« Hama Amadou n’a pas recruté un seul médecin à la fonction publique et pas plus de 2000 travailleurs en 7 ans à la tête du Gouvernement même au hasard des chances des individus » a expliqué Mohamed Bazoum

Suite aux derniers développements de la situation socio politique nationale, le Ministre d’Etat, en charge de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, des Affaires Coutumières et Religieuses, Mohamed Bazoum a accordé un entretien à nos confrères de Télé Sahel Mercredi dernier. Au cours de cet entretien de 45 minutes, plusieurs sujets d’intérêt national ont été abordés. Ce fut surtout pour Mohamad Bazoum l’occasion de revenir sur les réalisations du Gouvernement au titre du Programme de la Renaissance 1 et les perspectives pour la Renaissance 2.

Du climat fait d’agitations sur le front social : opposition et organisations de la société civile :

A comprendre Bazoum Mohamed, la déclaration de l’opposition politique nationale du 17 Décembre demandant au Président de la République de démissionner, la manifestation des organisations de la société civile  en date du 21 décembre au cours de la quelle les organisateurs accusent le gouvernement de mauvaise gestion des affaires, participent d’un scenario monté lors d’une grande réunion (Forum du parti Lumama) qui s’est tenue à Abidjan en Cote d’Ivoire du 13 au 15 Décembre. Selon Bazoum, l’agitation de la société civile n’est rein d’autre  que le résultat d’une consigne qui serait donnée par le du Parti Lumana présidé par Hama Amadou. Laquelle société civile s’appuie sur ce qu’elle qualifie de ‘’décrépitude’’ dans les secteurs sociaux de base notamment la santé et l’éducation. A ces structures se greffera l’éventualité d’embrigader l’Intersyndical des Travailleurs du Niger (ITN) dans cette aventure devant aboutir au final à une situation d’insurrection populaire. Toute chose du reste qui est corroborée par les termes violents et autres propos outranciers utilisés par les militants du parti Lumana lors de la marche dite des organisations de la société civile le 21 décembre : «  racaille politique », « horde des hors la loi » « voleurs » « mafieux », « gangsters », « corrompus, voyous » etc. en parlant du Président de la République et du Gouvernement.

Selon le Ministre d’Etat, la gravité de ces termes, de cette prise de position injurieuse traduit l’extrémisme violent dans lequel excelle le parti lumana qu’il a de passage qualifié de secte avec à sa tête un gourou. Un parti qui, pour Mohamed Bazoum, a des personnes qui sont d’ailleurs préposées aux injures vis-à-vis de la personne du Président de la République. Ces personnes sont connues sur les réseaux sociaux a-t-il expliqué. Au Ministre d’Etat Mohamed Bazoum de poursuivre que ces hommes et femmes qui tiennent de tels propos ne sont pas des démocrates.

De l’amélioration des conditions de vie des travailleurs

Les auteurs de l’agitation sociale dans le pays instrumentalisent le discours tendant à faire croire que le travailleur nigérien est abandonné par le régime. Ce qui amènera  le Ministre d’Etat à partager des chiffres de la gestion du pays par le Gouvernement. Une gestion fondée sur des principes de la gouvernance sociale contrairement à celle faite par ‘’le héros ‘’ Hama Amadou, qui, pour rappel avait hérité en 2000 des mesures par le Gouvernement de la quatrième République dirigé par Amadou Boubacar Cissé. Ce dernier avait en effet réduit les salaires des fonctionnaires de 30% en 1998. Pour Mohamad Bazoum, c’est sur ces avantages que Hama Amadou se serait appuyé pour maintenir la situation de précarité des fonctionnaires.  

