L'épidémie d'Ebola a fait plus de 2 000 morts en Afrique de l'Ouest
La barre symbolique est franchie. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé, donné vendredi 5 septembre, le virus Ebola a fait 2 097 morts, sur 3 944 cas confirmés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone. En outre, le Nigeria, qui ne figure pas dans ces statistiques, a déclaré 22 cas, dont 8 morts.
Forte accélération de la mortalité
Ce nouveau bilan marque une forte accélération de la mortalité puisque, la semaine passée, l'OMS faisait état de 1 552 cas sur 3 069 cas confirmés.
Plus de 20 000 personnes sont menacées par l'actuelle épidémie d'Ebola d'après l'OMS, qui ne pense pas pouvoir y mettre fin avant au mieux six à neuf mois.
Thérapies à base de sang autorisées malgré la controverse
Pour lutter contre le virus, les thérapies à base de sang et les sérums peuvent être utilisés dès « maintenant » dans les pays affectés par l'épidémie d'Ebola, a annoncé vendredi l'OMS.
Cette décision devrait faire date, notamment en ce qui concerne les transfusions sanguines. Si plusieurs personnes infectées par le virus, notamment le médecin américain Kent Brantly, ont reçu le sang de personnes qui avaient survécu à la fièvre, ce choix reste controversé dans le milieu médical. « Le virus Ebola n'induit pas de nombreux anticorps neutralisants », expliquait ainsi au MondeSylvain Baize, directeur du centre national de référence des fièvres hémorragiques de l'Institut Pasteur, d'où les doutes autour de l'efficacité des thérapies à base de sang.
Lors de l'épidémie de 1995 en République démocratique du Congo, sept patients à qui ont avait transfusé du sang de patients guéris avaient toutefois fait l'objet d'une étude, et l'efficacité de la thérapie avait ainsi été soulignée dans une publication.
Un vaccin pourrait être disponible en novembre
Vendredi, l'OMS a aussi annoncé qu'un vaccin pourrait être disponible dès novembre avec « une utilisation prioritaire sur les personnels de santé » des pays affectés. Après les tests en cours et à venir, « si le vaccin semble sûr, il pourrait être disponible en novembre pour une utilisation prioritaire sur les travailleurs de la santé ».
L'ONU veut stopper la transmission du virus « d'ici six à neuf mois »
De son côté, l'ONU se donne « six à neuf mois » pour endiguer l'épidémie dans les pays affectés, a confirmé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à New York, à l'issue d'une rencontre avec de hauts responsables du dossier, comme la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, et le coordinateur de l'ONU pour Ebola, David Nabarro.
L'épidémie est « beaucoup plus rapide que la réponse » et « les prochaines semaines seront cruciales », a déclaré M. Ban, qui a exhorté les pays membres de l'ONU à « fournir les 600 millions de dollars nécessaires » pour soutenir les pays les plus touchés.
Annonçant la création d'un « centre de crise pour Ebola », M. Ban a précisé :« l'objectif est de stopper la transmission d'Ebola dans les pays touchés dans un délai de six à neuf mois et d'éviter que le virus ne se répande dans le monde ».
Le Monde
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