Conférence de presse du PM Lamine Zeine : des négociations avec la Cédéao pour la levée des sanctions et avec Paris pour le départ de ses soldats et de son ambassadeur
Le Premier ministre de transition, M. Ali Mahamane Lamine Zeine a animé, lundi après-midi à son cabinet, une conférence de presse, la première du genre depuis sa nomination début août par le CNSP. Face à la presse nationale et internationale, le chef du gouvernement a annoncé que des négociations sont en cours avec la Cédéao et a dit espéré « une entente » dans les prochains jours en vue de la levée des sanctions économiques et financières imposées au pays au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023. Il a également indiqué que des échanges sont en cours avec Paris pour le départ des forces françaises stationnées au Niger ainsi que celui de l’ambassadeur Sylvain Itté, expulsé du Niger par les autorités.
Face aux journalistes de la presse nationale et internationale, le Premier ministre de la transition a d’abord tenu à faire un bref exposé sur la situation socio-économique du pays ainsi que le bilan des actions menées par le gouvernement depuis sa prise de fonction, il y a 3 semaines. Des actions qui ont plus consisté à gérer et assurer la continuité des affaires courantes de l’Etat notamment en matière de sécurité, de dépenses de souveraineté et de prise en charge d’autres priorités socioéconomiques de l’heure dans un contexte difficile amplifié par les effets des sanctions de la Cédéao.
Sur ce sujet, d’ailleurs, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement poursuit les discussions avec la communauté économique de Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) afin que toutes les sanctions infligées au Niger soient levées « le plus vite possible ».
« Nous avons rempli toutes les trois conditions préalables qu’ils ont posées. Nous nous sommes montrés très ouverts au dialogue. Nous n’avons pas arrêté les échanges avec la Cédéao et nous les poursuivons avec l’espoir que sous la houlette d’un certain nombre de bonnes volontés, nous allons très rapidement parvenir à nous entendre pour que le Niger, qui n’a pas cherché à être sanctionné, se voit lever cet embargo qui lui a été imposé d’une manière précipitée », a déclaré le Premier ministre qui a d’ailleurs rappelé que « nulle part dans le traité de la CEDEAO, il n’a été prévu toutes ces mesures de fermeture des frontières, de coupure d’électricité, d'empêcher que des médicaments arrivent dans un pays et même de menacer d’attaquer militairement un pays ».
C’est pour ces raisons, a-t-il poursuivi, que « nous-mêmes, nous avons estimé que les échanges ne doivent pas être interrompus et nous avons reçu à quatre reprises les délégations. Nous avons effectué un déplacement, et nous avons bon espoir, dans quelques jours, de parvenir très rapidement à une entente pour que toutes ces mesures soient levées », a-t-il dit, tout en indiquant que l’Etat du Niger a parallèlement saisi les juridictions communautaires de l’Uémoa et de la Cédéao pour faire annuler ces sanctions.
« Le Niger prêt à se défendre en cas d’intervention »
Lors de son point de presse, Ali Mahaman Lamine Zeine a aussi évoqué la question de l’intervention militaire à laquelle menace de recourir l’organisation communautaire en cas d’échec de la diplomatie pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. « En tant que gouvernement responsable, nous nous attendons à tout moment à ce que notre pays soit attaqué, et c’est ce qui est dommage », a-t-il dit avant d’assurer que toutes les dispositions sont prises pour que le pays puisse se défendre. « Il faudrait le savoir que toutes les dispositions sont prises pour défendre l’intégrité territoriale de notre pays et d’ailleurs, ce serait injuste si on décidait de nous attaquer », a ajouté le premier ministre de transition qui a, par la suite, fait savoir que « nous sommes toujours en pourparlers pour que la raison soit entendue, et qu’elle soit de mise de manière à ce que ces pays qui poussent à ce que notre pays soit attaqué comprennent la raison de ne pas le faire ».
Selon le premier ministre de transition, « sur une quinzaine de membres de la CEDEAO, c’est seulement quatre qui appellent à cette intervention militaire. Mais nous sommes déterminés à nous défendre si jamais il y a une attaque et on ne parle pas au hasard ». Il a saisi l’occasion pour appeler, « tous les nigériens qui sont sur cette lancée de revenir à la raison et surtout de revenir servir le pays. En ce moment le pays a besoin de toutes ses filles et fils et le Président de la transition a bien notifié que nous avons besoin du concours de toutes les filles et de tous les fils de la nation ». Une adresse à l’endroit de certains dignitaires de l’ancien régime de Bazoum Mohamed, aujourd’hui en exil, et qui appellent la Cédéao et la Communauté internationale à intervenir au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel dans le pays.
