Massacre de Tchombangou et Zaroumdarèye : une centaine de civils tués, le premier ministre sur les lieux du drame
Le premier ministre s’est rendu dimanche 3 janvier à Tchombangou et Zaroumdarèye, dans la commune de Tondikiwindi, où une centaine de civils ont été massacrés par des présumés djihadistes le samedi 2 janvier en milieu de journée. Une session extraordinaire du Conseil national de sécurité (CNS) est annoncée pour ce lundi à Niamey sous la présidence du chef de l’Etat et de nouvelles mesures sont attendues suite à l’un des pires massacres de civils que connait le Niger depuis le début de l’incursion des groupes terroristes sur son territoire.
C’est l’un des pires massacres de civils qu’enregistre le Niger depuis le début des attaques terroristes dans la zone sahélienne. Le raid meurtrier mené le samedi 2 janvier en pleine journée par des présumés djihadistes contre les villages de Tchombangou et Zaroumdarèye, dans la région de Tillabéri, près de la frontière malienne, a fait une centaine de victimes civiles ainsi que des dizaines de blessés. C’est ce qui ressort du bilan encore provisoire qui a établi à la suite de la visite qu’a effectuée hier dimanche, le premier ministre sur les lieux du drame. A la tête d’une importante délégation, Brigi Rafini, est allé constater de visu l’étendue des dégâts et surtout présenter la compassion du gouvernement et du peuple nigérien aux populations victimes de cette nouvelle barbarie causée par l’hydre terroriste. Au cours de son séjour, le chef du gouvernement a annoncé le renforcement du dispositif sécuritaire dans la zone ainsi que la distribution des vivres aux populations éprouvées qui ont vu leurs champs et greniers incendiés par les assaillants.
De source officielle, un Conseil national de sécurité extraordinaire est prévu ce lundi 4 janvier sous la conduite du président Issoufou Mahamadou, et d’autres mesures sont attendues suite à cette hécatombe qui intervient en plein processus électoral au Niger.
Une affaire de vengeance mais pas seulement que…
Selon des sources locales, le raid meurtrier des présumés djihadistes fait suite à la neutralisation par des jeunes qui se sont constitués en groupe d’autodéfense, de deux terroristes venus en éclaireurs dans l’un des villages. En représailles, les assaillants sont venus en grand nombre et à bord de motos avant de commencer à massacrer les populations et à incendier tout dans les deux villages de Tchombangou et Zaroumdarèye, qui sont distants seulement de 7 kms. À TchomaBangou on a dénombré jusqu'à 70 morts et 30 autres à Zaroumadareye en plus des dizaines de blessés et des dégâts enregistrés dans les deux villages.
Au delà de cette vendetta, c’est un signal fort qu’ont voulu visiblement envoyer les groupes terroristes aux populations de cette zone dans laquelle plusieurs bandes se sont bien implantées. Il s’agit de terroriser la population déjà sous psychose afin de l’empêcher à toute collaboration avec les services de l’Etat.
Cette attaque montre également que les menaces sécuritaires sont loin de s’atténuer dans cette zone située pas très loin de la zone dite des trois frontières (Niger, Mali et Burkina) , et qui est placée en état d’urgence depuis 2017 suite aux assauts des groupes terroristes qui ont déjà fait des centaines de victimes civils et militaires et des milliers de déplacés et de réfugiés.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
Commentaires