Tunisie: 10 kilos d'explosifs contre un bus de la sécurité présidentielle
Une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité nationale s’est tenue ce mercredi matin pour faire le point sur les mesures après l'attentat qui a fait au moins douze morts hier dans le centre de la capitale Tunis. L'enquête, elle, suit son cours et on en sait un peu plus sur l'enchaînement des faits.
Dans les décombres du bus de la Garde présidentielle, les enquêteurs ont retrouvé ce mercredi matin un 13ème corps. Nous avons 13 décès : 12 martyrs et une personne que nous n’avons pas encore identifiée ; il se pourrait qu'il s'agisse d'un terroriste, a expliqué Said Aïdi, le ministre de la Santé.
Ce 13ème corps pourrait donc confirmer la piste de l’attentat-suicide. C’est l’avis de Hichem Gharbi, le secrétaire général du syndicat de la Garde présidentielle qui s’est exprimé sur une radio locale.
Dix kilos d'explosifs
Selon l’enquête préliminaire, une personne avec un sac à dos contenant des explosifs militaires de type TNT, avec des écouteurs dans les oreilles est montée dans le bus. Il est précisé que les agents de la Garde présidentielle auraient tenté de l’interpeller. En réaction, le kamikaze aurait actionné sa ceinture d’explosifs.
Le ministère de l’Intérieur informait également à la mi-journée que l'attentat avait été perpétré à l’aide de 10 kilos d’explosifs. La piste kamikaze en revanche n’a pas été officiellement confirmée par le ministère de l’Intérieur qui se veut très prudent sur cette affaire. Nous voulons vous donner des informations précises, explique Walid Louguini, le porte-parole du ministère.
Un peu plus tôt s'était réuni un Conseil de sécurité nationale au Palais de Carthage. Cette réunion extraordinaire était présidée par Béji Caïd Essebsi, le président de la République qui avait à ses côtés Habib Essid, le Premier ministre, mais aussi le président de l’Assemblée ou encore les ministres de l’Intérieur et de la Défense.
Selon les propres mots du président, ce Conseil est réuni afin de prendre les décisions nécessaires pour faire face à cette situation. De nouvelles mesures devraient être annoncées pour renforcer la sécurité des lieux sensibles comme les ministères, les administrations ou les ambassades.
Depuis ce matin la présence policière est d’ailleurs renforcée dans les rues de Tunis, en particulier devant les hôtels. Les autorités devraient surtout confirmer la mise en place de l’état d’urgence pour trente jours ou plus sur l’ensemble du territoire et peut-être donner la durée du couvre-feu instauré dans la capitale jusqu’à nouvel ordre.
Continuer à vivre malgré tout
Des mesures urgentes ont déjà été prises par le Ministère du Transport qui annonce un renforcement de la sécurité dans les ports. A l’aéroport international de Tunis-Carthage, seuls les voyageurs munis d’un billet seraient désormais autorisés à entrer dans l’enceinte de l’aéroport.
C’est un nouveau coup dur pour les Tunisiens comme en témoignent ces passants rencontrés ce matin sur l’avenue Bourguiba, en plein centre de Tunis. « Maintenant il faut continuer à vivre, il faut continuer à travailler, il faut faire les choses comme d’habitude enfin… Mais ça ne sera jamais comme d’habitude. Il y a un avant et un après. Et puis voilà… Et la vie continue. Et puis il faut prendre des décisions qui font éventuellement mal, mais il faut les prendre et le plus tôt serait le mieux ».
RFI
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