Crise à l'UAM: exclusion de plusieurs dirigeants de l’UENUN par le conseil de discipline de l'université
Le bras de fer entre l’Union des étudiants à l’université Abdou Moumouni de Niamey (UENUN) et la section de Niamey du Syndicat des enseignants et chercheurs du supérieur (SNECS) est en train de prendre une nouvelle tournure. Alors que les activités académiques sont paralysées depuis plus d’un mois maintenant du fait de la grève illimitée qu’observent les enseignants et chercheurs, le Conseil de l’université a décidé, à l’issue de sa session du 14 mars, d’exclure définitivement plusieurs responsables syndicaux de l’UENUN.
Il s’agit notamment du SG sortant Diabiri Sita Hamidou, de son adjoint Tsalha Kaila, du DG CASO Samaila Zakari Hamadou ainsi que son adjoint Hamadou Cheffou Idi, du Délégué principal ordre (DPO) Adamou Boureima ainsi que du délégué principal Transport Alio. Ils sont définitivement exclus de tous les établissements et instituts relevant de l’Université. D’après un membre du conseil, organe délibératif universitaire, il leur est reproché des prises de position « qui frisent l’insolence et à la limite de l’insulte » dans la crise enclenchée depuis le 7 février à la suite d’une altercation ayant mis aux prises des membres de la CASO et ceux en charge du transport avec un enseignant chercheur. Depuis, le SNECS a entamé un mouvement de grève illimitée afin d’exiger, entres autres, la dissolution de la CASO (Commission des affaires sociales et d’ordre) ainsi que l’exclusion des « présumés étudiants agresseurs ».
Des revendications que rejette en bloc l’UENUN, soutenue par l’USN dont elle est la plus puissante des sections. Malgré des tentatives de médiations et la disponibilité au dialogue dont ont fait preuve les étudiants à travers plusieurs déclarations publiques au ton certes assez acerbe, le SNECS Niamey, a décidé de poursuivre son mouvement jusqu’à satisfaction de ses revendications.
C’est en dépit de cause que le Comité directeur de l’USN a décidé de saisir le juge des référés du Tribunal de grande instance hors classe de Niamey aux fins de prononcer l’illégalité de la grève illimitée. Après une première audience le 6 mars, le verdict est tombé hier mardi 14 mars soit quelques heures avant la décision du Conseil de discipline de l’Université.
La justice a débouté l’USN estimant que sa plainte est irrecevable pour « défaut de qualité » et l’organisation des scolaires a jugé inutile de faire appel, laissant encore une porte au dialogue selon un de ses dirigeants contacté par Actuniger.
Avec cette nouvelle décision, qui est certes loin d’être la première dans l’histoire de la première et la plus grande université du pays, la porte du dialogue risque de se fermer pour un bon bout de temps. Le CD de l’USN est d’ailleurs en conclave ce jeudi en milieu de journée pour décider de la suite des évènements et selon plusieurs responsables syndicaux, on s’achemine vers une levée des boucliers de l’ensemble des sections de l’USN, ce qui est de nature à amplifier davantage la crise universitaire et scolaire.
En attendant la réaction des étudiants, des voix ne cessent de s’élever pour appeler à l’accalmie. L’opinion dans une large partie, estime que la grève illimitée des enseignants-chercheurs est très « radicale » surtout du fait qu’elle pénalise des milliers d’étudiants alors que l’université accuse un sérieux retard académique.
C’est le cas de le dire, la décision d’exclure les responsables de l’UENUN ne va pas arranger les choses. Il est d’ailleurs temps que le gouvernement se saisisse véritablement de la question au vu de la tournure que risquent de prendre les évènements.
A.Y.B (Actuniger)
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