Le Niger lourdement endetté malgré son économie en progression
Pour cette année 2018 qui vient de s’écouler, l’économie du Niger a été marquée en 2018 par des performances économiques qui ont vu une croissance de près de 5,2% et une amélioration appréciable du climat des affaires, mais aussi un endettement préoccupant du pays représentant près de 45% du PIB, en dépit d’importants efforts du gouvernement dans sa politique de réduction des arriérés.
Le président Mahamadou Issoufou a noté lundi dans son message du Nouvel An que ce taux de croissance économique était nettement au-dessus de la moyenne de 3% pour l’ensemble des pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des 3,7% de l’économie mondiale. Une performance tirée par « une bonne production agricole, avec la mise en œuvre de l’initiative 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens), ainsi que par les investissements dans des projets structurants », a-t-il précisé.
L’année 2018 a par ailleurs vu le lancement des travaux de l’usine de traitement d’eau de Goudel, dans la capitale, et du programme Millenium Challenge qui comprend principalement des aménagements hydro-agricoles.
Parallèlement, « le déficit budgétaire est progressivement réduit et pourrait être en dessous de 3% en 2020. Le taux d’inflation de 2,9% en 2018 reste en deçà de la norme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 3%, et ce malgré les mesures de correction fiscale adoptées en 2018 ».
Par ailleurs, l’amélioration du climat des affaires, entreprise les années précédentes, s’est poursuivie en 2018. Selon le rapport Doing Business 2019 de la Banque mondiale paru fin octobre, le Niger a gagné une place en la matière, se classant 143e sur 190 économies dans le monde.
Endettement élevé à 45,1% en 2018
En outre, le Niger, déjà producteur et exportateur de pétrole depuis novembre 2012, disposant actuellement d’une industrie pétrolière complète qui produit un brut de haute qualité, va bientôt augmenter sa production qui passera de 20.000 barils/jour à environ 110.000 b/j d’ici 2021 et va bénéficier d’importants revenus grâce à l’adoption en juin dernier d’un avenant avantageux au contrat de partage de production de son bloc pétrolier d’Agadem (nord-est), exploité par le consortium China National Petroleum Corporation (CNPC).
En revanche, l’endettement du Niger -évalué à 45,1% en 2018- a constitué une préoccupation majeure pour les institutions de Brettons Wood que sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), à en juger les nombreuses récentes alertes à l’endroit des autorités du pays.
Selon Joëlle Dehasse, responsable des opérations de la BM au Niger, la dette dont l’encours était en 2017 de 1.985,9 milliards de francs CFA (3,4 milliards de dollars) représente 44% du PIB, avec des risques de détérioration importants, bien que le Niger appartienne au groupe des pays à risque modéré.
Une délégation du FMI conduite par son directeur adjoint du département Afrique, David Owen, en visite à Niamey en avril dernier, a certes salué les efforts du gouvernement nigérien dans sa politique de réduction des arriérés, mais lui a demandé aussi d’être prudent dans la gestion de la dette dans le cadre de l’accroissement des investissements.
Issoufou a annoncé ce lundi l’apurement des arriérés intérieurs par le gouvernement en 2018 estimés à 109 milliards de FCFA (plus de 18,8 millions de dollars) au profit des opérateurs économiques.
I.N
Afriquinfos
Commentaires
mais il y'a des pays qui sont entrain de se passer de la dette,