Bras de fer entre Dakar et Niamey autour de la présidence de la Commission de l'Uemoa
Les deux pays qui revendiquent pour leur ressortissant le poste de président de la Commission de l’Uemoa se disent chacun prêts à tout pour prendre possession de ce qu’ils considèrent comme devant leur revenir de droit. Chaque Président (Macky comme Issoufou) se refuse envisager un compromis sur cette question.
Comme Le Quotidien l’avait subodoré le lundi dernier, la bataille de Cotonou est bien partie pour se tenir aujourd’hui, au cours du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa. En effet, le Président nigérien Mouhamadou Issoufou est arrivé dans la grande métropole béninoise avec l’intention de prendre enfin possession de ce qu’il considère comme la propriété de son pays, à savoir le poste de président de la Commission de l’Uemoa, actuellement occupé par le Sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré. Or, de son côté, le Président Macky Sall a clairement fait part de sa volonté de tout mettre en œuvre pour que le Sénégal ne soit pas spolié au cours de ce sommet. Ce qui fait que l’on s’attend à ce que les choses bougent au cours du huis clos qui va réunir les différents chefs de délégation après la cérémonie officielle d’ouverture, car les enjeux sont quasiment similaires pour les deux dirigeants. Mouhamadou Issoufou va bientôt entrer en campagne électorale et aura besoin de donner des gages à ses électeurs qu’il sait préserver les intérêts supérieurs de son pays. Il y a cinq ans, les Nigériens avaient difficilement avalé d’être coiffés au poteau par le Président Abdoulaye Wade et ne cachent pas qu’ils attendent que Macky Sall respecte la continuité de l’Etat, et donc applique l’accord sur lequel les deux parties s’étaient convenues pour avaliser la candidature de Hadjibou Soumaré.
Or, comme Le Quotidien l’avait annoncé dans son n°3870 du lundi 4 dernier, Macky Sall non plus n’a pas intérêt, face à son opinion publique, à passer pour l’homme par qui le Sénégal aura perdu le seul poste de responsabilité qui reste au pays. Ce qui a poussé certains observateurs, notamment béninois, à imaginer une sorte de «compromis dynamique».
Il s’agirait de convaincre tout le monde d’ouvrir tous les postes dirigeants au principe de rotation. Cela demanderait que la Côte d’Ivoire accepte de ne plus se cramponner au poste de gouverneur de la Bceao et que le Bénin accepte d’abandonner un jour la direction générale de la Boad. Alors, bien sûr, le Sénégal devrait une nouvelle fois accepter qu’un ressortissant d’un autre pays en vienne à occuper la présidence de la Commission de l’Uemoa. Il reste à convaincre les différents pays concernés et ce n’est pas donné.
Pour le moment, dans l’entourage de Macky Sall, le mot d’ordre est clair : le poste de président de la Commission est au Sénégal et doit le rester. «Si la Côte d’Ivoire garde la Bceao et le Bénin la Boad, il n’est pas question que nous perdions l’Uemoa, alors que nous sommes quand même la seconde économie sous-régionale.»
Affaire à suivre toute la journée d’aujourd’hui.
Le Quotidien
Commentaires
courage pour avoir ce honneur
Vive le NIGER ..
Citation en provenance du commentaire précédent de bobo dioulasso :
Idiot