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syndicats Nigelec

Niamey, 23 juin 2025 — Alors que l’État détient déjà 99,38% de la NIGELEC, la nationalisation annoncée en Conseil des ministres fait l’effet d’un coup d’épée dans l’eau. Réunis en session extraordinaire ce lundi, les syndicats regroupés au sein de la Fédération des Organisations des Travailleurs de la NIGELEC (FOTN) – le SYNATREEN, le SYNTRAVE et le SNAN, y voient une manœuvre pour détourner l’attention des vrais maux du secteur : 40 milliards FCFA d’impayés de l’État, des taxes étouffantes et une dépendance coûteuse aux centrales thermiques. 

 

Zeyna commission0

 

Une nationalisation qui interroge

Le Conseil des ministres du 19 juin dernier a acté la nationalisation de la Société Nigérienne d’Électricité (NIGELEC). Une décision qui laisse perplexe les travailleurs, alors que l’État détient déjà 99,38% des actions de l’entreprise.

"Quelle est la véritable motivation derrière cette mesure ?", s’interrogent les syndicats, rejetant les justifications avancées par le gouvernement. Celui-ci invoque notamment des avantages jugés excessifs pour les agents, comme un abattement de 90% sur leur consommation d’électricité. Un argument balayé par la FOTN, qui rappelle que cette mesure ne représente en moyenne que 33 000 FCFA par agent, bien en deçà des avantages accordés dans d’autres sociétés publiques.

Les travailleurs dénoncent également une campagne de discrédit contre la NIGELEC, alors que l’entreprise affiche des résultats financiers positifs, contrairement aux allégations relayées dans les médias.

La situation s’est aggravée depuis la chute de six pylônes sur la ligne d’interconnexion 330 kV Kandji-Birnin Kebbi (Nigeria), les 7 et 29 mai derniers, plongeant la zone fleuve dans des délestages tournants. Malgré la mobilisation de tous les moyens de production disponibles, la NIGELEC peine à rétablir un service normal, alimentant la frustration des usagers.

"Nous présentons nos excuses à la population pour ces perturbations, mais la NIGELEC n’est pas seule responsable", soulignent les syndicats, pointant du doigt un cas de force majeure aggravé par des problèmes structurels.

 

Un débat télévisé qui passe mal

Le 17 juin, la RTN organisait un débat sur les coupures d’électricité, mais celui-ci a viré à la controverse. Les syndicats dénoncent des propos "diffamatoires" tenus par l’animateur – également conseiller en communication du Président – et fustigent l’attitude du Directeur Général de l’Énergie, accusé d’avoir "joué au mercenaire" au lieu de défendre l’entreprise. Ironie du sort, ce dernier a été nommé Secrétaire Général du Ministère de l’Énergie le lendemain.

 

Les vrais problèmes selon les travailleurs : coûts élevés, impayés et taxes abusives

Pour la FOTN, les difficultés financières de la NIGELEC ne découlent pas des avantages sociaux accordés au personnel, mais bien de causes structurelles majeures : d’abord, le recours prolongé à la production thermique, imposé par les sanctions de la CEDEAO entre août 2023 et février 2024, puis aggravé par la chute de six pylônes entre le 7 mai et le 18 juin 2025 — soit plus de huit mois de tension énergétique —, a fait grimper le coût de revient du kilowattheure à 198 FCFA, pour un prix moyen de vente plafonné à 96,38 FCFA, voire 59,45 FCFA pour le tarif social et 50,61 FCFA dans les aménagements agricoles.
À cela s’ajoute une incohérence tarifaire persistante, même en présence des lignes d’interconnexion, où le coût de production reste à 108,21 FCFA/kWh contre un tarif inchangé de 96,38 FCFA.
Enfin, les impayés de l’État et de ses démembrements, estimés à plus de 40 milliards FCFA, forcent l’entreprise à recourir en permanence à des découverts bancaires, générant à ce jour plus de 5 milliards FCFA de frais financiers.

 

Appel à des mesures concrètes

Face à une situation, la FOTN formule trois recommandations majeures à l’endroit du gouvernement. Elle exhorte d’abord l’État à doter la NIGELEC de capacités de production suffisantes pour répondre durablement à la demande nationale et concrétiser la souveraineté énergétique du pays. Ensuite, elle appelle les autorités à régler sans délai les impayés de l’État et de ses démembrements, qui fragilisent la trésorerie de l’entreprise. Enfin, les syndicats demandent des mesures d’allègement pour les abonnés, en réclamant la suppression de plusieurs taxes intégrées aux factures d’électricité, notamment :

  • la redevance ORTN, instaurée depuis 1989, qui représente 2,5 milliards FCFA en 2024 ;
  • la taxe spécifique sur l’électricité (2 FCFA/kWh), estimée à 2,6 milliards FCFA ;
  • la taxe d’habitation variant selon la puissance souscrite (de 200 à 7 000 FCFA), ayant généré plus de 4,2 milliards FCFA ;
  • les timbres fiscaux (200 FCFA par facture et 1 500 FCFA pour travaux), évalués à 726 millions FCFA ;
  • et enfin, les frais de contrôle d’installation intérieure (ONAREM), oscillant entre 5 000 et 50 000 FCFA, selon les branchements.

Dans un ton républicain, la Fédération a présenté ses condoléances aux familles des victimes civiles et militaires des récentes attaques terroristes et exprimé son soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) dans sa quête de souveraineté énergétique.

Ibrahim Issa (actuniger.com)



Commentaires

0
Haba Mutane
33 minutes ya
Les syndicats ne denoncent pas le manque d'investissement dans la production et la distribution d'electricite par l'etat qui privilegie la dependance au Nigeria. Mais des qu'on touche a leur gombo ils sortent des declarations avec des grosses formules.
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