KOKOWA: c’est parti pour la 44e édition du Sabre national de lutte traditionnelle, sport roi au Niger
Le coup d’envoi des festivités entrant dans le cadre de la 44e édition du championnat national de lutte traditionnelle (Kokowa 2023) a été donné ce vendredi après-midi à l’Arène des Jeux Traditionnels Aboubacar Djibo d’Agadez. A partir de ce samedi 23 et jusqu’au dimanche 31 décembre 2023, quatre-vingt (80) gladiateurs issues des 8 régions du pays vont rivaliser de force et de technique pour désigner le prochain roi des arènes. Avec comme principal enjeu, le Sabre national que remet en jeu, Kadri Abdou dit « Issaka-Issaka », quintuple détenteur du trophée. Et comme chaque année, le sport-roi va tenir en haleine les supporteurs, les spectateurs et les auditeurs avec des rencontres tant entre les équipes qu’entre les favoris au titre, qui promettent de très belles oppositions avec la présence des meilleurs lutteurs du pays dans la capitale de l’Air.
Comme de tradition, c’est à travers une cérémonie officielle que la compétition a été lancée ce vendredi 22 décembre dans l’après-midi, à l’Arène des jeux traditionnels d’Agadez qui a fait le plein pour l’occasion. Les autorités et les populations de la capitale de l’Air ont mis la barre très haute au vu du contexte particulier dans lequel se déroule cette 44e édition du sport-roi au Niger qui a été justement placée sous le thème de « la sauvegarde de la patrie ». La cérémonie d’ouverture a été en tout cas des plus grandioses et annonce déjà les couleurs de la compétition qui, au delà du sport et du sabre en jeu, constitue un véritable facteur de cohésion et d’unité nationale mais aussi de promotion des riches potentialités culturelles du pays et particulièrement, pour cette édition, de la région touristique d’Agadez, ville classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO et connue au délà des frontières avec sa légendaire et célèbre mosquée mais aussi des produits de ses talentueux artisans.
Au rythme du Tendé, des danses touarègues et des prestations du Bianou ainsi que des troupes artistiques, la cérémonie a été marquée par plusieurs activités notamment le défilé des différentes déflagrions venues de toutes les régions du Niger, l’hymne national et la prestation de serment des arbitres ainsi que les discours de bienvenue des autorités communales et régionales ainsi que du président de la Fédération (FENILUTTE), avant que l’édition ne soit officiellement lancée avec le discours d’ouverture du ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture, le colonel-major Abdourahamane Amadou Djibo. La cérémonie s’est déroulée en présence des membres du CNSP et du gouvernement de transition, des responsables d’institutions et des forces de défense et de sécurité (FDS), des autorités administratives et coutumières, des représentants des partenaires et sponsors, des invités de marque ainsi que des membres de la Fénilutte, des cadres du ministère des Sports et des autres départements sectoriels ainsi que d’un public venu massivement assister à l’évènement.
Une édition sous le signe de la sauvegarde de la patrie
Dans le discours officiel de lancement, le ministre Abdourahamane Amadou Djibo a tenu à mettre en exergue le contexte particulier dans lequel se déroule cette édition 202 » du championnat national de lutte traditionnelle. L’occasion pour le porte-parole du gouvernement de saluer la « résilience » des populations nigériennes face aux « sanctions inhumaines » infligées au Niger par des organisations sous régionales et par certains partenaires. « Notre Présence à Agadez, femmes, hommes, jeunes et enfants, fortement mobilisés, constitue une preuve supplémentaire, que le Niger est toujours débout et que les Nigériens, fiers et résilients, ne céderont jamais face à ceux qui veulent nous humilier, bafouer notre dignité et contrôler notre pays avec ses immenses richesses », a estimé le ministre de la Jeunesse et des Sports qui a tenu également à « rendre grâce à Allah, le tout puissant, le miséricordieux qui nous a permis d’être ici pour célébrer ensemble le sport roi au Niger, kokowa galgagia, Gourdjey, en dépit des difficultés auxquelles nous sommes tous confrontées au quotidien et qui sont essentiellement consécutives aux sanctions illégales, injustes, inhumaines et