Kokowa 2019 : pourquoi la durée des combats a été réduite à 10 minutes (explications officielles)
La première journée des compétitions entrant dans le cadre de la 40 édition du Sabre national de Lutte traditionnelle (Tillabéry 2019) a suscité une certaine polémique sur le nouveau temps réglementaire accordé pour les combats. Contrairement au passé, il n’est désormais que de 10 minutes (5 mn de combats, 2 mn de pause et 5 autres mn).
A l’expiration de ce délai, et en cas d’égalité d’avertissements, le match se solde par un nul, ce qui à priori élimine les lutteurs en compétition. Plusieurs prétendants au trône, et pas des moindres, en ont fait les frais dès la matinée de la première journée notamment lors de la rencontre ayant opposée l’écurie de Tahoua à celle de Diffa. Ainsi, les combats ayant opposés le vice-champion en titre Yahaya Kaka (Tahoua) à Mansour Issa (Diffa) et Ari Kaboulayé (Diffa) contre Souley Rabagardama (Tahoua), se sont tous soldés par un match nul qui écarte, à moins d’un improbable repêchage en fonction de l’évolution de la compétition, ces favoris avant même qu’ils ne mordent la poussière.
Selon les responsables du ministère des Sports et du comité de gestion de la lutte traditionnelle, ces nouvelles dispositions ont été intégrées au Code de la lutte sur la base d’un travail fait par les secrétaires généraux des huit (8) ligues régionales. Il s’agit dans un premier temps de mettre fin aux caprices de certains lutteurs qui prennent un malin plaisir à faire perdurer les combats.
Selon les explications du Directeur des Sports, Abdoulrachid Abdoulbaki, la réduction de cette durée vise «à susciter une réelle combativité de nos lutteurs et rendre les différentes confrontations plus attrayantes ». D'autre part, a jouté la même source, « la nouvelle mesure permettra de nous situer au diapason des dispositions régissant les compétitions internationales (Tolac, Jeux de la Francophonie, Jeux de la CENSAD...) ». In fine, justifie-t-on officiellement, « la disposition pourrait aussi impacter positivement le niveau technique et physique de nos lutteurs au plan international ».
Bien que le temps réduit à 10 minutes peut paraître trop court pour un sport parfois d’endurance, cette nouvelle disposition ne manque pas de pertinence au regard des arguments avancés. Il reste à savoir si les lutteurs et leurs encadreurs ont été suffisamment prévenus sur les risques qu’ils encourent en perdant de précieuses minutes à se regarder et à se toucher des doigts. Tant que les dispositions du Code seront respectées, ce à quoi se sont engagés le ministre et le comité de gestion, les lutteurs doivent se soumettre et se préparer en conséquence. Bien qu’elle demeure un sport considéré comme traditionnel, la discipline a besoin de s’adapter et de se moderniser sans perdre ses valeurs. On l’a bien vu avec le visionnage des combats en cas de litige, une pratique déjà testée dans notre « Kokowa », et que les instances mondiales du football viennent d’ailleurs d’intégrer dans leur discipline sous l’appellation « VAR » ! Comme quoi, il ne faut pas qu’on se néglige trop...
Ikali (Actuniger.com)
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