En effet, a expliqué le Ministre d’Etat, Hama Amadou n’a pas recruté un seul médecin à la fonction publique et pas plus de 2000 travailleurs en 7 ans à la tête du Gouvernement même au hasard des chances des individus. « De 2000 à 2007 Hama Amadou alors premier Ministre n’a pas recruté un seul médecin à fortiori avoir un plan de recrutement des fonctionnaires. Hama Amadou n’a pas recruté plus de 2000 travailleurs à la fonction publique en 7 ans à la tête du Gouvernement. Or, sous la Renaissance 1, a dit le Ministre Mohamed Bazoum,  il ya eu dès la première semaine de l’arrivée du Président Issoufou Mahamadou au Pouvoir d’Etat, le recrutement de 530 médecins. Au total pendant le premier mandat a rappelé Mohamed Bazoum,  34 913 dont 28 674 Cadres pour la plupart des cadres A. Mieux des avantages et indemnités ont été octroyés aux travailleurs conformément aux accords signés entre gouvernement et l’ITN à savoir l’augmentation de la grille salariale (augmentation du traitement indiciaire de 5% pour les cadres A, de 8% pour les cadres B et de 10 % pour les cadres C et D, autre augmentation de 10% pour les contractuels et 10 % pour les pensions et retraités. L’octroi d’indemnité et améliorations de celles existante et enfin la baisse de l’Impôt Unitaire sur le Traitement et Salaire (IUTS). Cela sans compter l’octroi des primes à certains travailleurs qui n’en disposaient pas. C’est précisément le cas de l’indemnité de logement et de transports accordés à tous les travailleurs de la fonction Publique. Des efforts salutaires du Gouvernement à l’endroit des travailleurs mais qui en sont temps, Hama Amadou, Président de l’Assemblée Nationale critiquait avec virulence en se basant sur l’incapacité du Gouvernement à payer les salaires.

De l’évolution de la masse salariale sous la Renaissance 1 :

En 2008 la masse salariale était de 86 milliards, en 2009 elle est passée à 93 milliards, en 2010 de 96 milliards, et 2011 de 126 milliards une augmentation consentie par le régime militaire puis 138 milliards, 198, 209 milliards en 2014, 240 Milliard en 2015 et 258 milliards en 2016. Au regard de ces efforts du Gouvernement, Mohamed Bazoum d’affirmer que : « Nous, nous n’avons pas oublié les travailleurs, nous ne les avons pas abandonnés, bien au contraire nous nous en sommes occupés ». Ce  qui est selon lui une bonne chose pour l’économie en ce sens qu’en augmentant le pouvoir d’achat du travailleur on donne un certain cout à l’économie.

De la Santé et de l’Education :

En ce qui concerne le secteur de la Santé, sous la Renaissance 1, au total 3 000 personnels de la santé (médecins et paramédicaux) soit à peu près le 1/3 des effectifs du personnel de la santé. A cela s’ajoutent des nombreux investissements dans ce secteur dont la construction de l’hôpital de référence qui est l’un des plus grands de l’Afrique de l’Ouest.

S’agissant du secteur de l’éducation, pour Mohamed Bazoum, la contractualisation de l’enseignement préconisé par Hama Amadou en 2003 serait à la base de la faillite du système éducatif national.  Malgré cela, a –t-il fait remarquer, le control de l’enseignement qui est payé à 50.000 FCFA s’est vu octroyé sous la Renaissance 1 des indemnités et primes selon le grade, et une augmentation de 2500 FCFA tous les deux ans d’où des contractuels pouvant toucher aujourd’hui plus de 100.000 FCFA salaire. Cela sans compter le recrutement massif dans le secteur pour leur donner espoir.

Dans le même ordre d’idée, Il a rappelé qu’en 2000 l’effectif d’étudiants boursiers du Niger se montait à 6926 pour 4. 500 millions de francs d’enveloppe de bourse. 2001 à 2002 de 6926 le nombre est passé à 5 900, 2002-2003 5600 étudiants, 2003-2004 4460 étudiants,  2004-2005 3376 étudiants, 2005-2006 3792 étudiants, 2006-2007 2847 étudiants. En rappelant ces chiffres de la gestion de l’enseignement par Hama Amadou en son temps, le Ministre d’Etat en charge de l’Intérieur Mohamed Bazoum a voulu attirer l’attention de l’opinion sur le fait que pour Hama, l’école a très peu d’importance à ses yeux contrairement à ce qu’il voudrait faire croire. Si non comment comprendre qu’à son arrivée à la tête du Gouvernement il trouve plus de 6900 étudiants boursiers réduits seulement à 2847 à son départ ? L’université a été fermée trois fois en plus des décisions draconiennes consistant à ramener l’année boursière à 9 mois au lieu de 12 (suppression de la bourse de vacances), le taux de la bourse est diminué, maintenu les étudiants dans des conditions d’infra-humanité, d’interdire que les bus assurent les transports des étudiants tout en poursuivant les cours…A ce sombre tableau, Mohamed Bazoum,  dit qu’aujourd’hui le Niger compte 25 605 étudiants boursiers nigériens parque les autorités actuelles ont établi « des critères plus généreux » parce que ces étudiants sont des enfants du peuple qui n’a pas les moyens de payer les études à sa progéniture. L’enveloppe bourse cette année est de 16 milliards de FCFA ».