Des échanges avec Paris pour le départ des soldats français ainsi que de l’ambassadeur Itté
Lors des échanges avec les journalistes, le Premier ministre a également abordé la question de la coopération avec la France notamment le cas des soldats français stationnés au Niger mais aussi la situation de l’ambassadeur Sylvain Itté, expulsé par les autorités nigériennes.
De manière générale, Ali Mahamane Zeine a indiqué que « des échanges sont en cours » pour que « les forces françaises stationnées au Niger se retirent rapidement », tout en rappelant que le gouvernement nigérien a dénoncé des accords militaires avec Paris. Par conséquent, a-t-il estimé, les forces françaises « sont dans une position d’illégalité » et que « les échanges qui sont en cours devraient permettre très rapidement que ces forces se retirent ».
« Ce qui nous intéresse c’est, si possible, de maintenir une coopération avec un pays avec qui on a partagé énormément de choses », a-t-il ajouté avant de souligner que l’ambassadeur français avait eu un « comportement de mépris », en refusant de répondre à une invitation à une rencontre avec les autorités, le 25 août, ce qui a justifié la décision des autorités nigériennes à son égard.
« Le gouvernement a déjà dénoncé les accords qui permettent aux troupes françaises d'être sur notre territoire. Elles sont dans une position d'illégalité et je pense que les échanges qui sont en cours devraient permettre très rapidement que ces forces se retirent de notre pays. En ce qui concerne l'ambassadeur, je pense qu’il n’y a rien à faire. Il n’a pas eu le comportement adéquat, en tant que diplomate. Moi-même, j'ai demandé à un moment donné, pour préserver les relations entre États – la France est un pays avec lequel nous avions toujours développé des relations de coopération – au ministre des Affaires étrangères, ici, d'envoyer un message officiel pour l'inviter à venir échanger avec nous, voir dans quelle mesure on pourrait procéder à un règlement des escalades, comme on le dit. Il a refusé de le faire. En face, c'est un comportement de mépris et cela n'est pas acceptable. Nous attendons simplement que ce partenaire, on va dire non valable, quitte notre pays le plus rapidement possible ». Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier ministre de transition
Le Premier ministre a indiqué que sur toutes ces questions, l’Etat du Niger ne va pas faillir à ses obligations et va assumer ses responsabilités dans le strict respect des règles internationales en la matière.
Il faut noter qu’au cours de ce point de presse, Ali Mahamane Zeine a répondu à une série de questions des journalistes notamment sur certains sujets saillants de l’actualité nationale. Il a, entre autres, annoncé que toutes les mesures seront prises pour assurer le fonctionnement régulier de l’état notamment le paiement des salaires, pécules ou pensions et bourses, le bon déroulement de la campagne agricole ou une bonne préparation de la rentrée scolaire et universitaire. Il a aussi annoncé des « mesures de décrispation » en faveur des détenus politiques ou d’opinions, « dans le cadre de la refondation de la nation », ainsi que des mesures de moralisation publique comme la transmission à la justice de tous les dossiers d’inspections, d’audit et de rapports notamment de la Cour des comptes.
Abdoul Karim Moumouni (actuniger.com)
Commentaires
Rompre illegalement le contrat de fourniture d'energie electrique dont le but inavouer est d'axphyxier et de suffoquer le Peuple Nigerien pour le mettre a genoux pour qu'il continue a se soummetre au desiderata de certaines forces exterieures. Ni dans l'interet des Nigeriens, ni dans l'interet des populations de ces pays de la CEDEAO qui s'acharne uniquement pour des interets etrangers.
PLUS JAMAIS CA
Lamine Zeine et la Transition: Faites cette promesse aux Nigeriens: D'ici 5 ans, 100% de l'energie electrique dont nous avons sera produite par nous dans ce pays sans dependre d'absolument personne.
C'est faisable!
Ce pays renferme les resources energetiques enormes, Ce qui a manque jusqu'a aujourdhui, c'est une Volonte Politique Reelle de les exploiter nous-memes. Ce reveil brutal nous a montre le besoin urgent d'une telle Volonte Politique!
PENSE puis PARLE,non l'inverse(dit pour tous, moi y compris)
31aout Alg
Pourtant tout ce dont tu parles