Niger : Abdourahamane Oumarou exige justice et réparations pour le pillage colonial
Abdourahamane Oumarou, ancien député nigérien et président de la section nationale d’Urgences Panafricanistes, a marqué les esprits lors de son intervention récente sur la chaîne Afrique Média. Dans un contexte de rupture avec la France et d’éveil panafricain, il a dressé un constat implacable : l’Afrique ne peut plus continuer à ignorer les conséquences économiques, sociales et politiques du colonialisme et du néocolonialisme.
Alors que l’Union africaine a placée l’approche l’année 2025 sous le signe des réparations, Oumarou appelle les États africains, et particulièrement ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES), à saisir cette opportunité historique : « Les réparations sont une opportunité historique pour réclamer la justice », affirme-t-il avec force. Il s'agit, selon lui, d’un impératif moral et politique que les dirigeants africains ne peuvent plus éluder.
Se référant à la situation au Niger, il note que la France a bénéficié des ressources du Niger pendant des décennies et que cela a exclusivement profité à l'économie de l'hexagone. « Le Niger est un pays très riche. Notre uranium a été pillé par la France », rappelle-t-il. Selon lui, seule l'arrivée au pouvoir du Général Abdourahamane Tiani a entraîné la rupture définitive avec la France.
Aujourd’hui, le Niger s’oriente vers une nouvelle ère diplomatique fondée sur le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant. Abdourahamane Oumarou insiste : « Nous avons le droit et le devoir de demander à la France des réparations, de nous rendre les biens qui ont été pillés ». Ce n’est pas un discours idéologique, mais une exigence de justice.
Le panafricaniste a également attaqué l’un des symboles les plus pernicieux de l’héritage colonial : le franc CFA. À ses yeux, cette monnaie constitue un outil de domination économique qui empêche les pays africains d’exercer une souveraineté monétaire réelle : « Le franc CFA est un moyen de pression et de pillage que la France a mis en place », déclare-t-il.
Dans ce contexte, les pays de l’Alliance des États du Sahel — Niger, Mali, Burkina Faso — apparaissent comme les fers de lance d’un mouvement de fond contre le néocolonialisme. Le retrait des troupes françaises, la volonté d'abandonner le franc CFA, et désormais, l’appel aux réparations, forment les étapes d’une même trajectoire émancipatrice.
La voix d’Abdourahamane Oumarou s’inscrit donc dans une dynamique plus large : celle d’un continent qui se lève pour réclamer ses droits et redéfinir ses rapports avec le monde. Face aux injustices du passé, les peuples africains n’aspirent pas à la vengeance, mais à la reconnaissance, à la réparation, et à la construction d’un avenir souverain.
Commentaires
Je crois qu'il serait plus resonnable de commencer en amont avec le pillage commis par les regimes qui ont dirige ce pays d'abord.
Qu'elle cours de justice va statuer sur le dossier de la France? et comment le prouver? Ce serait complique voir impossible car ces memes cours de justice sont de meche avec les puissances occidentales.