Signature de contrat de financement entre le Niger et la république fédérale d'Allemagne : Plus de 6 milliards de francs Cfa pour la mise en œuvre du programme d'éducation primaire phase 1
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'Extérieur, M. Bazoum Mohamed, et le directeur du département régional de la Coopération Allemande pour l'Afrique Subsaharienne, M. Klaus Müller, ont procédé, hier dans la salle de réunion du Ministère des Affaires Etrangères, à la signature d'un contrat de financement des activités du ''Programme d'Education Primaire Phase 1''.
D'un montant de 8 millions 970 mille 391, 91 euros, soit plus de 6 milliards de francs CFA, ce contrat de financement contribuera, à travers la mise en œuvre de ce projet, au rehaussement du taux de scolarisation au Niger. La cérémonie s'est déroulée en présence de la ministre en charge de l'Education Nationale, Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim.
Par cet acte, la République Fédérale d'Allemagne réaffirme sa volonté d'aider le Niger à relever les défis de l'analphabétisme au Niger. En procédant à la signature du contrat, le ministre d'Etat, des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'Extérieur, M. Bazoum Mohamed, a indiqué que la coopération entre le Niger et la République Fédérale d'Allemagne a 50 ans. Cinquantenaire que d'un commun accord les deux pays envisagent de commémorer dans les semaines à venir du fait de l'exemplarité des relations fructueuses qui ont jalonné leur parcours ces dernières années et qui touchent des domaines aussi variés que la décentralisation et la bonne gouvernance, l'appui direct au Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires, la promotion de l'Agriculture productive, etc.
Rappelons a cet effet, a dit le ministre d'Etat, ministre en charge des Affaires Etrangères, que dans un passé récent, c'est le programme phare de coopération mis en chantier en 2003 dénommé Programme de Lutte contre la Pauvreté ( LUCOP), essentiellement axé sur la lutte contre la pauvreté et la prévention des conflits, qui s'est ensuite élargi notamment à l'Education par l'adhésion au Fonds Commun PDDE.
Le retour de notre pays à la démocratie a permis la reprise rapide de cette coopération suspendue au lendemain du référendum de 2009, la tenue des négociations intergouvernementales nigéro-allemandes en novembre 2011 et l'attribution au Niger d'une enveloppe de 52, 9 millions d'euros pour l'exécution de la coopération bilatérale technique et financière 2011-2013. Un accord de coopération financière d'un montant de 33.500.000 euros a été également signé suite à la reprise de cette coopération.
Le ministre des Affaires Etrangères a indiqué que la signature du contrat de financement des activités du Programme d'Education Primaire Phase 1 d'un montant de 8 millions 970 mille 391, 91 euros revêt une importance capitale, car le secteur de l'éducation, particulièrement l'école publique nigérienne, traverse une crise longtemps décriée. Tous les séminaires, ateliers, états généraux et autres forums organisés n'ont pas permis de venir à bout de cette épineuse question. Le gouvernement quant à lui, a décidé de prendre en charge la destinée de l'éducation des fils du Niger en injectant une part non négligeable de son budget pour revaloriser l'école nigérienne, et l'a déclarée gratuite et obligatoire entre 7 et 15 ans.
En marge, de ce problème général de l'école publique, figure celui plus particulier de la scolarisation des filles, a en outre dit le ministre Bazoum Mohamed. En effet, seulement un tiers des filles en âge de fréquenter l'école primaire est scolarisé et seulement 6% d'entres celles qui ont l'âge du secondaire vont à l'école. En raison du faible niveau d'instruction de la population, de sa grande dispersion et du nomadisme, seuls 40% des enfants en âge scolaire bénéficient de l'enseignement. Les deux tiers de la population sont illettrés, 25% ont un niveau d'enseignement primaire, et le taux d'alphabétisation n'est que de 13, 1%.
Pour l'avenir, a dit le ministre Bazoum Mohamed, et pour obtenir des résultats positifs et croissants d'année en année, il est paru urgent d'obtenir un partenariat international qui puisse, en complémentarité des efforts internes déjà engagés et sous-tendus par des objectifs précis, relever les défis de l'analphabétisme au Niger. ''Avec l'aide internationale en appui aux efforts et à la détermination des autorités politiques et administratives, nous osons présager un avenir radieux pour l'école nigérienne. Avec la disponibilité et l'engagement de la République Fédérale d'Allemagne à nos côtés, je puis vous affirmer, sans risque de me tromper, que la relance de l'école nigérienne connaitra un progrès certain'', a-t-il poursuivi.
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires Etrangères, a donc transmis les vifs remerciements du gouvernement, des responsables de l'Ecole et du peuple nigérien aux autorités et au peuple allemands pour la signature de ce contrat de financement. Il a également assuré que ce projet sera exécuté dans le strict respect des principes réguliers d'ordre financier et technique, et en conformité avec les dispositions pertinentes du contrat.
Pour sa part, le Directeur du département régional de la KFW pour l'Afrique Sub-saharienne, M. Klaus Müller, a exprimé tout l'engagement et la disponibilité de l'Allemagne à accompagner notre pays dans ses efforts en faveur de l'école nigérienne, notamment en matière de construction des infrastructures scolaires. Ce qui est important, a-t-il ajouté, c'est que cet appui s'inscrit étroitement, et en toute évidence, dans le cadre de la stratégie de développement durable et de croissance inclusive. «Cette stratégie réaffirme les engagements pris par le Président de la République dans son Programme pour la Renaissance du Niger, dans le sens de faire l'éducation et de la formation sa priorité, ainsi que celle de son gouvernement», a souligné M. Klaus Müller.
Aissa Abdoulaye Alfary
Le Sahel