3e FORUM NATIONAL DES JEUNES (AEC) : La jeunesse au cœur des réponses aux défis sécuritaires et migratoires
C’est sur une note de satisfaction que les lampions se sont éteints, dimanche dernier à Niamey, sur les travaux de la 3e édition du Forum national des jeunes (FNJ). L’évènement, organisé par Alternative Espaces Citoyens (AEC), a réunit durant trois journées, plus de 300 jeunes en provenance de toutes les régions du Niger. En présence d’éminents experts, responsables politiques, économistes ainsi que des représentants de la société civile nigérienne, des chercheurs et universitaires, les participants ont débattus sur plusieurs sujets d’intérêts stratégiques tant pour le Niger mais aussi pour la sous-région.
Cette année, le Forum s’est déroulé sous le thème : « participation politique des jeunes : une réponse aux défis sécuritaires et migratoires ». Il s’agit d’un thème d’actualité majeure pour le continent et dont les enjeux ne sont plus à démontrer comme l’a souligné, Moussa Tchangari, le secrétaire général d’Alternative Espaces Citoyens (AEC) lors de la cérémonie d’ouverture du FNJ qui s’est tenue en grande pompe, vendredi dernier, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Kassoum Moctar, parrain officiel du Forum et de Bruno Sonko représentant de la Fondation ROSA Luxembourg, partenaire de l’évènement.
Enjeux stratégiques
Dans son allocution, Moussa Tchangari a listé les différentes problématiques de l’heure auquel est confronté notre pays et qui constituent surtout un enjeu majeur pour la jeunesse, confrontée à la crise que connait l’école, au chômage et aux répercussions des crises sécuritaires notamment le phénomène migratoire. « Aujourd’hui, notre pays est au centre de l’attention de la communauté internationale et ce n’est pas seulement en raison du conflit armé et des attaques à l’est et à l’ouest du pays. C’est aussi et surtout parce que notre pays est devenu ce que d’aucuns ont appelé pays de transit de migrants ». Le secrétaire général d’AEC a par la même occasion remis en cause plusieurs réponses que tentent d’apporter les autorités et les partenaires occidentaux, lesquelles sont loin de correspondre aux enjeux de l’heure et surtout ne prennent pas véritablement en compte les préoccupations légitimes des citoyens et principalement des jeunes. C’est pourquoi, Moussa Tchangari a lancé un appel à l’endroit de tous les acteurs, pour une véritable mobilisation générale et citoyenne afin d’apporter les réponses concrètes à ces défis. « Nous avons aujourd’hui un grand défi à relever, c’est celui de nous mobiliser comme un seul homme pour la défense de l’école, pour l’accès des jeunes à l’emploi, pour la défense du droit à la mobilité pour tous » a plaidé le secrétaire général d’Alternative Espaces Citoyens (AEC).
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Jeunesse et des sports a souligné, de prime à bord, que « ce forum vient à point nommé car, depuis quelques temps, notre espace sahélo-saharien est en proie à des crises multiples et multiformes avec souvent des conséquences sécuritaires et humanitaires graves et dont les premières victimes sont les jeunes ». Le ministre Kassoum Moctar, un des plus jeunes membres du gouvernement, n’a pas manqué de s’inscrire dans la dynamique du forum, insistant sur le rôle stratégique qui incombe à la jeunesse dans le cadre de l’atteinte des objectifs pour un développement durable et inclusive. « On ne le dira jamais assez, la jeunesse constitue la pierre angulaire de tout développement et c’est à juste titre qu’on dit que la jeunesse c’est le présent et l’avenir d’une nation » a réitéré le ministre de la jeunesse et des sports.
Tables-rondes et conférences
C’est le samedi que les travaux ont véritablement commencé avec plusieurs conférences animées par différents panelistes sur les thématiques inscrites à l’ordre du jour du Forum. La première table ronde du Forum a ainsi porté sur un sujet assez intéressant surtout dans le contexte national et régional actuel avec comme thématique introductive : « De la crise de confiance à la crise de la participation: vers des nouveaux modèles d'engagement politique et des jeunes ». Par la suite, l’économiste Ibro Abdou, DG de l’ISEP a présenté une communication portant sur « La jeunesse nigérienne à l'épreuve des politiques néolibérales: marchandisation des services sociaux, déliquescence du système éducatif et chômage des masses ». Une autre conférence qui a retenu l’attention en cette deuxième journée très chargée du Forum, c’est la table-ronde sur « la crise de la démocratie représentative au Niger: quels nouveaux modèles d'engagement politiques et citoyens des jeunes? » animée par Saidou Ardji, juriste et Seydou Souley, DG d’Impact Com.
