Le premier ministre, chef du gouvernement, procède a l'installation du présidium du forum national sur le système éducation
«Le gouvernement est plus que jamais déterminé à assumer toute sa part de responsabilité dans l'œuvre de redressement qu'appelle l'état actuel de l'éducation », déclare le Premier ministre, SEM. Brigi Rafini.
Après l'ouverture solennelle, sous le haut patronage du Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, des assises du Forum national sur le système éducatif, lundi dernier au Palais des congrès de Niamey, ce fut au tour du Premier ministre, SEM. Brigi Rafini, de procèder à l'installation du Présidium qui a la lourde charge de conduire les travaux, pendant les quatre (4) jours que durera le forum. (Lire ci-dessous l'intégralité de l'allocution prononcée par le Premier ministre, SEM. Brigi Rafini).
« Mesdames et messieurs ;
Chers invités ;
Je voudrais me féliciter de la présence dans cette salle de nombreuses personnalités et des spécialistes du secteur de l'éducation, ainsi que des représentants de l'ensemble des acteurs intervenant dans le secteur de l'éducation, pour réfléchir sur l'avenir du Système éducatif nigérien. Je tiens à vous réitérer, au nom du Président de la République, toute notre appréciation et vous dire combien les attentes du gouvernement et du peuple nigérien sont fortes et que toute la nation fonde un espoir légitime de voir enfin l'Ecole Nigérienne sortir de l'ornière. Je puis l'affirmer ici, Mesdames et Messieurs les participants, que le gouvernement est plus que jamais déterminé à assumer toute sa part de responsabilité dans l'œuvre de redressement qu'appelle l'état actuel de l'éducation et à veiller à ce que chaque acteur joue pleinement son rôle.
Dans son programme, le candidat Issoufou Mahamadou avait fait un diagnostic du système éducatif nigérien, dégagé sa vision de l'école nigérienne et en conséquence en a préconisé les mesures et les moyens de la nouvelle politique éducative que commande à ses yeux le redressement d'une situation jugée préoccupante. Le peuple nigérien, dans sa grande majorité, a approuvé ce programme à travers l'élection à la magistrature suprême du Niger du candidat Issoufou Mahamadou. Dans ce programme, le Secteur Educatif occupe une place de choix, et, faut il le rappeler, une vision claire, assortie de mesures propres à redresser ce secteur ont été préconisées.
En l'occurrence, la responsabilité et la solidarité intra et inter-générationnelles doivent guider toute politique, et tout notre comportement. Aussi, convaincu de ce que les ressources humaines constituent l'un des facteurs clés pour une société en développement ; constatant l'état de déliquescence dans lequel se trouve le système éducatif de notre pays, le Président s'est il engagé à sortir l'éducation de l'abîme dans laquelle il est plongé, pour en faire un pilier du développement économique et social du Niger. A cette fin, le secteur bénéficiera d'investissements massifs grâce notamment à une allocation de 25%, au moins, du budget national qui lui sera consacré.
Des objectifs clairs ont été assignés au système éducatif dans son ensemble, par la mise en œuvre d'une stratégie de mise en cohérence des différents segments. Ainsi, aux termes des prescriptions du Programme de Renaissance et de la DPG : L'enseignement de base (cycles 1 et 2), étape essentielle pour la réussite scolaire de l'enfant, devra conduire au développement des facultés de chaque nigérien afin de créer en lui, les conditions intellectuelles idoines pour le développement, en mettant désormais l'accent sur l'Enseignement et la Formation Professionnelle et Technique en lieu et place de la primauté accordée aux apprentissages cognitifs. En particulier, il est visé pour ce segment d'atteindre l'objectif de la scolarisation universelle à l'horizon 2015, conformément aux objectifs du millénaire pour le Développement, tout en encourageant et en favorisant la scolarisation de la jeune fille et en soutenant l'éducation non formelle.
L'enseignement moyen, appelle quant à lui, une action soutenue de renforcement des capacités d'accueil des établissements d'enseignement, tout en veillant à l'amélioration de la qualité et à l'équité.
S'agissant de l'enseignement supérieur, et de la recherche, il fait figure de dernier sur l'échiquier régional : il est question pour ce segment capital, d'un effort spécial à réaliser pour son relèvement et sa promotion, par la formation d'une masse critique de cadres supérieurs et de chercheurs de haut niveau. Enfin, à l'EFPT, il est assigné la, vocation de satisfaire les besoins de l'économie en dotant les secteurs rural et industriel notamment, de personnels qualifiés et des cadres moyens en nombre suffisant. A cette fin, les effectifs de l'EFPT devront passer, d'ici 2015, de 8% à 25% de ceux de l'enseignement de base.
Mesdames et Messieurs, Chers participants,
Après ce rappel, je voudrais noter, en ce début du mois d'octobre 2012, que nous sommes au seuil de la 2ème rentrée scolaire depuis l'avènement des autorités de la 7ème République. Le gouvernement que j'ai l'insigne honneur de diriger a conduit l'expérience du fonctionnement d'une année scolaire pleine (2011-2012). Une année peut paraître insuffisante pour un bilan certes, mais, à nos yeux, elle a suffi pour observer, analyser et tirer les enseignements du fonctionnement d'un système pour lequel, beaucoup a été déjà dit, beaucoup a été fait aussi ! Ce temps nous a servi de période test, grandeur nature et nous sommes arrivés à la conclusion qu'il est impératif de changer de cap ; nous ne devons plus continuer à avancer dans une voie sans issue, une voie qui nous éloigne chaque jour des aspirations légitimes de notre peuple au développement et au mieux être.
Aujourd'hui, nous sommes réunis ici, pour marquer un arrêt et permettre aux nigériens de mener, en toute responsabilité, et pour l'amour du Niger, un débat sur la question combien fondamentale de l'Ecole Nigérienne. Le présent forum doit consacrer la renaissance de notre système éducatif afin de doter notre pays de ressources humaines aptes à faire face aux exigences du développement.
Monsieur le Président du Présidium,
II me plait à cet égard de vous remettre le Cahier des Charges du Forum en souhaitant plein succès à vos travaux. Je serai très heureux, par exemple, de voir les conclusions de vos travaux nous indiquer les mesures concrètes et consensuelles, propres à donner à la profession d'enseignant toute son importance et sa noblesse, et à encourager les meilleurs talents à opter pour la fonction enseignante.
Il arrive, en effet souvent, que des parents conseillent à leurs enfants de ne pas enseigner, et l'on observe aussi, souvent, que les gens enseignent quand ils n'ont pas d'emploi mieux rémunéré. J'ai pris cet exemple, tout simplement, parce que je crois profondément que l'enseignant demeure la clé de réussite de tout système éducatif.
Je vous remercie de votre attention./.».