Elections : l’APR, affiliée à la majorité, exprime ses inquiétudes sur le processus
L’Alliance pour la République (APR), affiliée à la majorité MRN au pouvoir et dirigée par le MNSD Nassara, n’est pas du tout satisfaite du déroulement du processus électoral.
Elle l’a fait savoir à travers une lettre adressée, le 3 octobre, au premier ministre Birgi Raffini, également président du Conseil national de dialogue politique (CNDP). Dans la lettre signée par son porte-parole Ousseini Salatou, et qui a l’allure d’une saisine en bonne et due forme, l’APR a d’abord tenu à rappeler les inquiétudes qu’elle a déjà exprimées, depuis l’installation du Bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elle a ensuite exprimé ses préoccupations par rapport à « la lenteur du processus notamment le fichier électoral biométrique », et a enfin souligné ses nouvelles inquiétudes.
« Aujourd’hui, nous nous rendons compte que malgré nos mises en garde, les problèmes restent entiers, notamment en ce qui concerne :
- La délivrance des pièces d’état civil qui n’est pas effective dans presque toutes les régions du Niger notamment à Tillabéry et à Dosso où elle est à moins de 50% des prévisions de la CENI.
- Les commissions administratives qui devraient être installées au plus tard le 2 septembre 2019 ne le sont pas encore.
- Le démarrage de l’enrôlement biométrique est encore incertain eu égard au non-respect de la date du 1er octobre 2019 ». Alliance pour la République (APR)
C’est au regard de ces préoccupations que l’APR a estimé, dans sa lettre au chef du gouvernement, « que si des mesures idoines ne sont pas prises à temps, la CENI risque de compromettre l’organisation des élections ainsi que les délais constitutionnels ». C’est pourquoi, Seyni Omar et ses alliés ont sollicité la convocation d’une réunion ordinaire du CNDP, « à l’effet de procéder à l’évaluation des activités de la CENI notamment en ce qui concerne la mise en œuvre effective de son chronogramme ».
L’APR conforte l’opposition politique
Cette position de l’APR met dans une mauvaise posture la majorité au pouvoir à laquelle elle est pourtant affilée. L’APR qui participe pourtant au processus également à travers le CNDP et la CENI, conforte surtout l’opposition politique qui ne cesse d’alerter sur les risques d’un processus électoral non inclusif et des élections tronquées à l’avance.
En se mettant en porte à faux avec les déclarations du gouvernement, de la majorité ainsi que de la CENI, qui soutiennent tous que le processus électoral se déroule normalement, l’APR confirme les prémisses d’une crise électorale au même titre que le FRDDR et le Front patriotique, les deux fronts de l’opposition.
Il reste à savoir si les préoccupations de l’APR seront prises en compte par le régime afin d’atténuer les menaces de contestation du processus en cours et les résultats des prochains scrutins. Certes les positions de l’APR et celles de l’opposition, divergent sur certains aspects, mais participent à amplifier les doutes sur la régularité des prochaines échéances électorales pourtant décisives pour le pays. L’opposition politique exige avant tout un dialogue politique national inclusif et une nouvelle révision du Code électoral, alors que l’APR ne se préoccupe que des conditions dans lesquelles se préparent le processus qui va conduire aux élections générales de 2020 et 2021. C’est le cas de le dire, à l’allure où vont les choses, le processus électoral est mal parti…
Ikali (Actuniger.com)
Commentaires
Ou bien c'est une autre strategie pour liquider l'APR?
SACRE DAN GAJERE???????