Dosso : saisie de 30 kg de chanvre et 15 000 comprimés de Tramaking sur un motocycliste venu du Nigeria

Intercepté à moto en provenance du Nigeria, un individu se rendant à Kiota transportait 30 kg de chanvre indien et 15 000 comprimés de Tramaking, d’une valeur totale estimée à 3,5 millions de francs CFA. La saisie, opérée vendredi par les gendarmes en poste à Mokko, a été officiellement constatée samedi matin par le préfet de Dosso, le chef d’escadron Boubacar Ali China Goga.
Selon les explications du chef de la brigade mixte n°2, tout est parti d’un contrôle routinier. « Le vendredi 5 décembre, à 12 h 30, nos éléments ont intercepté un individu circulant à moto, une Kasea, en provenance du Nigeria et se rendant à Kiota », a-t-il relaté. La fouille du colis que transportait le conducteur a rapidement tourné à la découverte majeure : trente boules de chanvre indien, soit 30 kg, et quinze mille comprimés de Tramaking. L’ensemble est évalué à près de 3,5 millions de francs CFA.
La présence, aux côtés du préfet, du secrétaire général de la préfecture, Ibrahim Abdou Tikiré, des membres du Conseil départemental de sécurité, du commandant de la 7e légion de gendarmerie, le lieutenant-colonel Ibrahim Ag Ouhada, ainsi que du substitut du procureur du tribunal de grande instance de Dosso, donnait la mesure de l’importance de l’opération.
Le substitut du procureur, Oumarou Ibrahim, n’a pas caché sa satisfaction. Il a salué « un exploit réalisé par les gendarmes en poste », avant de rappeler que le mis en cause serait présenté à la justice « conformément aux textes en vigueur ».
Prenant la parole à son tour, le préfet Ali China Goga a longuement félicité les éléments impliqués dans l’interception, évoquant un « délinquant porteur d’armes de destruction massive à petit feu ». Une formule volontairement forte, destinée à souligner les ravages que causent les produits stupéfiants dans la région comme ailleurs.
Mais l’officier n’a pas seulement tenu à encourager les gendarmes : il a également profité de l’occasion pour relancer un débat qui lui tient visiblement à cœur. « Pour apporter un soulagement de tout ordre à la justice, il est souhaitable que l’ordonnance n°99-42 du 23 septembre 1999 relative à la lutte contre la drogue au Niger soit révisée », a-t-il déclaré, plaidant pour une prise en charge « sévère » des trafiquants.
Cette saisie, loin d’être une première dans la région, confirme l’intensification des flux illicites transitant par les axes reliant le Nigeria au centre du pays. Elle rappelle aussi la difficulté pour les forces de sécurité de faire face à des réseaux qui se réorganisent sans cesse. Pour l’heure, la brigade mixte n°2 de Dosso savoure une victoire opérationnelle, même si chacun sait qu’elle ne suffira pas à endiguer le phénomène.




