Lancement de la fondation STJ : poursuivre et pérenniser les actions du fils de Kornaka !
Après une vie bien remplie et ayant été le témoin des sept (7) républiques qu’a connues le Niger, Sanoussi Tambari Jackou a tiré sa révérence le 18 juillet 2022. Disparu à l’âge de 82 ans, l’enfant de Kornaka laisse un grand vide. Il a été un combattant de la démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance et de la justice sociale, jusqu’à son dernier souffle. Pour honorer sa mémoire, une fondation dénommée ‘’Fondation Sanoussi Tambari Jackou (FSTJ) a été lancée par les siens, le samedi 7 janvier 2023 à Niamey.
Autorités politiques, corps diplomatique, parents, amis et connaissances du défunt ont rehaussé de leur présence, la cérémonie du lancement officiel de ladite fondation, qui vise à perpétuer les actions de l’homme qui a marqué la vie politique du Niger, ces trente (30) dernières années.
En s’adressant à l’assistance, la Présidente de ladite fondation, Dr Hadiza Jackou a rappelé les qualités intrinsèques de son défunt père : « Son éloquence, son franc parler et son courage ne laissent personne indifférent. Il a toujours usé d’un langage direct et véridique lors de ses prises de paroles. Tantôt houleuses, tantôt prémonitoires, certaines de ses prises de paroles sont gravées dans la mémoire commune. Il avait le courage comme le disais l’homme politique Français Jean Jaurès « de chercher la vérité et de la dire », », a affirmé, celle qui est la 2ème des cinq (5) filles de Sanoussi Jackou.
La présidente de la fondation de décliner par la suite les engagements de la structure qu’elle dirige : « la Fondation s’engage dans une démarche inclusive, participative et apolitique afin de fédérer toutes les couches sociales », a ajouté Dr Hadiza Jackou.
En présentant la fondation, le chargé des programmes, M. Ousmane Kadri a souligné les objectifs assignés qui sont entre autres de :
-Contribuer à l’amélioration de la bonne gouvernance et des conditions de vie des populations en créant les opportunités de développement durable ;
-Promouvoir la démocratie, la paix, les droits humains fondamentaux ;
-Renforcer la résilience des communautés ;
-Promouvoir la culture de la bonne gouvernance.
Dans son mot introductif, le Secrétaire Exécutif de la Fondation STJ, Dr Haido Abdoul Malick a salué l’avènement de cette organisation qu’il a d’ailleurs qualifiée d’une belle et grande contribution qui fera connaitre aux générations futures, le syndicaliste, l’historien, le politicien, le défenseur, le père et l’ami de tous qui fut Sanoussi Tambari Jackou.
Le Président d’honneur de ladite Fondation, le Pr Issoufou Katambé a évoqué ses liens d’amitié datant d’un demi-siècle avec le défunt. Pr Katambé a rappelé les circonstances de sa première rencontre avec Sanoussi Jackou en 1971, lorsqu’étant un jeune syndicaliste scolaire, il a approché le défunt pour qu’il les aident dans la rédaction d’une déclaration que Katambé et ses camarades de lutte voulaient rédiger pour soutenir des étudiants nigériens excluent de l’Université d’Abidjan qui furent victimes d’une décision des responsables politiques de l’époque.
Présentant Sanoussi Tambari Jackou l’écrivain, Issoufou Katambé a présenté au public cinq (5) publications du défunt, qui ont traitées des questions de la bonne gouvernance, des rebellions et de l’économie comme l’auteur est économiste de formation.
Les invités ont par la suite eu droit à la projection d’un film documentaire sur la vie de STJ racontée par ses amis, ses familles biologiques et politiques et autres connaissances.
Connu dans le pays profond, dans les villages, dans les hameaux, dans la sous-région et à l’international, Sanoussi Tambari Jackou a été un patriote hors pair.
L’amour qu’il avait pour son pays lui coûta bien des misères et des privations forgeant ainsi définitivement ses convictions et sa vision.
Les témoignages sur l’enfant de Kornaka se sont poursuivis dans la salle. Chaque intervenant a tenté de se rappeler, soit d’un acte de bravoure, soit de générosité ou de transmission du savoir à son égard par le défunt.
Le témoignage le plus poignant a été celui de M. Ali Chekou Maina qui a connu feu Sanoussi Tambari Jackou dans les geôles de la prison militaire de Dao Timi, localité située à plus de 2000 kilomètres de Niamey, en plein désert nigérien.
Bref, le bilan de la vie de Sanoussi Jackou est immense et il reviendra à chaque nigérien, à chaque strate de la société d’en faire ce bilan.
L’avènement de la Fondation Sanoussi Jackou tentera de combler le vide qu’il a laissé au sein de la société nigérienne en perpétuant la vision et les actes qu’avaient posé l’homme de son vivant.
Ibrahim Moussa
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