La « Renaissance Culturelle » ? … Parlons-en !
Depuis son discours d’investiture du 2 avril 2016, dans lequel le Président Issoufou Mahamadou faisait une emphase particulière sur la « Renaissance culturelle » du Niger, l’on assiste, dans les machettes proches du pouvoir et sur les réseaux sociaux, à une avalanche de publications sur le sujet, sans que l’on sache exactement de quoi il s’agit.
Que contient ce nouveau concept de « la Renaissance Culturelle » ? Est-ce un projet de réforme sociale ? Une opération de reconversion des mentalités ? Une initiative d’éducation à la citoyenneté responsable? Comment celle-ci va-t-elle être mise en œuvre dans un pays « réfractaire » ? Les Nigériens s’interrogent sur cette « innovation présidentielle ».
Dans cette même adresse, le Président Issoufou a dit miser à terme, sur la modernisation sociale de notre pays. De manière spécifique, il s’agit pour lui de « libérer l’individu du poids du tribalisme », « l’affranchir du carcan de l’ethnocentrisme et du régionalisme », « protéger les nigériens contre le sectarisme religieux et les risques de radicalisation », « les responsabiliser en renforçant leur loyauté et leur attachement aux biens publics ». Pour finir, Issoufou Mahamadou a dit que tous ces chantiers s’intègrent dans sa croisade future contre la corruption et le népotisme.
Là-dessus, les Nigériens sont (presque) sur la même longueur d’onde que leur président. De toute évidence, c’est par-là peut-être qu’il fallait commencer. En effet, pour question de méthode et de bon sens, avant même de parler de la « Renaissance du Niger », il faudrait au préalable promouvoir un nouveau type de Nigérien, débarrassé de tous les « ismes » énumérés ci-haut.
Mais comment est-ce possible ? Va-t-on passer les nigériens sous des « scanners » ou des « machines à laver » ? Va-t-on organiser des séminaires ou des ateliers (comme d’habitude) pour renforcer les compétences ou les résiliences des nigériens en matière de sectarisme religieux et de radicalisation ? Va-t-on instaurer l’enseignement de l’Instruction Civique et Morale (ICM) jusqu’à l’université ? Il faut bien le reconnaitre, les contours de « la Renaissance Culturelle » sont difficilement cernables.
Il faudra pourtant voir clair et net dans cette affaire. A priori, le projet est très pertinent et même alléchant. Car, à l’étape actuelle de l’évolution socio politique et économique du Niger, la Renaissance Culturelle, est incontestablement le plus noble combat que les Nigériens puissent mener ensemble. A regarder de près, la Renaissance Culturelle est la principale « pièce manquante » dans le schéma du développement socio économique de notre pays.
Ce devrait être en principe une vaste opération de salubrité collective destinée à débarrasser le nigérien de ses tares et libérer son potentiel créateur. Et comme on peut le percevoir aisément, c’est un projet inclusif par essence, car à terme, c’est une reforme sociale qui est attendue ; une reforme qui devrait produire des Nigériens plus solidaires, plus aptes au développement et capables d’assumer un leadership positif dans une Afrique en pleine mutation. La Renaissance Culturelle appelle donc à l’unité de tous les Nigériens.
En attendant que les experts de la chose ne dévoilent davantage les contours du projet et sa stratégie de mise en œuvre, des discussions informelles sont ouvertes dans les fadas. Au vu du contexte nigérien, caractérisé par un analphabétisme de masse, un conservatisme opportuniste, la recherche du gain facile et bien d’autres réflexes anti développementalistes, la stratégie de mise en œuvre de la Renaissance Culturelle devrait s’articuler (au moins) autour de trois paradigmes stratégiques : a) Le devoir d’exemplarité ; b) Education et Pair – Education ; c) La législation.
Donner le meilleur exemple (Corruption, remise des nigériens au travail, culture de l’excellence, gaspillage, …), pour les princes qui gouvernent, plus qu’un devoir, est assurément la meilleure pédagogie pour provoquer des changements de comportements qualitatifs chez les sujets. Mettre le système éducatif au centre du processus, est un gage de réussite et de durabilité du projet (Intégration des valeurs nationales dans les contenus éducatifs). A coté de l’éducation, recourir à la pair-éducation (ONG et OSC) pour démultiplier les valeurs de la renaissance culturelle (citoyenneté responsable, respect des biens publics, loyauté envers les institutions, mieux vivre ensemble …). Enfin, il doit falloir faire comme les chinois, légiférer sur les comportements ou les nigériens font preuve d’une grande pagaille et se montrent hostiles à tout changement (natalité désordonnée, âge de mariage chez les jeunes et les adolescents, …).
El Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle Maradi.
Commentaires
C'est une le
Non le niger n'a besoin que d'une bonne
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