Crise scolaire : Le CD/USN et le gouvernement font la paix des braves tout en se regardant en chiens de faïence
La crise scolaire née de la grève illimitée lancée par le CD/USN depuis le 20 avril dernier et après plusieurs débrayages, est peut-être en train de connaitre son épilogue. Le CD USN a décidé en effet de suspendre son mot d’ordre de grève hier lundi 14 mai et appelé à la reprise des cours, un préalable que le gouvernement a exigé afin d’ouvrir les négociations.
Malgré les quelques concessions du CD qui a du surseoir au boycott des épreuves sportives du BEPC et du BAC, le gouvernement avait maintenu son exigence alors que de son coté l’USN a également posé certaines conditions pour lever le mot d’ordre. Face à la fermeté du gouvernement qui n’a ménagé aucun d’effort pour briser le mouvement des élèves et étudiants, avec la fermeture des campus universitaires ainsi que des arrestations en série dan les rangs des étudiants meneurs de la fronde, le CD /USN a donc dû capituler et revoir sa stratégie de lutte. Pour le moment, la suspension du mot d’ordre est « provisoire » selon le communiqué du CD mais au regard de l’épreuve de force et de la guerre d’usure imposée par le régime à l’USN, la fronde est bien partie pour s’estomper surtout que l’année tire à sa fin.
Réouverture des campus et des restaurants universitaires
Aussitôt le mot d’ordre de grève illimitée levé, le gouvernement a joint l’acte à la parole et dans une directive adressée aux responsables des œuvres universitaires, le ministre de l’Enseignement supérieur a demandé la réouverture des campus et restaurants universitaires dès ce 15 mai. Toutefois, le ministre Yahouza Sadissou a été très clair dans sa lettre, en rappelant que l’opération d’assainissement engagée par le gouvernement pour assainir la gestion des œuvres universitaires sera poursuivie avec rigueur.
Les conditions sont donc désormais réunies pour la reprise des négociations qui étaient dans l’impasse depuis plusieurs jours et le CD/USN a remis sur la table une nouvelle plate-forme revendicative. Même si jusque-là les deux parties se sont plus regardées en chiens de faïence, il est grand temps de primer l’intérêt national surtout au regard du temps déjà perdu.
L’USN sort certes affaiblie de son bras de fer avec le gouvernement au regard des réactions des élèves et étudiants d’autant que jusque-là et malgré la durée de la grève, aucune doléance n’a été véritablement satisfaite notamment la libération de dizaines de scolaires encore détenus. C’est que qui explique d’ailleurs que plusieurs sections de l’USN notamment celle des universités de Tahoua (UENUT) et Zinder (UENUZ) ont décidé de prendre le relais en lançant de nouveaux mots d’ordre de grève de 48H et 72H respectivement.
Il convient de noter que ce lundi 15 mai, était attendue la décision du Conseil d’Etat par rapport au procès en référé qu’intentent les 5 étudiants exclus de l’Université de Niamey contre la décision du Conseil de l’université, une des pommes de discorde qui a fait amplifier la crise. Le Conseil a déclaré irrecevable la requête des étudiants, laquelle visait à faire annuler la décision qui a fait polémique.
Ikali (Actuniger.com)
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