irresponsables imposées à notre vaillant peuple par la CEDEAO et l’UEMOA, nos organisation communautaires ouest-africaine, malheureusement instrumentalisée par la France, l’ancienne puissance colonisatrice que nous sommes en train de bouter progressivement hors de l’Afrique, inch’ Allah ». Pour le ministre Amadou Djibo, « c’est une grande fierté de vivre ces moments exceptionnels de l’histoire de la lutte traditionnelle au Niger qui, au-delà de la symbolique évènementielle relative à tout grand évènement sportif, nous plonge dans les profondeurs de notre identité culturelle ». A juste titre, a-t-il ajouté, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie CNSP et le gouvernement de transition en sont parfaitement conscients. « Ils sont déterminés à créer les conditions favorables à l’émergence d’un Nigérien nouveau, profondément enraciné dans ses valeurs culturelles, ouvert au monde extérieur mais véritablement soucieux de son identité africaine, de sa souveraineté et de l’intérêt supérieur de notre patrie. C’est pourquoi la 44ème édition du sabre national de lutte traditionnelle qui se tient en ce moment décisif de l’histoire de notre pays est placée sous le thème la sauvegarde de la patrie », a-t-il dit. En effet, a poursuivi le ministre de la Jeunesse et des Sports, le thème de cette 44e édition n’est pas fortuit et s’adresse tout particulièrement à « la jeunesse, nombreuse et volontaire, pugnace et déterminée, qui s’est dressée en sentinelle de la patrie dans les artères de la capitale et des villes, villages et hameaux de notre pays ». Il a saisi l’occasion pour leur transmettre du « les salutations fraternelles et patriotiques » du Général de Brigade Abdourahmane TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat ainsi que celles du gouvernement de transition. « Les autorités de notre pays sont fières de vous, et vous encouragent à toujours cultiver, en toutes circonstances et en tous lieux, l’amour du Pays et la fibre patriotique qui nous rassemblent et nous aident à surmonter les défis », n’a pas manqué de lancer le ministre en procédant officiellement à l’ouverture de la 44e édition du Sabre national de lutte traditionnelle. Il faut noter qu’auparavant, le maire d’Agadez, M. Abdouraamane Touraoua, ainsi que le gouverneur de la région, le General Ibrah Boulama ont pris la parole pour adresser des mots de réjouissances et de bienvenue à tous les participants dans la cité des Sultans.
80 lutteurs pour un trophée avec des favoris naturels et de sérieux prétendants qui attendent se révéler au public
Les compétitions vont entrer dans le vif du sujet avec les oppositions entre les équipes régionales sous forme de championnat pour cette première phase. La seconde phase va concerner les lutteurs invaincus et se poursuivre jusqu’à la finale qui permettra de désigner le prochain roi des arènes au Niger.
Ils sont 80 lutteurs, à raison de 10 par régions, à être engagés dans la compétition. Plusieurs favoris sont présents à Agadez dont naturellement le quintuple vainqueur du trophée, le phénomène Issaka Issaka de l’écurie de Dosso qui est déterminée à garder son trophée et donc à battre son propre record national. Il faudra pour se faire, se défaire de sérieux prétendants au trophée dont certaines figures bien connues des fans nigériens de la lutte traditionnelle et qui ont déjà fait leur preuve par le passé. Si on note quelques absences comme celle du très prometteur Aibo Hassan de Maradi, Yahaya Kaka de Tahoua ou dans une moindre mesure Tassiou Sani de Zinder, il faut compter avec le retour annoncé du triple détenteur du trophée, Laminou Maidaba d’Agadez, ou celle d’Ousmane Hassane dit Janvier de Tillabéri. La liste des prétendants potentiels au Sabre est longue mais on peut citer entres autres Zakirou Zakari et Noura Hassane de l’équipe de Tahoua, Adamou Abdou qui a quitté Niamey pour Dosso tout comme Saley Daouda d’Agadez, Laouali Abdou Dan Téla de Zinder, Sabo Abdoulaye de Niamey, Mansour Issa et Dalla Abani de Diffa ainsi que Mati Souley de Maradi. Et comme c’est le cas pour certaines éditions, la lutte comme toutes les compétitions sportives c’est aussi les surprises surtout avec les révélations annoncées pour cette édition dans certaine écuries !
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
Commentaires