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 Travail des enfants Zinder

À Zinder, région la plus peuplée du Niger, le travail des enfants est une réalité criante. Dans les rues animées de Zinder, deuxième plus grande ville du Niger, une réalité s'impose au regard : celle des enfants au travail. Des adolescents, souvent âgés de moins de 16 ans, s’adonnent à des tâches épuisantes : ils balaient les rues, transportent des charges lourdes, arpentent les décharges publiques en quête d'objets recyclables ou vendent divers articles. Pour eux, ce n'est pas un choix, mais une nécessité vitale : contribuer à la survie de leurs familles.

 

Zeyna commission0

 


Derrière chaque effort, une même motivation : aider leur famille à survivre. Tous ceux que nous avons rencontrés dans le cadre de ce reportage expriment avec conviction leur rôle dans l'économie domestique.
Jamilou, Sani, Laoualy, Rabiou et bien d’autres, tous âgés de moins de 16 ans, mènent ces activités avec une maturité impressionnante. Parmi eux, Habibou, 15 ans, vendeur de pain, témoigne avec une maturité déconcertante : « Je gagne beaucoup. Je contribue aux dépenses du foyer en payant les condiments. J'encourage les autres enfants à faire de même, à travailler pour aider leurs parents », déclare-t-il fièrement.

Pour ces jeunes, aucun travail n’est indigne ou dévalorisant. Tout travail est perçu comme une voie vers l'autonomie financière. Chaque pièce gagnée est une pierre ajoutée à l’édifice familial. Mais derrière cet engagement, une question inquiète : ces enfants ne devraient-ils pas être à l'école plutôt qu'à la recherche de moyens de subsistance ?

Une réalité dénoncée par les défenseurs des droits des enfants
Pour les organisations de défense des droits des enfants, cette situation est inacceptable. Les organisations de défense des droits de l'enfant sont unanimes : la place de ces enfants est sur les bancs de l'école, pas dans les rues. Mme Abdou Fatoumata Zara, présidente de l'ONG Agir contre la Mendicité des Enfants et des Femmes (ACMEF), s'insurge contre cette réalité : « Des enfants sont exploités et maltraités. On les retrouve dans les marchés et les rues, transportant des thermos et autres objets pour vendre du yaourt. Ces lieux ne sont pas faits pour eux. Ils devraient être à l'école, en train d'apprendre pour bâtir leur avenir ».
Elle alerte également sur les dangers auxquels ces enfants sont exposés : viol, délinquance et autres formes d’exploitation. Malgré l’existence de lois interdisant le travail des enfants, leur application reste insuffisante. « Il y a de nombreuses lois, mais elles ne sont pas appliquées », regrette-t-elle.

Elle appelle les autorités à renforcer l'application de ces textes et les parents à inscrire leurs enfants à l'école, garantissant ainsi un avenir plus stable pour tous. « Les parents doivent comprendre que l'éducation est la clé qui leur permettra, plus tard, de subvenir aux besoins de leur famille et de leur communauté », insiste-t-elle.
Face à cette réalité, l’ONG ACMEF mène des actions d’orientation et de plaidoyer. « Nous orientons les enfants vers des centres de formation professionnelle et plaidons auprès des partenaires techniques et financiers pour l’intégration des droits des enfants dans les plans de développement régionaux et communaux et pour que l’Etat puisse intégrer les besoins spécifiques et des droits de ces enfants dans les programmes et projets de développement », explique Mme Zara. Cependant, elle reconnaît les limites de son organisation, qui ne dispose pas de programme spécifique pour prendre en charge directement ces enfants.


Travail des enfants Zinder BIS

L’engagement de l’UNICEF dans la lutte contre le travail des enfants
L’UNICEF s’engage activement dans la lutte contre le travail des enfants dans la région de Zinder. En collaboration avec le gouvernement nigérien et des organisations locales, l’UNICEF renforce les systèmes de protection de l’enfance. En 2023, 461 nouveaux comités villageois de protection de l’enfant ont été établis, portant le total à 2 670 à travers le pays. Ces comités jouent un rôle crucial dans l’identification et la prévention des situations de travail infantile.
L’UNICEF fournit également des services de santé mentale et de soutien psychosocial aux enfants vulnérables. En 2023, 36 663 enfants ont bénéficié de ces services. Par ailleurs, l’organisation promeut l’accès à une éducation de qualité en encourageant la scolarisation et en soutenant des programmes de formation professionnelle pour les adolescents, offrant ainsi des alternatives viables au travail précoce.

Une approche participative pour protéger les droits des enfants
Seydou Samaila, expert en droits de l’enfant et superviseur régional du programme « Bunkasa Yara » de la CONIDE à Zinder, confirme l’ampleur du problème. « L’exploitation économique des enfants se manifeste à travers les pires formes de travail, la mendicité transfrontalière et la complicité des parents. Les enfants talibés illustrent cette désolation », dénonce-t-il.
Il rappelle que ces pratiques violent les droits de l’enfant, tels que consacrés par la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE). La législation nigérienne, notamment le code pénal et la loi de 2014 sur les juridictions pour mineurs, condamne également ces abus, pourtant, ils persistent.
Pour M. Samaila, il est essentiel de s’attaquer aux racines du problème. « Nous privilégions une approche participative, en impliquant les enfants dans les actions visant à promouvoir leurs droits. Nous sensibilisons, plaidons et vulgarisons les textes protecteurs des enfants », explique-t-il. La CONIDE travaille également avec les administrations locales pour intégrer la protection des droits de l’enfant dans les budgets communaux.
«Nous devons attaquer le mal à la racine en réalisant un diagnostic approfondi de la situation », insiste-t-il. « Récemment, nous avons intensifié nos actions dans neuf communes des départements de Kantché et Magaria, où nous avons mené des campagnes de sensibilisation et de formation. Notre objectif ? Renforcer le leadership des structures d’enfants au niveau local et en faire des acteurs clés dans la gouvernance locale », ajoute-t-il.

Des alternatives pour les familles vulnérables
Les organisations de défense des droits de l’enfant insistent : un enfant ne doit pas être le « porte-fardeau » de sa famille. Il doit bénéficier d’un environnement sécurisé, de soins appropriés et d’une éducation de qualité jusqu’à ses 18 ans.
Si la pauvreté est la principale raison qui pousse ces enfants à travailler, des alternatives existent. La mise en place de programmes sociaux en faveur des familles vulnérables, tels que les filets sociaux, les activités génératrices de revenus et les travaux à haute intensité de main-d’œuvre, pourrait réduire leur exposition à l’exploitation.
L’enjeu est de taille : préserver l’avenir de ces enfants et leur donner une chance de réaliser leur potentiel loin de la précarité du travail infantile.

 


Mahaman Moutari Magagi Envoyé spécial à Zinder pour actuniger.com



Commentaires

0
Ah ça ira..
Hier
Espérons qu'un jour, cette majorité d'enfants que composent le Niger d'aujourd'hui, se révolteront contre leur ainés corrompus, aux cerveaux ravagés et dépassés, pour que le Niger devienne un pays digne et prospère.
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0
TOTO A DIT
10 heures ya
" leur ainés corrompus "...Je me sens particulièrement visé là !... :-? :roll: :-*
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