Burkina Faso : trois morts et soixante blessés après le coup d'État
Un militaire burkinabé a annoncé jeudi à la télévision nationale la destitution du président de transition, Michel Kafando, et la dissolution du gouvernement. Ce coup d'État avait débuté mercredi soir par une prise d'otage en plein conseil des ministres. Des violences ont également éclaté dans la capitale Ouagadougou.
Jeudi matin, les militaires quadrillaient la capitale Ouagadougou, tirant en l'air pour éviter le regroupement, notamment place de la Révolution, d'où étaient parties les marches contre Blaise Compaoré. «Ils patrouillent et font feu dès qu'ils nous voient», raconte le leader étudiant Serge Bayala. «Nous sommes mobilisés et nous ne laisserons pas faire. Le peuple tient à sa révolution», déclare pour sa part Guy-Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen, l'une des principales organisations de la société civile burkinabè. Ce groupe très actif semble particulièrement ciblé par les militaires. Jeudi, Smokey, son chef, a assuré sur Twitter que son domicile avait été perquisitionné. «Mais les choses sont difficiles. Nous sommes confrontés à des gens armés. La communauté internationale doit nous aider sans attendre qu'il y ait de morts».
À l'issue de ces violences, trois morts et 60 blessés ont été recensés au principal hôpital de la ville, a déclaré un médecin de l'établissement. Les blessés ont été touchés par balle ou souffrent de traumatismes divers, toujours selon la même source.
François Hollande a condamné jeudi le «coup d'État» et exigé la reprise du processus électoral, tout comme l'Union européenne. «Je condamne ce coup d'Etat, je le condamne fermement parce qu'un processus électoral était en cours, les dates étaient arrêtées, le corps électoral était recensé et il y avait donc un processus. Il ne peut pas être expliqué que des groupes puissent empêcher cette transition démocratique qui était en cours. J'appelle donc ceux qui ont commis cet acte à libérer les personnes qui sont retenues et notamment le président de la transition qui encore aujourd'hui est pris en otage et j'appelle ces groupes à cesser immédiatement leur action», a déclaré le chef d' l'État.
Dès mercredi, l'ONU et l'Union africaine avaient exigé la libération des otages. La junte devait annoncer la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays et l'instauration d'un couvre-feu.
Le Figaro