Education : le Fond de solidarité islamique (FSID) mobilise 30 millions de dollars en faveur des enfants déscolarisés au Niger
Le Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID) et la Banque islamique de développement (BID) vont mobiliser une enveloppe de 30 millions de dollars en faveur des enfants déscolarisés. Cette décision entre dans le cadre de l’initiative «Out of school chlidren », initié par le FSID, et qui vise à mobiliser près de 100 millions de dollars, en compagnie d’autres partenaires financiers internationaux, pour soutenir l’éducation au Niger, et particulièrement les « enfants hors école ».
Des actions concrètes pour relever le défi de l’éducation au Niger et particulièrement le cas très critique des enfants déscolarisés. C’est ce qui ressort de la visite de quatre jours qu’a effectué le Directeur général du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID), Dr. Waleed Alwohaib, qui a été reçu par le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, le 10 janvier dernier au Palais de la présidence. A cette occasion, Dr. Waleed Alwohaib, a rendu compte au chef de l’Etat, le bilan de sa visite au Niger, notamment sa participation, les 8 et 9 janvier à l’hôtel Radisson Blu de Niamey, à l’atelier international sur le programme des enfants non scolarisés, « Out of school chlidren» au Niger. Organisé à l’initiative du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID), l’atelier vise à réunir et mobiliser les partenaires de la coalition pour la scolarisation des enfants et le gouvernement du Niger pour, entre autres, évaluer la situation au Niger et déterminer les interventions nécessaires pour atteindre l’objectif du retour des enfants à l’école.
Lors de son entretien avec le président nigérien, le directeur général du FSID a annoncé la mise en place d’un programme d’une enveloppe de 30 millions de dollars dans le cadre d’une première phase, en vue de construire des infrastructures scolaires et de former les enfants. Le financement sera constitué par la Banque Islamique de Développement (BID) et le FSID, a indiqué Dr. Waleed Alwohaib, qui a également précisé que le FSID et la BID vont travailler avec d’autres partenaires pour qu’ils contribuent, dans une seconde phase, à un programme beaucoup plus important.
Infrastructures scolaires
Conscient du fait que le renforcement des capacités d’accueil et de formation constitue un préalable à la réussite du programme, les actions vont commencer par la construction d’infrastructures scolaires notamment une école à Niamey. Au cours de son séjour, et en marge de l’atelier, Dr. Waleed Alwohaib a effectué une visite de terrain à l’école Kalley plateau situé au quartier Kalley Plateau de Niamey. En compagnie d’une importante délégation, il a été chaleureusement accueillit par les enseignants, les élèves et les parents d’élèves qui ont tenu à lui exprimer toute leur gratitude pour la visite mais aussi pour le soutien dont l’école va bénéficier. Après la cérémonie d’accueil, le DG du FSID et sa délégation se sont en effet rendus dans certaines classes où le constat est des plus désolants, ce qui témoigne de la situation de l’éducation au Niger et des défis qui restent à relever, malgré les efforts de l’Etat et de ses partenaires. Dans certaines classes, les élèves sont assis à même le sol, par manque de table-bancs. Dans d’autres en paillote, on note quelques mobiliers de bureaux et des tables-bancs, mais les classes sont surchargées au regard du nombre d’élèves qu’elles accueillent.
Selon les explications de M. Moussa Sina, le directeur de l'école Kalley plateau, l’école a été créé en 2015 avec un effectif initial de 53 élèves dont 18 filles. A ce jour, elle compte 651 élèves dont 350 filles avec 11 classes en paillote, et parmi les 11 classes, 9 ont été construites par les parents d'élèves. « Nous avons donc besoin de classe en matériaux définitif, nous avons aussi besoin que l'école soit clôturée, et nous avons aussi besoin de table banc », a plaidé le directeur de l’école primaire. « Nous attendons avec impatience les promesses qui nous ont été faites car comme vous l'avez constaté, les enfants sont assis à même le sol, les conditions d'étude ne sont pas totalement au rendez-vous pour leur dispenser l'enseignement de qualité que nous souhaitons», a ajouté M. Moussa Sina. Des sollicitations confirmées par M. Saley Idi, le président des parents d’élèves qui a tenu à remercier, au nom de tous les parents d'élèves, la délégation du FSID et de ses partenaires pour cette visite. « Comme vous l’avez constaté, nous nous sommes mobilisés entre nous parents d’élèves pour construire ces quelques classes en paillote que vous avez visité. Nous souhaitons vivement l'appui de l'État et de ses partenaires, car il s'agit de l'avenir de nos enfants. Vous avez pu le constater, nos enfants étudient à même le sol, ils n'ont pas de classe, pas de tables-bancs, et l'école n'est pas clôturée. Ils ont pourtant de très bon enseignant, il ne manque que les conditions », a vivement plaidé le président des parents d’élèves de l’école primaire Kalley Plateau.
Au terme de la visite, le Dr Waleed Alwohaib, a tenu à livrer ses impressions ainsi que de bonnes nouvelles pour les élèves de l’école Kalley Plateau. « Cette école a été choisi par le gouvernement nigérien pour que nous puissions constater de visu les conditions dans lesquelles étudient les enfants. Malgré ces conditions déplorables, nous avons néanmoins rencontré des élèves ambitieux, certains parmi eux aspirent à devenir des présidents des organisations internationales, d'autres veulent devenir des ministres ou de grandes personnalités », a fait savoir le Directeur général du FSID qui n’a pas caché toute sa satisfaction d’avoir rencontré et échangé avec « des élèves qui ont beaucoup d'espoir, beaucoup de rêves et d’ambitions pour le Niger ». Dr Waleed Alwohaib a annoncé qu’il demandera, dans les prochains jours, au ministère de l’enseignement primaire, « de nous fournir un plan détaillé et le budget estimatif pour construire une école moderne en lieu et place des classes en paillote que nous venons de visiter afin que l'année prochaine, lorsque nous reviendrons pour des visites, que cette école soit construite en matériaux définitif ». « Je ferai en sorte que personnellement le président Issoufou et le président de la BID vienne inaugurer cette école » a promis le DG du FSID qui n’a pas manqué de rappeler le contexte dans lequel intervient sa visite au Niger ainsi que les engagements de son institution en faveur de l’éducation au Niger.
