission "l'Invité Afrique", au micro de Christophe Boisbouvier. Diffusion en TU : 4H30, 5H30, 6H30, 12H30, 18H30 et 22H30.
RFI
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