GAZ : Les professionnels du secteur montent au créneau
DECLARATION DU GROUPEMENT DES PROFESSIONNELS DU GAZ (GPG)
Mesdames et Messieurs, Permettez-nous de vous présenter le Groupement des Professionnels du Gaz (le GPG), qui a été créé en 2013, avec pour missions, sans être exhaustif, de :
– Favoriser le développement de l’industrie du Gaz et promouvoir la vulgarisation de l’utilisation du Gaz domestique au Niger ;
– Assurer la représentation des sociétés y affiliées auprès des Pouvoirs Publics ;
– Contribuer à la lutte contre la désertification, la protection de l’écosystème et de l’environnement ;
– Débattre de toutes les questions d’ordre technique, économique, juridique et réglementaire, intéressant l’Industrie du Gaz du pétrole ;
– Faciliter l’échange d’informations et d’idées et maintenir un esprit de confraternité entre tous ses membres ;
– Promouvoir l’Industrie du Gaz et la représenter, autant que de besoin, auprès des organisations compétentes.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, permettez-nous de faire un bref historique de la filière. Jusqu’en novembre 2011, la gestion de la filière était entièrement assurée par les sociétés de Gaz (3), encadrées par le Ministère du Commerce.
Ces sociétés sont chargées de l’importation, de la mise en bouteille et de la distribution du Gaz au Niger. Une Direction du Ministère du commerce, définit le prix de vente. Selon la dernière structure des prix de l’année 2011, la bouteille de 12,5kg revenait à 12.688 F CFA. Eu égard à la nature stratégique du produit, et dans le cadre de l’application de la résolution du Comité Inter- Etat de lutte contre la Sècheresse au Sahel, l’Etat subventionnait à hauteur de 7.188 F CFA la bouteille de 12,5 kg à travers le Fonds de l’énergie.
Ce mécanisme permettait de la revendre aux ménages à 5.500F CFA. Dès le début de la production nationale et pour faciliter aux populations nigériennes l’accès au gaz domestique, l’Etat a décidé sans aucune étude technique préalable du secteur, de :
• fixer le prix de vente à 3.750F CFA la bouteille de 12,5Kg,
• et de supprimer la subvention. Notre réaction a été immédiate vu la difficulté de fonctionner avec un tel prix. Promesse nous a été faite pour sa révision après une période d’observation de 6 mois. Aujourd’hui, 4 ans après, force est de constater que le coût de revient de la bouteille de 12,5kg s’élève à 5.249 FCFA. Tenus de la vendre à 3.750 F CFA aux consommateurs, nous nous trouvons avec un manque à gagner de 1.500 FCFA. Ceci nous permet d’affirmer que nos sociétés subventionnent la filière en lieu et place de l’Etat. Ainsi, depuis l’application de la nouvelle structure, nous subissons des pertes structurelles énormes.
Pour illustrer nos propos, les sociétés de distribution de gaz ont subi en 2015 une perte d’un montant de 2, 280 Milliards de francs CFA. Si au niveau du GPG, nous pouvons comprendre que dans l’élaboration de la nouvelle structure, l’Etat ne veut plus subventionner le Gaz vu la disponibilité locale du produit, nous ne comprenons pas cependant la modification unilatérale et techniquement injustifiée des postes clés de la structure des prix. Cette structure fixe pour la bouteille de 12,5Kg, les postes suivants :
– Le transport à 52 FCFA /kg au lieu de 100 FCFA/Kg validé jusqu’en 2011 et pour sensiblement la même distance, – La marge à 250 FCFA au lieu de 600 FCFA
– Les frais généraux à 830FCFA au lieu de 2.271 FCFA. La réduction drastique des frais généraux est la plus incompréhensible, car ceux-ci couvrent :
– Les frais d’exploitation,
– Les frais de personnel,
– L’amortissement des investissements,
– Les impôts et taxes, etc…
Plus particulièrement, les Frais Généraux assurent le renouvellement du matériel, les emballages (bouteilles), et financent quotidiennement la mise en œuvre de la sécurité qui doit être maintenue aux normes exigées par l’industrie du Gaz. A cette situation, s’ajoutent les problèmes d’ordre opérationnel avec notre unique fournisseur, à savoir, la SONIDEP. Il vous souviendra qu’auparavant, la SONIDEP était un distributeur de Gaz comme les autres, et s’est retirée du marché en 2011 pour s’approprier du monopole et ensuite imposer à ses anciens compétiteurs de nouvelles règles, notamment :
– Des délais de règlement non raisonnables de 20 jours date d’enlèvement, alors que la SORAZ lui accorde un crédit fournisseur de 60 jours sur nos enlèvements,
– L’exigence d’une caution bancaire couvrant la totalité des enlèvements du mois, induisant des coûts supplémentaires aux Gaziers. Tout ceci s’effectue hors du cadre légal de la structure rémunérant déjà la SONIDEP à hauteur de 8F/kg et ce, sans une réelle intervention de sa part. A noter que l’enlèvement, le transport et le stockage sont assurés par les gaziers eux- mêmes.
Vous comprenez bien avec nous que face à ces difficultés et aux énormes pertes que nous subissons, nous ne pouvons plus continuer indéfiniment nos activités de distribution de Gaz. Il y a lieu de rappeler que notre situation a été à maintes reprises portée à la connaissance des autorités concernées mais en vain. Or, nous savons que des solutions existent pour permettre un fonctionnement acceptable de la filière et sans qu’il ne soit nécessaire, d’augmenter le prix de vente aux ménages.
Ces solutions ont déjà adoptées dans le passé.
C’est pourquoi nous lançons un ultime appel aux Autorités pour qu’elles prennent dans les meilleurs délais les décisions qui s’imposent afin de sauver la filière. Si rien n‘est fait jusqu’au 18 mai 2016, nous, membres du GPG, dégageons notre responsabilité de ce qui pourrait advenir.
Nous vous remercions de votre aimable attention.
Niamey, le 27 Avril 2016
Commentaires
C'est une blague j'esp