Coopération : la Suisse et le Danemark reprennent leurs activités et aides au Niger
A moins de deux mois de la suspension de leur coopération au Niger suite au coup du 26 juillet, la Suisse et le Danemark sont en train de reprendre leurs activités et leurs aides dans le pays. Les experts suisses rapatriés de Niamey sont de retour et le bureau de coopération suisse au Niger va bientôt reprendre progressivement ses activités selon Berne alors que le Danemark vient d’annoncer la reprise partielle de son aide au développement.
Selon des informations rapportées ce mercredi par la RTS, quatre experts de la DDC, la Direction pour le développement et la coopération, sont arrivés lundi soir à Niamey, après avoir quitté le pays en urgence, début août, suite au coup d'Etat de juillet dernier. Le bureau de la DDC va donc progressivement reprendre ses activités sur place ajoute la même source qui souligne que bientôt deux mois après le renversement du président élu du Niger et la prise du pouvoir par des militaires, la DDC a décidé de rouvrir son bureau à Niamey. Quatre experts suisses sont en effet de retour dans la capitale nigérienne. « Nous avons effectué une analyse sécuritaire et même si la situation reste fragile, on peut travailler sur place. En cas de détérioration de la situation, notre personnel expatrié pourra [de nouveau] quitter le pays », a indiqué à la RTS, Nicolas Bideau, le chef de la communication du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
D’après la même source, depuis le 11 août dernier, les experts de la DDC rapatriés à Berne géraient à distance différents projets au Niger à travers la DDC qui soutient le pas grâce à une aide humanitaire et des programmes de développement dont le budget en 2023est estimée quelques 30 millions de francs.
Avec la réouverture de son bureau et la reprise de ses activités, la DDC va progressivement reprendre ses activités sur le terrain et parmi ses missions prioritaires: adapter certains de ses programmes à la nouvelle donne. En effet, indique la même source, Berne a décidé d'interrompre tous les paiements directs au gouvernement central ou à des agences étatiques, mais va orienter les fonds à des projets et programmes qui vont directement bénéficier aux populations nigériennes notamment dans les domaines de l'éducation et de la sécurité humaine.
Reprise partielle de l’aide danoise
Le Danemark au aussi annoncé la reprise partielle de son aide au développement au Niger qui a été suspendue après le coup d'État militaire. « La population du Niger est au bord de la catastrophe, avec comme conséquence un afflux potentiel de réfugiés. Bien sûr, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette situation », a annoncé mardi le ministre des Affaires étrangères du pays scandinave, Lars Løkke Rasmussen, dans un entretien au journal Politiken et rapporté par l’AFP.
Le chef de la diplomatie danoise a indiqué que les pays du sud sont « la priorité la plus importante en ce moment, à la lumière de la guerre en Ukraine, des coups d'État militaires en Afrique et de la candidature danoise au Conseil de sécurité ». Il a toutefois précisé qu’il était « évident que les sujets de coopération diffèrent légèrement selon qu'il s'agit d'un gouvernement démocratique ou non ».
Selon la même source, les modalités de la reprise de l'aide doivent être déterminées mais il ne s'agit pas de relancer entièrement le programme de 920 millions de couronnes soit un peu plus de 80 milliards de francs CFA engagés sur cinq ans en mais dernier.
Plusieurs pays européens ont annoncé la suspension de leur coopération avec le Niger au lendemain de la prise du pouvoir par le CNSP. Début septembre, dans un communiqué, Médecins sans frontières (MSF) avait appelé à « rompre avec toute logique de punition collective » pour limiter l'effet sur les populations nigériennes des sanctions économiques imposées par la Cédéao suite au renversement du pouvoir de Bazoum Mohamed.
A.Y.B (actuniger.com)
