Reddition des repentis des ex-combattants de Boko Haram dans la région de Diffa: les choses évoluent !
Il est un truisme de rappeler que la région de Diffa fait l'objet de cible et d'attaque des éléments du groupe terroriste Boko Haram depuis le 6 février 2015 avec la première attaque simultanée de Bosso et de Diffa. Cette guerre imposée au Niger a malheureusement fait plusieurs centaines de victimes dans le rang des civils et des militaires à ce jour.
Pour rappel, l'opération de reddition des repentis des ex combattants de Boko Haram dans la région de Diffa a commencé les 27-28 décembre 2016 où les autorités ont officiellement parlé de cette mesure pour la première fois depuis que cette guerre est née.
Lancée par M. Bazoum Mohamed, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation, des Affaires Coutumières et Religieuses, l'opération a connue des succès importants étant donné qu'au lancement de ladite opération, il n'y avait qu'une trentaine des personnes qui ont déposé les armes.
Mais, aujourd'hui, ce nombre a atteint au moins 150 personnes à cette date. Certes, le chiffre est resté statique depuis quelques mois et cela doit interpeller chacun sur le pourquoi de cela.
En effet, curieusement et contre toute attente, hier lors de sa visite du camp (situé dans le département de Goudoumaria) où sont détenus des repentis, M. Dan Dano Mahamane Lawaly, Gouverneur de la région de Diffa a laissé entendre que tout celui qui veut déposer les armes, à jusqu'au 31 décembre de cette année pour le faire et passé ce délai, selon lui, aucune autre forme de repentance ne sera acceptée.
Cela est incompréhensible car on ne peut chercher la paix et tenir ce genre de propos qui risque de radicaliser davantage les positions des éléments de ce groupe terroriste envers cette opération pour laquelle certains d'entres eux n'y croient pas.
Enfin, il y a lieu de rappeler qu'en dépit de tout, il faut necessairement impliquer les populations avant de prendre des telles mesures car tout le monde sait déjà que cette décision d'accueillir les repentis n'a pas été en amont discuté avec les populations victimes à son temps. Donc, "no bis in idem".
Vivement la paix et la sécurité dans le Sahel en général et dans la région de Diffa en particulier.
Mamane Kaka Touda
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