Cybercriminalité : une opération d’envergure à Zinder met fin à un réseau de 15 escrocs électroniques, 133 millions FCFA dérobés
Une opération d’envergure menée par le Service Inter-Régional de la Police Judiciaire (SIRPJ) de Zinder a permis de mettre un terme aux activités d’un vaste réseau d’escroquerie électronique composé de 15 membres, usurpant l’identité de personnalités influentes pour piéger leurs victimes. Actif depuis fin 2022, ce réseau a causé un préjudice financier de 133.100.000 FCFA, avec 17 victimes recensées, 12 suspects interpellés et plusieurs biens saisis, dont un véhicule et des téléphones portables.
Composé de 15 membres, ce réseau opérait avec une hiérarchie bien définie. Douze suspects ont été interpellés, dont quatre femmes âgées de 21 à 65 ans, tandis que deux autres sont détenus dans les prisons de Zinder et Niamey, et un dernier est activement recherché. Parmi les personnes arrêtées, trois ont été appréhendées à Agadez, soulignant l’ampleur géographique de ce réseau.
Le mode opératoire était méticuleusement élaboré. Les escrocs usurpaient l’identité de ministres, directeurs généraux, chefs traditionnels ou procureurs pour tromper leurs cibles. Après avoir établi un contact, ils demandaient aux victimes de constituer un dossier pour l’attribution d’un marché fictif de produits tels que des engrais, du riz ou du sucre. Avant même l’attribution officielle, ils exigeaient des livraisons urgentes, disparaissant une fois les marchandises reçues.
Pour renforcer leur crédibilité, les criminels utilisaient des numéros de téléphone enregistrés sur l’application True Caller avec les noms et photos des personnalités usurpées. Lorsqu’une victime appelait, elle voyait s’afficher ces informations falsifiées, tombant ainsi dans le piège.
Lors de cette opération, les forces de l’ordre ont saisi plusieurs biens, dont un véhicule Mercedes Benz, une moto Royale, 10 téléphones portables, et des gris-gris, utilisés par l’un des membres pour des pratiques mystiques censées garantir leur impunité.
Le réseau, actif depuis la fin de 2022, a causé des pertes estimées à plus de 133 millions FCFA, avec un total de 17 victimes identifiées. Plusieurs autres tentatives d’escroquerie ont été déjouées. L’organisation criminelle était stratifiée, avec des membres assignés à des rôles spécifiques : certains recherchaient les coordonnées des personnalités à usurper, d’autres identifiaient les victimes potentielles, tandis qu’un dernier groupe se chargeait de réceptionner et revendre les produits volés.
Le démantèlement de ce réseau illustre la montée des cybercrimes dans la région, une problématique préoccupante pour l’économie locale et la sécurité des citoyens.
En décembre 2024, la Direction de la Police Judiciaire (DPJ), en collaboration avec la Division de la Cybercriminalité et la Division de Recherche, a démantelé un réseau d'escroquerie électronique ayant causé un préjudice total de 40.609.000 FCFA à 54 victimes. Lors de cette opération, neuf individus, Nigériens et étrangers, ont été arrêtés.
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Au Burkina Faso, le procureur du tribunal de grande instance de Ouagadougou engage des poursuites contre plusieurs personnalités dont l’ex-président de l’Assemblée nationale et l’ex-ministre des Sports, sous le régime de Roch Marc Christian Kaboré.
Bala Sakandé, ancien président de l’Assemblée, de 2017 à 2022, est poursuivi pour détournement de deniers publics, d’octroi d’avantages injustifiés et de blanchiments de capitaux.
Le procureur annonce aussi les suites de l’affaire de détournement de l’argent destiné à la prise en charge des personnes déplacées internes, une procédure qui vise plusieurs personnes dont l’ancienne ministre Nandy Somé Diallo, citée par le principal accusé.
L’ex-président de l’Assemblée nationale est actuellement hors du Burkina Faso pour des raisons « prétendues de soins médicaux », indique le procureur Blaise Bazié, ce qui n'empêche pas Alassane Bala Sakandé d'être accusé d’avoir détourné l’argent de l’Assemblée nationale et d’avoir octroyé des avantages injustifiés à certaines personnes.
« Il leur est essentiellement reproché d'avoir procédé à la conclusion de marchés publics par entente directe, à des fins déguisées de détournement de deniers publics et d'enrichissement illicite, sur les fonds alloués à l'institution, à savoir l'Assemblée nationale », précise le procureur Blaise Bazié.
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Ex-ministre des Sports
Un ex-ministre des Sports de Roch Marc Christian Kaboré et d’autres personnes sont également mis en examen pour des faits de fraude à la commande publique, faux en écriture et surfacturation, dans le cadre des travaux liés à la réhabilitation du stade du 4-Août de Ouagadougou.