Assemblée nationale: sans tambours ni trompettes, Mahamane Ousmane a tranquillement regagné son siège de député

 L'ancien Président  de la République Mahamane Ousmane, candidat malheureux au second tour de la dernière élection présidentielle, a regagné son siège de député à l'Assemblée nationale. Elu député sous la bannière de son parti, le RDR Tchendji, dans la circonscription électorale de Zinder, il a pendant presque une année fait la chaise vide en attendant le verdict du  recours qu'il a intenté, notamment à la Cour de justice de la Cédéao, contre l'élection du Président Bazoum Mohamed. Débouté et en bon démocrate qu'il se revendique, "Nafarko" a pris acte de la décision et a visiblement decider de faire contre mauvaise fortune bon cœur et tourner la page des élections présidentielles dont il revendiquait jusque-là la victoire... 

C'est un détail qui n'aura certainement pas échappé à certains observateurs avertis ces derniers temps à l'hémicycle notamment lors de la cérémonie de clôture de la première session ordinaire dite session des lois au titre de l'année 2022 de l'Assemblée nationale, ce samedi 02 juillet 2022. L'ancien Chef de l'Etat, Mahamane Ousmane, était tranquillement assis parmi les députés pour assister au discours de clôture qu'égrenait le  Président de l'Assemblée nationale Seyni Oumarou.

Le candidat malheureux au second tour de la dernière élection présidentielle a donc décidé de reprendre, sans tambours ni trompettes, son siège de député. Il est, en effet, un élu parlementaire au titre de son parti, le RDR Tchendji, de la circonscription électorale de Zinder. Cependant, depuis le début de cette seconde législature de la 7e législature, "Nafarko"  avait brillé par son absence à l'Assemblée nationale. La raison, il contestait la victoire de l'actuel Président de la République Bazoum Mohamed au second tour de la Présidentielle et avait intenté un recours contre l'Etat du Niger à la Cour de justice de la Cédéao pour revendiquer sa victoire. Après plusieurs mois de procédure et surtout le verdict du 31 mai de la Cour de l'organisation communautaire qui l'a débouté, Mahamane Ousmane, en bon démocrate qu'il se revendique, et il faut le lui reconnaitre, avait laissé entendre qu'il avait "pris acte de la décision".

L'ancien Président de la République (1993-96) a donc définitivement tourné la page des élections. C'est au niveau de l'Assemblée nationale que, désormais, il va jouer sa partition avec son parti qui est affilié à l'opposition parlementaire. Bien que l'opposition politique, dont il n'est pas le chef de file, a disparu des radars, il pourra apporter sa modeste contribution aux débats et à la marche des activités législatives au regard de sa riche expérience en la matière.

Il faudra l'avouer, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, en agissant ainsi c'est à dire dans la légalité en se conformant à la justice à laquelle il a fait recours, le premier Président démocratiquement élu au Niger vient encore d'administrer la preuve qu'il est un homme d'Etat et un véritable démocrate dans l'âme. Avec sa démarche, on ne saura que lui être gré d'avoir épargner au pays une crise postélectorale inutile en ces temps où le pays a d'autres urgences qui menacent sa stabilité et même ses fondamentaux quand on regarde la situation dans laquelle certains pays voisins sont actuellement plongés en raison des crises sécuritaires et de vaines querelles politiques.

Pour le reste, le Tribunal de l'histoire se chargera certainement de rétablir les faits et donc la vérité. Maigre consolation certes mais c'est déjà ça pour celui qui a déjà eu l'occasion et l'honneur d'avoir assumer les plus hautes et importantes charges de l'Etat.

A.Y.Barma (actuniger.com)