La lutte: sport roi au Niger!

C’est ce vendredi 24 décembre que s’ouvre à l’Arène des jeux traditionnels de Niamey, de la 42^e édition du Championnat (SABRE) national de lutte traditionnelle. Au Niger, la lutte traditionnelle est le « sport roi », le plus ancien et le plus populaire. Elle occupe une place importante dans les manifestations sportives et culturelles avec une valeur partagée par l’ensemble des couches sociales du pays. La lutte est bien plus qu'un simple combat, c’est une fierté, c’est le fer de lance de tout un peuple.

La lutte a pour objectif de terrasser l’adversaire ou de le vaincre par décision du corps arbitral ou même du jury. Au Niger, la version traditionnelle se pratique en position débout et dans une arène. Le championnat de lutte, organisé chaque année, attire les foules et est diffusé dans tout le pays. Ce sont plus de 80 lutteurs des 8 régions du pays (Agadez, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéry, Zinder, Diffa et Niamey)  qui se font face pendant 10 jours. Les régions sont ainsi mises en avant, et cela permet d’unifier le pays derrière de belles valeurs.

La dernière édition s’est tenue avant l’épidémie de la COVID19. Depuis plus de 40 ans les autorités font la promotion de la lutte traditionnelle comme étant le « sport roi ». C’est un vecteur de cohésion nationale. Ainsi, lorsque le lutteur d’une région gagne un trophée, c’est le pays tout entier qui a gagné.  Pour les combattants qui  allient compétences techniques et mystiques, remporter le sabre est le plus grand honneur. Les danses traditionnelles divertissent les fans venus nombreux de toutes les régions représentées et les « Tchali Tchali » tournent en dérision tout ce qui peut arriver.

Les « Tchali Tchali » ou pitres, qui connaissent très bien les techniques de la lutte traditionnelle, n’ont aucune difficulté à se moquer des combats déroulés en leur présence en les mimant. Généralement, ils portent des accoutrements toujours un peu exagérés.

A la fin de la compétition, un nouveau roi est couronné. Le champion remporte le Sabre national, un cheval harnaché ainsi qu’un chèque de 10 millions FCFA. Le vice-roi des arènes, empoche quant à lui un chèque de 5 millions FCFA.

La lutte traditionnelle est donc « sport roi » au Niger, car elle est portée par des traditions ancestrales chères aux cœurs des Nigériens. A en croire l’engouement de tout le peuple, ce sport traditionnel n’est pas prêt de laisser sa première place !

Omar Sylla