Tchad: 27 tués dans un triple attentat-suicide sur une île du lac Tchad
Au moins 27 personnes ont été tuées et plus de 80 blessées samedi dans un triple attentat-suicide commis sur le marché de Loulou Fou, une île tchadienne du lac Tchad, a-t-on appris de source sécuritaire à N'Djamena.
"Trois kamikazes se sont fait exploser dans trois endroits différents au marché hebdomadaire de Loulou Fou dans une île du lac Tchad", a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat une source sécuritaire, ajoutant que ces explosions ont "fait 30 morts, dont les trois kamikazes, parmi la population civile et plus de 80 blessés.
Cette région avait été placée le 9 novembre par le gouvernement tchadien sous le régime de l'état d'urgence, à la suite de précédents attentats-suicide perpétrés par les islamistes nigérians de Boko Haram, groupe qui a rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI).
Depuis des mois, le groupe Boko Haram multiplie les attaques et les attentats-suicides sur les villages tchadiens du lac, situés à quelques kilomètres de la frontière avec le Nigeria.
L'attaque la plus meurtrière sur les rives tchadiennes du lac s'est produite le 10 octobre. Un triple attentat à l'explosif commis par des kamikazes à la sous-préfecture de Baga Sola s'était soldé par 41 morts et 48 blessés, selon le gouvernement tchadien.
Le lac Tchad est partagé entre Nigeria, Niger, Cameroun et Tchad. Même si sa superficie se réduit d'année en année en raison du réchauffement climatique, il abrite une multitude d'îles et îlots peuplés de pêcheurs, et ses abords sont rendus difficiles par une végétation dense, ce qui facilite les infiltrations des islamistes de Boko Haram en territoire tchadien pour y mener des attaques.
Depuis le début de l'année, l'armée tchadienne est engagée dans une opération militaire régionale contre Boko Haram dont les raids et attentats se sont étendus au-delà du nord-est du Nigeria, son fief historique, vers les pays limitrophes: Tchad, Niger et Cameroun.
Cette offensive a infligé de sérieux revers au groupe, mais les insurgés mènent toujours des attaques dans la région et se servent du lac comme lieu de repli.
AFP