Crise à l’Université de Niamey : La version des faits de l’enseignant victime de «la présumée agression» des étudiants
Alors que la crise couve toujours entre les étudiants et les enseignants-chercheurs de l’Université de Niamey et en dépit des médiations qui sont en cours, un nouvel élément vient s’ajouter dans le dossier et donne un autre aperçu à la mésentente. Il s’agit de la version de l’enseignant-chercheur qui affirme avoir été victime d’agression de la part des membres de la CASO.
La semaine dernière, l’USN puis l’UENUN par le biais de leurs différents responsables respectifs ont en effet rendu public plusieurs déclarations dans lesquelles ils donnaient leur version des faits. Parla même occasion, ils ont fait part de leur disponibilité à dialoguer afin de dénouer la crise qui prend en otage toutes les activités académiques.
Cette fois, nous vous proposons donc la version de l’enseignant, que rejettent les étudiants, sur les fait qui ont été la véritable pomme de discorde ayant déclenché les hostilités.
Rapport de l'enseignant-chercheur qui a déclaré avoir été agressé par la CASO :
Dr Otto Adamou
Chercheur à l’IREM
Niamey le 07/02/2018
A
Monsieur le Recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey
Objet : Rapport de la tentative de ma séquestration par les étudiants
Le mercredi 07/02/2018 vers 12H40, en revenant du quartier Karadjé pour rejoindre mon bureau à l’IREM, j’ai trouvé une barrière dressée par les étudiants à la hauteur de l’entrée du Centre AGRHYMET, pour réguler le départ des bus de 12H30.
Comme à mon habitude, je me suis arrêté en attendant le départ de tous les bus et la levée de la barrière.
Un des étudiants gérant cette barrière vint vers moi et m’intima de reculer mon véhicule pour libérer encore plus de passage.
Je lui expliquai que le passage est suffisamment large pour permettre aux bus de passer.
Un autre étudiant intervint pour me faire remarquer que la route ne m’appartient pas. Je lui répondis que cette assertion vaut aussi pour les étudiants.
Un PAT du Rectorat de l’UAM, en l’occurrence M. Mahamadou Souley, surnommé Emmanuel, SIAG Adjoint, assistant à la scène, signala aux étudiants que je suis un Enseignant Chercheur. Ce que les étudiants refusèrent de prendre en considération.
Juste après cet échange, les deux derniers bus devant emprunter ce passage passèrent sans encombre malgré mon stationnement.
Après le passage des bus, le même groupe d’étudiants insistèrent que je doive faire marche arrière devant une longue file de véhicule.
Là j’ai compris qu’ils veulent me faire une démonstration de force, de façon abusive. Je rétorquai alors que je ne bouge pas.
Un étudiant arracha le trousseau de clés comportant la clé de ma voiture et deux clés de mon domicile, si violemment que le manche de la clé du véhicule se cassa. Il emporta ce trousseau. Heureusement qu’une partie de la clé ainsi cassée était restée coincée dans le contact, le moteur étant toujours en marche.
Par la suite, alors que les usagers de la route que nous étions, n’attendions plus que le feu vert des étudiants pour circuler, un des étudiants responsables de la gestion du barrage routier ainsi érigé ordonna à ses camarades de m’extraire de ma voiture.
Face à ma résistance, ils commencèrent à me tirer de force. Ils s’agrippèrent à la portière côté chauffeur de mon véhicule et leur attroupement ne faisait que grossir.
Face à la menace de plus en plus sérieuse sur ma sécurité, je lançai la voiture pour m’arracher de leur emprise et rejoindre mon bureau.
Arrivé à destination, je garai mon véhicule et rejoins mon bureau.
Quelques minutes plus tard je me rendis au bureau de Dr Morou Amidou, directeur de l’IREM qui m’informa qu’un nombre important d’étudiants était venu me chercher.
Quelques instants plus tard, j’entendis des vacarmes et sortis du bureau. Je constatai que mon véhicule était cerné par des étudiants.
Je leur fis savoir que ce véhicule est bel et bien le mien et je suis celui que vous cherchez.
Parmi ces étudiants, certains qui étaient à la barrière m’ont effectivement reconnu et donnèrent l’ordre à leurs camarades de me prendre et de m’emmener au campus.
Certains étudiants commencèrent déjà à m’agripper. Heureusement certains collègues présents à la Faculté des Sciences et Techniques s’interposèrent pour me protéger.
Malgré cette interposition, ces étudiants ont résisté plusieurs minutes avant d’abandonner leur projet de séquestration pour ensuite se retirer.
Je voudrais ici vous demander d’examiner cette situation récurrente qui devient une menace pour les acteurs de notre université. Il faut aussi prendre des résolutions durables et des sanctions appropriées contre ces éléments nuisibles pour notre communauté universitaire.
Veuillez agréer monsieur le Recteur l’expression de ma très haute considération.
Niamey le 07 février 2018
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