« Je suis venu au Niger dans le cadre d’un atelier international avec l'appui d'autres partenaires internationaux pour aider le gouvernement à appuyer le secteur de l'éducation surtout celui des enfants déscolarisés. Ce programme intervient dans les pays membres de l'OCI et pour le Niger il concerne 2.600.000 personnes. L’année dernière, le président Issoufou Mahamadou m'a demandé de venir au Niger afin de voir comment nous pouvons appuyer le système éducatif du pays afin de créer les meilleures conditions de travail aux élèves, comme c'est le cas pour une école comme celle-ci ou les conditions d’études sont déplorables, et de créer les conditions pour permettre aux élèves de mieux étudier. A ce sujet, j'ai annoncé deux choses importantes. La première, il s'agit de la mise à disposition immédiate de 30 millions de dollars pour commencer à travailler avec le gouvernement du Niger en faveur des enfants déscolarisés. Lors de ma première rencontre avec le président Issoufou [le mercredi 8 janvier, NDLR], je lui ai annoncé la création d’un Fonds de 100 millions de dollars américains au bénéfice de ce programme pour les enfants déscolarisés, dont 20 millions seront mis à la disposition par la Banque islamique de développement (BID). Le gouvernement nigérien s'est aussi engagé à contribuer à hauteur de 20 millions de dollars. Ce fond sera essentiellement utilisé au bénéfice des enfants déscolarisés au Niger et sera géré par la BID et d'autres partenaires ». Dr. Waleed Alwohaib, Directeur général du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID).
2,6 millions de bénéficiaires ciblées à l’horizon 2030
Il convient de noter qu’à l’issue de l’atelier international de deux jours sur le programme des enfants déscolarisé, le FSID, la République du Niger et des partenaires internationaux se sont engagés à converger leurs efforts pour assurer une éducation de qualité à 2,6 millions d'enfants non-scolarisés d’ici 2030. Selon une étude publiée en 2018 par I'UNICEF, 53,2% des enfants et adolescents au Niger n’étaient pas scolarisés en 2014. Ce problème se pose avec plus d'acuité dans les zones rurales ou 59,7% d’enfants et adolescents ne fréquentent pas l’école, contre 20.1% dans les villes. Avec trois enfants sur quatre non-scolarisés, Diffa est la région la plus touchée. Selon la même étude, le manque d’accès est le plus grand défi auquel l’éducation de qualité est confrontée au Niger. En effet, 88,5% des enfants et adolescents âgés entre 7 et 16 ans n'ont jamais foulé de leurs pieds à l’école. L'atelier sur les enfants non-scolarisés a vu la participation active de hauts responsables du gouvernement et de représentants d'organisations internationales et régionales, comme Education Can not Wait, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Zakat house, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, Education Above All, le forum des jeunes de l'OCI, le PNUD, L’UNICEF, l' UNESCO, Spark, DFID, le Partenariat pour l'éducation, Plan Canada, Light for the World, Save the Children. EAA, IHH et Direct Aid.
Rappelons aussi que le Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID) est l’outil de lutte contre la pauvreté de la Banque islamique de développement. Créé à la troisième session extraordinaire du Sommet de I'OCI qui s'est tenue à Makkah, Arabie saoudite, les 7 et 8 décembre 2005 (5-6 dhouel-kaada 1426), le FSID s’attèle à l'allégement de la pauvreté en renforçant les capacités productives des Etats membres, en réduisant l'analphabétisme, et en éradiquant les maladies et les épidémies. Forts de ses programmes de réduction de la pauvreté, tels que le Programme d'alphabétisation professionnelle pour la réduction de la pauvreté (VOLIP), l’Alliance pour lutter contre la cécité évitable (AFAB) et plusieurs programmes intégrés de micro finance axés sur la communauté, le FSID a remporté plusieurs batailles contre la pauvreté et en faveur du développement. Des objectifs qui constituent des priorités pour la Banque islamique de développement (BID), une institution multilatérale de développement qui s’emploie depuis plus de 40 ans à améliorer la qualité de vie des communautés par des interventions à grand impact. Avec 57 pays membres, répartis sur quatre continents ; la BID couvre le cinquième de la population mondiale. Son siège est sis à Djeddah, au Royaume d’Arabie saoudite et elle a ouvert des centres régionaux, dont les plus grands au Maroc, en Malaisie, au Kazakhstan, au Sénégal, en Turquie, en Indonésie, au Bangladesh et au Nigeria. La mission de la BID est d’autonomiser les personnes pour qu’elles prennent en main leur propre progrès socioéconomique, en mettant en place l’infrastructure qui leur permettra de libérer leur potentiel.
Abdoul Karim Moumouni (actuniger.com)
Commentaires
Merci pour ce cadeau qui nous permettra de nous entretenir en prenant la direction de nos poches, wallahi
Faites le point en fin des 2 mandats de IM et comparer