BEPC 2017 : les 97% de réussite à Illéla qui suscitent la polémique
Sous d’autres cieux et dans un autre contexte, cela aurait donné à des célébrations et à ériger le ou les complexes scolaires de la zone en centre d’excellence ! A l’issue des examens du BEPC, le centre d’Illéla dans la région de Tahoua a enregistré un taux de réussite de plus de 97%. Ils ne sont que 7 sur les 300 (ou 100 selon certaines sources, les chiffres divergent en fonction du centre pris en compte, le CES d’Illéla ou le Centre d’examen) à échouer à l’examen, ce qui a provoqué une vive polémique au Niger où ce taux de réussite qui contraste avec le déroulement de l’année, marquée par des grèves à répétition, ne plaide pas pour d’aussi reluisants résultats. D’autant que le taux national de réussite à ce BEPC 2017 ont été assez catastrophiques même si les statistiques officielles n’ont pas été encore publiées.
Mais voilà et pour dire les choses telles qu’elles sont, Illéla, c’est la région natale du président de la république, là où Mahamadou Issoufou a d’ailleurs passé une partie de sa scolarité. C’est certainement ce qui a amplifié la polémique si l’on tient compte du fait que plusieurs autres centres comme Namaro, le village natal de Salou Djibo, ont enregistrés plus de 80% de taux de réussite. Le prytanée militaire de Niamey, un centre d’excellence il est vrai, a lui carrément cassé la baraque avec un taux de réussite de 100% au BEPC !
C’est pourtant le cas d’Illéla qui semble cristalliser les débats et dans une écrasante majorité, les commentateurs demandent une investigation de la HALCIA. Et pour ajouter à la polémique, on apprend que le président du jury du centre aurait été arrêté ce weekend à Dosso, alors qu’il est en route pour Niamey. Pour beaucoup de nigériens, quelqu’un a voulu faire plaisir au chef d’Etat et l’interpellation du président du centre prouve qu’en haut, cela n’aurait pas été apprécié surtout au regard de l’attention désormais concentré sur cette affaire qui défraie la chronique.
En attendant la suite des évènements et les résultats de l’enquête, si enquête il y aura bien-sûr, les autorités en charge de l’organisation des examens du BEPC ont tout intérêt à veiller à dissiper tout malentendu. Le fait est que beaucoup de nigériens s’en souviennent encore amèrement de ce qui s’est passé en 1994 au temps de l’AFC où un examen a dû être annulé du fait que les régions natales des présidents de la république et de l’assemblée nationale de l’époque ont enregistrés des taux de réussite de plus de 90% alors qu’au niveau national, n’était que de 30%.
La HALCIA est depuis 2016 totalement intégré dans l’organisation des examens et concours à la suite des irrégularités constatées dans certains concours de recrutement à la fonction publique qui ont dû également être annulés par la suite.
Il en va de la crédibilité des diplômes nigériens et surtout de l’avenir du pays…
A.Y.B (Actuniger.com)
Commentaires
Aujourd'hui avec Issoufou Mamadou, c'est le tours d'Illela. Quoi de plus normale dans un pays qui ou les partisant de l'homme fort ont droit a tout ce qu'ils veullent!
PAUVRE NIGER!!!