De la question sécuritaire 

Le Ministre d’Etat, de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, des affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum, a trouvé curieux que partout au monde, face à une situation sécuritaire, les citoyens en font une cause commune, mais qu’au Niger certains aient tendance à incriminer le Président de la République comme le responsable du terrorisme. Selon eux, c’est lui qui parle beaucoup c’est qui lui provoque les terroristes. Malgré cela, le ministre d’Etat a rassuré les Nigériennes et les nigériens, qu’en dépit de la situation extrêmement difficile du à une situation économique universelle, «  nous essayons encore de nous comporter de façon à assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national. Nous avons totalement changé l’équipement de nos forces de défense et de sécurité. « Là où vous avez un escadron de la garde avec un ou deux véhicule, maintenant vous en avez un escadron pour  5 véhicules ou plus ». Au Ministre d’Etat Mohamed Bazoum d’ajouter que : «  jamais, depuis que je suis ministre de l’intérieur, on ne m’a adressé une demande sans que je ne l’ai satisfaite le même jour en termes de véhicule, d’épuisements, de fusils etc.

Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, est parvenu à faire un rapport de force contre Boko-Haram. Cela est illustré par près de 50 éléments de Boko Haram qui se sont rendus. La guerre est terminée dans certains secteurs et là où elle ne l’est pas, le Gouvernement fait beaucoup d’efforts pour stabiliser la situation notamment sur la frontière avec le Mali et la Lybie.

De la maîtrise de la crise économique actuelle par le Gouvernement

Selon, le ministre d’Etat, la crise économique qui prévaut actuellement au Niger est exogène, ses causes sont ailleurs. Aussi, a-t-il expliqué, au Niger cette crise a commencé en réalité depuis octobre 2011 suite à l’accident nucléaire survenu dans la région de Fukushima au Japon. Alors que le prix de l’Uranium était en baisse fulgurante, le Gouvernement sous la Renaissance 1 a eu des négociations avec AREVA en 2013 fixant le prix de l’Uranium à 57.000 FCFA le Kg, aujourd’hui le pris du kg sur le marché est à 18 000 Frs mais malgré cela le Gouvernement nigérien a pu le maintenir à 50.000 Fr le Kg. Ceux qui critiquent le gouvernement actuel sur ce sujet, quand eux étaient au pouvoir dira Mohamed Bazoum, le kg se vendait à 120.000 sur le marché mais ils le vendaient à 73 000 Frs seulement conformément au contrat à moyen termes signé en son temps avec ARVEA.

Parlant du pétrole, le Ministre d’Etat, a également rappelé que le Niger produit 20.000 barils / jour qui sont raffinés et dans lequel, le Gouvernement paye le prix des investissements faits par la CNPC. Le prix de la Raffinerie, les travailleurs, et les recettes fiscales s’élèvent à l’ordre de 100 milliards. Ce qui ne vaut pas ce que le Niger a perdu du fait de la baisse du prix de l’Uranium a dit Mohamed Bazoum. Lesquelles recettes contribuent à la masse salariale estimée aujourd’hui à 250 milliards de FCFA. Des prouesses qui doivent rassurer les nigériennes et les nigériens car témoignant assurément de la qualité de la Gouvernance. 

Abdoulaye Abdourahamane

Actuniger.com