Journée internationale de lutte contre le paludisme édition 2016 : La Première Dame Aïssata Issoufou Mahamadou lance les activités commémoratives
A l'instar des autres pays du monde, le Niger a célébré, hier 26 avril 2016, la journée internationale de lutte contre le paludisme. C'est le village de Hogole dans le 5ème Arrondissement de Niamey qui a abrité la cérémonie de lancement des festivités de la commémoration de cette journée placée sous le haut parrainage de la Première Dame Hadjia Aissata Issoufou Mahamadou, marraine du programme de lutte contre le paludisme au Niger et présidente de la fondation Guri vie meilleur.
La cérémonie s'est déroulée en présence de plusieurs personnalités et partenaires du Niger, dont le ministre de la Santé Publique M. Kalla Moutari, les femmes députés, les épouses du Président de l'Assemblée et du Premier Ministre, le Gouverneur de Niamey, les autorités communales, coutumières et religieuses de la région de Niamey, ainsi que le représentant Résident de l'OMS au Niger et plusieurs autres invités.
La population locale s'est fortement mobilisée pour réserver un accueil mémorable à la délégation de la Première Dame Hadjia Aissata Issoufou à cette occasion solennelle. Des chants, des poèmes, des danses, des sketchs présentés par les élèves de l'école primaire du village ont égaillé l'assistance tout en passant des messages très forts sur la lutte et la prévention contre le paludisme. Des messages très appréciés par la Première Dame et sa délégation en témoignent leurs forts applaudissements et ceux du public. Plusieurs allocutions ont marqué cette cérémonie. D'abord celle du ministre de la Santé Publique, M. Kalla Moutari, qui a salué les efforts consentis par l'Etat du Niger et ses partenaires dans la lutte contre le paludisme dans notre pays. Pour rappel, la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme est un événement important institué par les États membres de l'OMS lors l'Assemblée mondiale de la Santé en 2007.
Cette journée, a indiqué M. Kalla Moutari, constitue le cadre privilégié et solennel de rappel aux autorités politiques, sanitaires, aux partenaires techniques et financiers, aux leaders d'opinions et à toute la communauté, la nécessité de poursuivre les investissements et de maintenir l'engagement politique en faveur de la lutte contre le paludisme dans les pays touchés par la maladie. Le ministre de la Santé Publique devait aussi saisir cette occasion pour rappeler que le paludisme reste encore un problème majeur de santé publique où il sévit en mode endémique avec des conséquences graves sur l'état de santé des populations et sur l'économie du pays. En effet, le paludisme est la cause importante d'anémie, de poids faible à la naissance chez les enfants et de mortalité périnatale chez la femme enceinte, a-t-il précisé.
Parlant des statistiques sur cette maladie, le ministre de la Santé Publique a souligné qu'au plan mondial, il a été enregistré 214 millions de nouveaux cas de paludisme en 2015 dont 438 milles décès. Au Niger, le Paludisme est la principale cause de morbidité et de mortalité et représente près de 25% des motifs de consultations dans les services de santé, avec des pics pouvant atteindre 80% en période de haute transmission (comme la saison pluvieuse) et 20% en saison sèche (Décembre- Mai ). Selon le ministre Kalla Moutari, en 2015, les établissements de soins de notre pays ont enregistré 2.952.285 cas présumés dont 2.065.340 confirmés de paludisme soit un taux de confirmation biologique de 69,96% avec malheureusement 2.582 décès. En dehors de ces causes sanitaires, le paludisme est aussi une cause majeure de pauvreté qui constitue un obstacle important au développement économique et humain.
En effet, la maladie a des effets économiques négatifs notamment la baisse d'investissement et du tourisme dans les régions où elle est répandue. Son coût économique est estimé à 12 milliards de dollars USD par an pour le seul continent Africain. Au niveau individuel, l'impact économique de cette affection inclut les frais des soins et d'hospitalisation, des jours de travail perdus, l'absentéisme à l'école, la baisse de productivité due aux dommages cérébraux. « C'est pour toutes ces raisons que des interventions à haut impact et des directives conséquentes ont été développées et mises en place par les experts nationaux et internationaux pour lutter efficacement contre la maladie» souligne le ministre de la Santé Publique. A cet effet, une série d'actions seront déployées dans les pays les plus touchés, au cours des 15 prochaines années.
