FUITES BAC 2015 : Des peines de prisons pour les accusés dont une vingtaine d’étudiants
La justice a rendu son verdict dans l’affaire des fuites des épreuves qui a entachée le bon déroulement du baccalauréat 2015.
Ce jeudi 23 juillet, le Tribunal de Grande Instance (TGI/HC) de Niamey, a condamné les 16 étudiants interpellés dans le cadre de cette affaire et de l’enquête qui a suivi, à des peines de prison de 6 mois dont deux mois ferme et quatre avec sursis. Le délibéré du verdict s’est déroulé au Palais de Justice de Niamey en présence des parents et amis des inculpés ainsi que des responsables de l'USN, de la société civile et des représentants de la presse.
Après le prononcé du verdict, les avocats des élèves ont décidé de faire appel du jugement.
La police a arrêté une vingtaine de personnes qui ont été par la suite placés en détention en attendant leur jugement qui a débuté depuis quelques jours. Parmi les accusés, des étudiants en majorité mais aussi des enseignants-chercheurs dont de hauts responsables du service du Bac qui relève de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.
L’acteur de la societé civile Kaka Touda Mamane Goni, lui aussi interpellé dans le cadre de cette affaire pour avoir accordé une interview à une télévision de la place après avoir relayé également la fuite d’une épreuve, a été condamné à 3 mois d’emprisonnement dont deux avec sursis.Ayant déjà passé deux semaines en prison, il sera libre dans deux semaines.
La procédure a été des plus rapides dans le cadre du traitement de cette affaire mais dans une large mesure elle laisse un goût d’inachevé dans l’opinion nigérienne qui estime que le gouvernement aurait pu mieux faire. C’est le cas de le dire, les personnes qui viennent d’être condamnées ne sont qu’un menu fretin par rapport à l’ampleur de la fraude et les responsables de l’organisation du baccalauréat et même le ministère des enseignements supérieurs auraient dû également rendre des comptes.
L’Union des scolaires nigériens (USN) a d’ailleurs fait savoir qu’elle apporte son soutien aux élèves inculpés qui n’ont servi que de bouc émissaire dans cette affaire. Même le puissant syndicat des enseignants-chercheurs (le SNECS) a publiquement apporté son soutien à ses membres interpellés en qualifiant le scandale du bac 2015 de « sabotage ».
Il convient de rappeler que le rectorat de l’Université e Niamey a déposé plainte à la suite de la fuite des épreuves qui ont terni l’image de l’enseignement supérieur du pays.
A.Y.Barma (actuniger.com)
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