Niger: une épidémie de la conjonctivite "appolo" sévit à Niamey
Une épidémie de conjonctivite appelée "appolo" sévit depuis plus d’un mois dans la ville de Niamey, selon des spécialistes de la santé. De nombreux cas ont été enregistrés ces dernières semaines. Parmi les personnes atteintes, plusieurs sont sous traitement, tandis que d’autres sont rétablies grâce aux soins prescrits par les médecins traitants. Pathologie qui se manifeste notamment par la rougeur des yeux "appolo" est très contagieuse, surtout et se repend avec le contact physique avec les sujets infectés.
Selon le Docteur Ibrahim Mamane Lawali, ophtalmologiste à l’hôpital de Référence de Niamey, la maladie est transmise « rapidement d’une personne à une autre, du tic au tac, parce que les gens ne prennent pas des mesures de prévention » et minimisent sa dangerosité.
« J’ai contracté cette maladie auprès de mon amie qui en était porteuse. Par la suite, j’ai contaminé le reste de ma famille en quelques jours », informe Nana Aïchatou Abba, victime de cette maladie.
Docteur Ibrahim définit la conjonctivite virale comme « une inflammation des yeux, recouvrant la face antérieure de l’œil et l’intérieur des paupières, due à un virus ».
Il ajoute que « c’est une infection mineure mais qui peut avoir des répercussions graves, surtout qu’elle est hémorragique ».
Cette conjonctivite hémorragique se manifeste par des douleurs importantes qui, en réalité, sont les signes annonciateurs, en plus d’une sensation de grain de sable dans les yeux, poursuit le spécialiste.
A ce stade, explique-t-il, les yeux deviennent très rouges à cause de l’hémorragie dans les yeux.
Selon lui, il existe d’autres formes de conjonctivites qui se caractérisent par une rougeur modérée des yeux, contrairement à ‘’appolo’’, où l’hémorragie est relativement importante.
Une fois contractée, ‘’appolo’’ peut durer jusqu’à 15 à 20 jours, renseigne le professionnel de la santé.
Selon Halima Seyni, une jeune étudiante à Niamey qui vient de guérir de cette maladie, son traitement a certes été efficace mais cela n’a pas éradiqué la maladie en un laps temps, comme on l’espérait.
« Je prenais que des antivirales en colure, sur ordre de mon médecin, mais avec tout ça il m’a fallu des semaines avant de retrouver la normalité de mes yeux », témoigne-t-elle.
Dr Ibrahim, l’ophtalmologue constate qu’en cette saison, l’épidémie est ‘’ agressive’’ car tous les jours ils reçoivent de nombreux malades.
Ayant remarqué que le risque de contamination est trop élevé en cette période, ce spécialiste conseille à la population de prendre des mesures de prévention, notamment de garder « une bonne hygiène des mains, l’utilisation des gestes barrières, l’utilisation des gels hydroalcooliques, ou se s’abstenir de trop se saluer avec les mains ».
ANP