Lutte contre le terrorisme : Le ministre de l’Intérieur du Niger accuse le Mali
Sur la lutte anti-terroriste, notre pays avait bénéficié du soutien du Niger. Les déclarations du ministre nigérien de l’Intérieur, la semaine dernière, font ressortir un manque de confiance de ce pays aux autorités maliennes.
Interrogé d’abord par la France 24, le ministre nigérien de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, a bel et bien déclaré que la situation sécuritaire est imputable au Mali. Selon lui, c’est le fait que l’autorité malienne est absente aux frontières (Burkina Faso et Niger), qui favorise le terrorisme dans les pays voisins. Comme pour rectifier le tir, le même ministre est revenu sur les antennes de RFI pour dire autre chose. Dans un langage diplomatique, il a insisté sur la nécessité d’un retour de l’armée malienne au nord du Mali.
Sur la provenance des assaillants de l’attaque de Ouagadougou qui, selon des sources officielles seraient venus de la frontière entre le Niger et le Burkina-Faso, Hassoumi Massaoudou a tranché et pointé un doigt accusateur sur le Mali: “Non, je ne pense pas que ces assaillants soient venus du Niger. Ils sont probablement venus du Nord-Mali. Le Nord-Mali est unezone de non-droit, où il n’y a pas d’autorité étatique. Il y a une multitude de groupes armés. Cet espace est propice à toutes les incubations et à toutes les menaces contre les capitales de la sous-région, aussi bien Bamako, Ouagadougou, Niamey, et peut-être plus loin. C’est une situation qui ne doit pas durer. C’est une menace permanente. Il faut qu’il y ait une autorité étatique dans le Nord-Mali. Il faut rapidement créer les conditions pour que l’armée malienne et les autorités maliennes se déploient dans cet espace-là. Il faudrait que des décisions soient prises rapidement”, a laissé entendre le ministre nigérien de l’Intérieur.
A qui la faute ?
Interrogé sur les efforts du gouvernement du Mali, le ministre nigérien a estimé que ce n’est pas la faute du gouvernement malien. Une réponse qui semble en contradiction flagrante avec ses premières explications qui dénoncent la position du Mali dans la région. De qui est-ce la faute ?rétorque le journaliste. Le ministre de répondre qu’il y a un certain nombre de groupes armés qui occupent cet espace-là et qu’il y a eu l’accord d’Alger du 20 juin 2015 qui n’est pas appliqué.
“Il faudrait que des principes soient établis, qu’on se dise que c’est dans l’intérêt de tout le monde, aussi bien de la sous-région que de la communauté internationale, qu’il y ait une autorité étatique. Cette autorité étatique ne peut être que l’autorité du gouvernement malien. Il faut donc que l’armée malienne et ses forces de sécurité intérieure puissent s’y déployer pour qu’on ait un interlocuteur, pour qu’il y ait une continuité étatique sur l’ensemble de l’espace sahélo-saharien”, lancera-t-il. Avant de confirmer que son pays a arrêté “des gens qui étaient venus bien sûr du Nord-Mali et de la Libye”.
Une semaine après les insinuations du ministre nigérien, c’est le silence radio du côté des autorités maliennes. A défaut de riposter à telles déclarations, nos autorités pouvaient au moins donner leur version des faits. Hélas !
Alpha Mahamane Cissé
L'Indicateur du Renouveau
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