Il s'agit de la distribution en routine et en campagne de masse des Moustiquaires Imprégnées d'insecticides à Longue Durée d'Action (MILDA) ; la pulvérisation intra domiciliaire d'insecticides à effet rémanent ; la lutte contre les larves des moustiques ; la prévention chez la femme enceinte ; la chimio prophylaxie saisonnière pour les enfants de 3 à 59 mois ; la détection et la prise en charge précoce des cas. Pour mener à bien ces actions, le ministre de la Santé Publique M. Kalla Moutari a précisé que notre pays aura besoin de l'engagement, de la participation et de l'implication effective et totale de toutes les populations et des autres acteurs de la lutte contre le paludisme dont les partenaires techniques et financiers. C'est en ce sens qu'il demande l'engagement de toutes et de tous pour une mobilisation plus effective, forte et efficace pour faire de l'année 2016 le début d'une période pour l'élimination définitive du paludisme au Niger.
Le représentant Résident de l'OMS au Niger Dr PANA Assimawé a rappelé que le thème de l'édition 2016 de la célébration de cette journée est «Mettre fin une fois pour toutes au paludisme». Ce thème a-t-il souligné vise pour objet de sensibiliser les communautés sur la nécessité d'accélérer et de maintenir les efforts visant à vaincre ce fléau. D'après le représentant Résident de l'OMS au Niger, près de 9 cas sur 10 au plan mondial ont été enregistrés dans la région africaine de l'OMS où la maladie touche plus particulièrement les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Dr Pana Assimawe a saisi cette occasion pour rappeler que l'année 2015 a marqué la fin des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Selon le rapport 2015 de l'OMS sur le paludisme dans le monde, la cible 6.C des objectifs du Millénaire pour le développement qui visait à maîtriser le paludisme et à commencer à inverser la tendance entre 2000 et 2015 a été atteinte.
De même, des progrès notables ont été réalisés sur la voie tracée en 2005 par l'Assemblée mondiale de la Santé qui fixait à 75% la cible de réduction de la charge mondiale de morbidité due à la maladie en 2015. En effet, le représentant résident de l'OMS a précisé que de 2000 à 2015, l'incidence et le taux de mortalité dus au paludisme ont respectivement baissé de 37 % et 60 % à l'échelle mondiale. Parmi les enfants de moins de cinq ans, le taux de mortalité a reculé de 65 % ; on estime à 6,2 millions le nombre de décès évités. Dr Pana Assimawe a souligné que ces progrès sont le résultat de l'utilisation accrue des services de prévention et de prise en charge efficiente des cas de paludisme et ce, grâce à la solidarité mondiale remarquable. « Ce succès a été rendu possible par l'engagement exceptionnel des individus et des ménages, des familles et des collectivités, des personnels soignants, des autorités nationales et des partenaires», a-t-il encore estimé.
Dans la droite ligne des importants efforts consentis par l'OMS à travers le monde pour lutter contre cette maladie, Dr PANA Assimawé a indiqué que l'OMS s'attelle à la conception d'un vaccin à même de protéger de façon efficace et efficiente les populations contre cette maladie. Au Niger, dit-il, malgré les innombrables efforts déployés par le Gouvernement et les partenaires dont l'OMS, le paludisme reste encore une priorité de santé publique. C'est ainsi que dans le cadre de son accompagnement au gouvernement du Niger dans la lutte contre le paludisme et pour répondre au déficit des tests de diagnostic rapide, l'OMS met à la disposition du Ministère de la Santé Publique ce jour un lot de cent mille (100.000) tests de diagnostic rapide du paludisme (soit 100 cartons de 65 boites de 25 unités chacune) d'une valeur totale de soixante-trois millions six cent trente-huit mille six cent quinze (63.638.615) francs CFA. Le représentant résident de l'OMS a poursuivi en précisant cet appui est acquis grâce à la coopération japonaise à travers l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) au Niger.
Auparavant, le Gouverneur de la Région de Niamey a remercié, au nom de sa population, la Première Dame et le Gouvernement pour le choix porté sur son entité administrative pour abriter la cérémonie du lancement de cette journée. M. Hamidou Garba a salué la remise de trois (3) moulins à grain, 100 cartons de savon et plusieurs dizaines de pièces de pagnes à la population de ce village par la Première Dame Aissata Issoufou Mahamadou.
Ali Maman(onep)
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