Burkina Faso : des manifestants exigent le départ des forces françaises et la démission de 5 ministres reconduits
Suite à un appel d’une mobilisation à la veille, plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier, vendredi 28 octobre 2022 à Ouagadougou contre la présence de la France au Burkina Faso. Les manifestants qui portaient des pancartes et scandaient des slogans tels que « France dégage », « France on en a marre », se sont rendus en divers endroits de la capitale burkinabè, dont la base de Kamboinsin, où sont stationnés quelque 400 soldats français. Ils exigent entre autres le départ de l’armée française du Burkina dans un délai de 72h et le départ sans conditions de 5 ministres qui ont travaillé sous le mandat de Damiba et qui ont été reconduits dans le gouvernement Kyélem.
Les manifestants se sont rendus à l’ambassade de France ou ils ont été autorisés à remettre à la chancellerie diplomatique, une lettre demandant le départ de la France du territoire burkinabè « dans un délai de 72 heures ». Les protestataires ont exigé également que leur ultimatum soit communiqué aux autorités françaises.
L’un des rescapés du coup d’Etat du 15 octobre 1987, Alouna Traoré, rencontré devant l’ambassade de France, au centre-ville a décrié les accords coloniaux de la France.
« Nous sommes remontés contre la France. Depuis l’esclavage jusqu’aujourd’hui, elle n’a pas changé de posture », a-t-il déploré.
Selon lui, le père de la Révolution burkinabè, le capitaine Thomas Sankara avait prédit que la capitale Ouagadougou sera la tombe de l’impérialisme français.
M .Traoré se fondant en larmes devant de nombreux marcheurs, a dit «merde » à la France tout en l’exhortant à laisser les Burkinabè se débrouiller eux-mêmes.
« Elle nous fait la guerre par procuration. Il ne peut y avoir deux propriétaires pour une seule terre, le Burkina est aux Burkinabè et la France aux Français », a-t-il poursuivi.
Plusieurs brandissaient également des drapeaux de la Russie, pays avec lequel ils ont dit vouloir que leurs nouveaux dirigeants intensifient les relations.
« Le peuple veut aller avec la Russie », a dit un manifestant, Richard Bagoro, ajoutant cependant : « on ne veut pas la bagarre avec la France, on n’est pas contre le peuple français ».
Des intérêts de la France au Burkina, dont l’ambassade et deux Instituts français, avaient été pris à partie par des manifestants à l’occasion du dernier coup d’État, ayant porté à la tête du pays, le jeune capitaine Ibrahim Traoré.
Les attentes autour d'Ibrahim Traoré, investi depuis président de la transition jusqu’à un retour au pouvoir de civils prévu en juillet 2024 sont énormes. Le nouveau pouvoir en place est confronté à sa première crise.
Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015.
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