Ils promettaient mariage et voyage à la Mecque… : la police démasque une escroquerie vieille de 5 ans à Zinder !
Le Service Interrégional de la Police Judiciaire (SIRPJ) de Zinder a mis fin aux agissements d’une bande criminelle bien structurée, active depuis au moins cinq ans, spécialisée dans l’escroquerie électronique, l’usurpation d’identité, le faux et usage de faux en écriture publique, ainsi que l’association de malfaiteurs. Cette opération, menée du 7 au 12 juin 2025 suite à une plainte déposée le 4 mai, a permis l’interpellation de six suspects âgés de 60 à 65 ans, dans plusieurs localités de la région de Zinder.
Au moins cinq plaintes ont été confirmées, mais les enquêteurs estiment que le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé tant au Niger qu’à l’étranger, compte tenu de l’ancienneté de leurs activités. La nature transfrontalière de cette escroquerie – impliquant l’envoi de faux documents et la circulation d’argent entre le Niger et le Nigeria – confère à ce dossier une dimension particulièrement préoccupante.
Une escroquerie bien rodée ciblant les Nigériens en Arabie Saoudite
Selon les éléments de l’enquête, ce groupe criminel, composé de cinq Nigériens et d’un Nigérian, opérait depuis au moins cinq ans en exploitant la vulnérabilité de la communauté nigérienne expatriée, particulièrement des femmes célibataires, divorcées ou veuves. Leur méthode ? Infiltrer des groupes WhatsApp dédiés aux Nigériens résidant en Arabie Saoudite, se faire passer pour des agents de voyage, et promettre mariage et facilitation de pèlerinage à la Mecque pour mieux piéger leurs victimes.
Une fois la confiance établie, les escrocs demandaient aux victimes si elles avaient des proches souhaitant se rendre en pèlerinage, utilisant de faux documents et usurpant l’identité d’une agence de voyage légitime pour donner du crédit à leurs mensonges.
Une organisation structurée avec des rôles bien définis
Le réseau, composé de cinq Nigériens et d’un ressortissant nigérian, disposait d’une organisation rigoureuse. Certains membres étaient chargés de repérer les victimes dans les groupes de discussions, d’autres confectionnaient de faux documents d’identité et des passeports, tandis que le complice basé au Nigeria fournissait de faux visas prétendument valides pour l’Arabie Saoudite.
Les interpellations ont eu lieu dans plusieurs localités : deux à Magaria, un à Rigar Tchouka (Zarmou/Mariah), un à Yachin Makada (Guidimoni/Gouré), un détenu à la maison d'arrêt de Tanout, et un autre à celle de Magaria. Tous les individus arrêtés sont des hommes, âgés de 60 à 65 ans.
Un butin révélateur lors des perquisitions
Les perquisitions menées dans le cadre de cette enquête ont permis de saisir un important lot de matériels et documents compromettants :
- 11 téléphones portables,
- 2 motos de marque Royal,
- Des flacons contenant du mercure et un liquide inconnu,
- Des billets de banque découpés en liasses,
- 5 cartes bancaires nigérianes,
- 4 billets de voyage,
- Un passeport, 5 cartes d’identité nationale, 1 permis de conduire et 1 carte d’électeur,
- Plusieurs actes d’état civil appartenant à des tiers, probablement des victimes,
- 2 attestations de vente d’immeubles non bâtis,
- Un portefeuille contenant de nombreux numéros de téléphone,
- Un sac à main renfermant divers objets.
La procédure judiciaire suit son cours et les suspects devraient répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes.
Mohamed Cissé (actuniger.com)
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