Oeuvres de bienfaisance des Premières dames : D’où proviennent les ressources ?
La fin de la présence par trop débordante des Premières dames sur le terrain pour aider leurs époux de présidents démocratiquement élus à tenir leurs promesses électorales n’est pas pour demain sous nos tropiques.
Sous la 5e République du président Mamadou Tandja, les interventions multiformes de deux premières dames dans les œuvres sociales et humanitaires, à travers notamment leurs fondations respectives, étaient tellement importantes et régulières qu’on se demandait au sein de l’opinion à quoi servait finalement le gouvernement qui était censé faire ces réalisations au profit des couches vulnérables et défavorisées du pays, à travers notamment la mise en œuvre de son programme de développement.
C’est un centre de santé qui manque de médicaments ou d’appareils d’intervention ? C’est une école qui est dépourvue de fournitures scolaires ou d’équipements adéquats pour fonctionner normalement ? Ce sont des femmes ‘d’une localité qui ploient sous le poids des corvées domestiques par manque de moulins à grains ou qui n’ont pas accès à des financements pour entreprendre des activités génératrices de revenus et assurer ainsi leur autonomie économique ?
Elles étaient constamment sur le terrain pour porter assistance, en lieu et place des ministères sectoriels qui ont en charge ces volets. Accompagnées comme à l’accoutumée pour la circonstance de ministres, gouverneurs, préfets et autres responsables administratifs locaux qui se transforment en valets pour magnifier la générosité et l’humanisme incommensurables des premières dames, c’étaient des dizaines de millions pour ne pas dire des centaines de millions de francs qui étaient injectés dans ces opérations de bienfaisance des premières dames à l’époque.
Avec l’arrivée du PNDS Tarayya, qui se veut un parti socialiste au pouvoir, on pensait enfin voir la fin de ce cirque grotesque des premières dames, ou à tout le moins son atténuation. Erreur monumentale ! Dès la prise de fonction du président Issoufou, chacune d’entre elles s’est empressée de mettre sur pied une fondation pour aller à la rencontre des couches vulnérables et défavorisées en vue, soutient-on, d’alléger leurs souffrances à travers des œuvres sociales et humanitaires. L’idée en soi n’est pas mauvaise si tant est que cette assistance est symbolique et est mise en œuvre avec des ressources dont la provenance provenance est connue. Mais lorsque c’est à coup de milliards de francs aujourd’hui qu’une des premières dames décide de porter assistance aux populations d’une région du pays, il est tout à fait légitime de chercher à savoir d’où provient cet argent. Surtout dans un pays pauvre comme le Niger, malgré les richesses immenses dont recèle son sous-sol, et de surcroît en voie de surendettement.
Un investissement d’un milliard de francs pour des œuvres sociales, vous conviendrez certainement avec nous, c’est une grande prouesse de la part d’une fondation qui a moins de cinq ans d’existence et dont les créneaux de financement ne sont pas officiellement connus. Comme c’est le cas notamment des grandes fondations créées en Occident.
Derrière leurs structures respectives, les premières dames disent oeuvrer sans calculs pour alléger les souffrances des pauvres. Mais en vérité, et tout le monde le sait, il s‘agit surtout de travailler au profit de l’image de marque de leur époux et pour la mobilisation des militants en vue de sa réélection, à travers ces œuvres de charité.
I.D
Le Courrier
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