UDSN TALAKA : Un autre allié du Président Issoufou dénonce la mal gouvernance

« Au moment où nous avons besoin de mobiliser des ressources pour le développement de notre pays, il serait inconcevable et inacceptable que des nigériens détiennent des comptes offshores bourrés d’argent dans des paradis fiscaux avec la complicité de l’impérialisme international. »

Ces déclarations ne viennent pas d’un acteur indépendant de la Société civile ni même d’un leader de l’opposition politique. Elles sont prononcées par un allié de la première heure du président de la République en la personne de Issoufou Assoumane, patron de l’UDSN-Talaka Le Bâtisseur. C’était samedi dernier à l’occasion du 16e anniversaire de l’Union Des Socialistes Nigériens (UDSN-Talaka Le Bâ- tisseur). Occasion saisie au bond par Issoufou Assoumane pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime de son ami, le Président Issoufou Mahamadou. L’UDSN est catégorique, le Niger n’est pas sur la bonne voie du développement : « aucun développement n’est possible sans énergie bon marché. Dieu merci, notre pays dispose de ressources importantes et diversifiées dans ce domaine qui ne demandent qu’à être mises en valeur pour le bonheur de notre peuple. » a déclaré Issoufou Assoumane. Ces propos sont une façon polie de rejeter les nouvelles mesures tendant à augmenter le prix du kWh d’électricité avec la loi de finances 2018. Une augmentation qui ne s’explique pas parce que « notre pays dispose de ressources importantes et diversifiées » en matière d’énergie électrique. Ce ne sont pas des taxes et impôts en sus qu’il faut pour faire avancer le Niger mais bien une bonne gouvernance.

Le Président de l’UDSN-Talaka montre la voie à suivre au Président Issoufou : « l’affairisme ! La recherche de l’argent facile ne cohabite pas avec la gestion du pouvoir. Il faut choisir entre l’homme d’Etat pour servir le peuple et l’opulent trafiquant-exploiteur. La politique n’est pas un fonds de commerce, elle a pour finalité la conquête du pouvoir pour servir le peuple et marquer honorablement son temps et non pour se servir. » Et Issoufou Assoumane d’insister : « au moment où nous avons besoin de mobiliser des ressources pour le développement de notre pays, il serait inconcevable et inacceptable que des nigériens détiennent des comptes offshores bourrés d’argent dans des paradis fiscaux avec la complicité de l’impérialisme international. » « La restitution de cette manne financière est indispensable pour le développement de notre pays. Il faut traquer sans pitié l’incivisme fiscal et les prédateurs de biens sociaux, c’est ça aussi la République ! » s’emporte le parton des talaka (pauvres).

Puis, Le Bâtisseur décline les maux dont souffre notre pays et les solutions à apporter si tant est que l’on voudrait l’amélioration des conditions de vie des populations et le progrès du pays. « Crise libyenne et malienne avec leurs effets induits dans notre pays, corruption endémique, ce fléau du siècle, la précarité des populations, la mise en place d’une CENI (ndlr, Commission électorale nationale indépendante) consensuelle ; le fondement de la bonne gouvernance est basé sur une justice sans état d’âme et l’égalité des chances avec tout ce que cela implique ; l’accès de tous à l’éducation, à la santé et à l’emploi. Le travail était à la base de la richesse ; une armée forte et républicaine capable de remplir sa mission régalienne ; la lutte sans merci contre l’impunité, la corruption, les passe-droits, l’enrichissement illicite et tous les prédateurs des biens publics » précise-t-il. Et comme pour dire qu’il ne compte pas, malgré ces dénonciations, quitter la barque de la majorité présidentielle, l’UDSN-Talaka met ses critiques dans le lot de ses principes directeurs à savoir : « servir et non se servir est notre devise, dire la vérité en tout lieu et en tout temps est notre crédo, la trahison n’est pas dans nos habitudes ». D’ailleurs, le parti d’Issoufou Assoumane réitère son soutien au chef de la Renaissance en ces termes : « à l’UDSN-Talaka Le Bâtisseur, nous sommes confiant que le Président de la République SE Issoufou Mahamadou mettra tout en œuvre pour gérer l’Etat conformément à la Constitution et aux et règlements de la Ré- publique. » Cette profession de foi de l’allié d’Issoufou Mahamadou traduit l’état d’esprit de bons nombres de leaders de la majorité présidentielle.

On est mécontent et déçu de la manière dont les affaires de la Nation sont conduites mais on n’a pas le courage de claquer la porte. Soit, pour des raisons de casseroles que l’on trainerait ou par crainte de perdre les subsides et autres avantages que l’on en tire. Dans ce cas, qui est-on vraiment pour condamner la voracité des tenants du pouvoir ? Un frustré voire un envieux et tout le problème est là !

L'Éclosion