Jeunesse et participation politique
Les conférences ont servi de plate-forme pour les débats auxquels l’auditoire a activement participé. Le député Abdourahamane Oumarou a ainsi présenté une communication sur les stratégies et actions visant à donner plus de places aux jeunes dans les instances de prise de décisions et ainsi renforcer la représentation et la participation politiques de cette importante frange de la population sur laquelle repose l’avenir du Niger. Dans la même journée, plusieurs tables-rondes se sont tenues sur d’autres thèmes majeurs du FNJ comme celle ayant portée sur les enjeux et défis pour les mouvements de la jeunesse en matière de réponses à apporter pour la gestion des conflits armés et migrations dans l'espace sahélien. La table-ronde a été axée sur plusieurs sujets notamment la communication du secrétaire général d’AEC sur « les conflits armés et terrorismes dans l'espace sahélien: comprendre les causes, les enjeux et les défis de la radicalisation des jeunes » et « la gestion des flux migratoires dans l'espace sahélien: enjeux et défis des politiques migratoires européennes pour les jeunes » présentés par Boubacar Souley du CNDH.
Par la suite, les participants au Forum ont assisté à la conférence sur « les violations et atteintes aux droits économiques des jeunes » à travers une intervention de Mamane Kaka Touda Mamane Goni, chargé de projet Jeunesse à Alternative, qui a axé sa communication sur la problématique du déguerpissement des kiosques et de la destruction des petits commerces dans les centres urbains.
Durant le troisième et dernier jour de la conférence, les conférences ont porté sur la thématique de la participation politique des jeunes comme réponse aux défis sécuritaires et migratoires. Il s’est agit d’échanges sur « la construction d’un mouvement social fort pour défendre les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels des jeunes » ainsi que l’élaboration d’un « agenda citoyen commun » qui permettra de prendre en charge la gestion des problématiques stratégiques pour les pays de la région mais aussi les actions prioritaires à mener afin de mobiliser les jeunes particulièrement au Niger. Deux interventions présentées de deux femmes leaders, Mme Maimouna Seyni Yaye, jeune leader et Mme Abdoulaye Diallo Mariama, chargée de projet à AEC, ont également été appréciées au cours de la table-ronde sur « les stratégies et actions pour accroître la participation politique des jeunes filles dans la vie publique, politique et associative ».
Hommage à Fidel Castro
Il convient de noter qu’en marge de cette 3e édition du Forum national des jeunes, une cérémonie d’hommage au père de la révolution cubaine Fidel Castro a été organisée, dimanche, en présence de son l'Ambassadeur de Cuba au Niger. La jeunesse nigérienne s’est fortement mobilisée pour l’occasion avec la projection d’un film documentaire sur la vie du leader cubain entré désormais dans la prospérité, avant de suivre par la suite, le témoignage du professeur Albert Wright et celui d'un jeune leader, Mahamane Djibo Samaila, ancien secrétaire générale de L'UENUN ainsi qu’une brillante intervention du politologue Souley Adji.
La culture a été également au rendez-vous des trois jours des travaux avec la projection, dans la soirée du samedi au Palais des congrès de Niamey, de l'avant première de la série « Delou » qui s’est déroulée en présence du ministre de la Renaissance culturelle et de la modernisation sociale, Assoumane Malam Issa. Le film réalisé par Alternative Espaces Citoyens parle de l'histoire d'une femme qui essaie de se battre pour s'affirmer dans un milieu social et politique dominé par les hommes.
Une mise en contexte donc pour les jeunes ayant participé à la 3e Edition du FNJ qui a eu le mérite de leur donner la parole et qui a été sanctionné par une déclaration finale que vous pouvez également retrouver en intégralité sur notre site.
A.Y.B (Actuniger.com)
Commentaires