Point de Presse du RDP Jama’a Section de Niamey du 24-10-2015
Bonjour Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie d’avoir bien voulu accepter de répondre à notre invitation.
Nous ne sommes pas habitués au RDP de répondre à tout ce qui se dit dans la presse mais comme nous sommes à la veille de la campagne électorale la moindre information a son importance. Elle peut être reprise, commentée, amplifiée, déformée et auprès de l’opinion le mensonge peut parfois être pris pour la vérité et il faut éviter cela..
Vendredi dernier, le journal l’Enquêteur a publié une lettre ouverte de Monsieur Djibril Baré, lettre ouverte adressée par son biais au Président de notre Parti, le Président Hamid Algabid.
Le journal est dans son rôle et nous n’avons aucun commentaire à faire à son sujet.
Cette lettre contient de nombreuses allégations faites par Monsieur Djibril Baré à l’endroit du Président Algabid.
Le Président Algabid n’a pas voulu réagir comme à son habitude, qui a toujours consisté à supporter avec stoïcisme toutes les rumeurs, tous les mensonges, toutes les calomnies proférées à son encontre depuis qu’il dirige le Parti.
Mais le Directoire du Parti a jugé important de donner à l’opinion nationale et à nos militants la bonne information et de ne pas laisser prospérer le mensonge, ce qui serait préjudiciable au Parti car nous sommes à la veille d’élections générales auxquelles le parti prendra part.
C’est pourquoi nous avons décidé d’avoir cet entretien avec vous afin de vous donner les informations les plus justes pour que si commentaires il y a, que ce soit sur des faits avérés.
Venons-en, à la lettre ouverte de Monsieur Djibril Baré dans laquelle il aborde les faits suivants :
1. l’élection du Président Algabid à la tête du Parti en 1997,
2. la candidature du Président Algabid au Secrétariat Général de l’ONU
3. la nomination de M. Algabid comme PCA de la Cominak
4. la participation de M. Algabid à la délégation des partis politiques dans la sous-région au lendemain de l’assassinat du Président Baré,
5. l’audience avec les conseillers RDP de l’Arewa
1. De l’élection à la présidence du Parti :
M.Djibril dit que le Président Algabid devrait lui être reconnaissant de l’aide qu’il lui a apportée pour son élection.
Nous tenons en tout premier lieu à faire un bref rappel des fonctions occupées par Hamid Algabid de son entrée dans la fonction publique nigérienne à sa retraite avant même qu’il soit Président d’un parti politique.
DIRECTEUR DU COMMERCE EXTERIEUR en 1971 ET SECRETAIRE GENERAL DUDIT MINISTERE de 1971-1973
FONCTIONNAIRE INTERNATIONAL A LA BANQUE ISLAMIQUE SIEGE à JEDDAH 1974-1979
SECRETAIRE D’ETAT AUX AFFAIRES ETRANGERES 1979-1980
MINISTRE DU COMMERCE 1981
MINSTRE DELEGUE AUX FINANCES 1982
PREMIER MINISTRE DU NIGER 1983-1988
SECRETAIRE GENERAL DE L’OCI une organisation mondiale sœur de l’ONU totalisant plus de 50 pays membres, poste occupé en deux mandats 1989-1996.
C’est après ce deuxième mandat que de grands pays membres de l’OCI l’ont sollicité pour briguer le poste de SECRETAIRE GENERAL DE l’ONU.
A son retour au pays, c’était plus le régime qui avait besoin de sa caution, qu’il n’avait besoin de l’Etat.
A aucun moment le Président Hamid n’a eu à exprimer le désir ou l’ambition de diriger un parti politique même s’il avait des sympathies pour un parti politique bien connu.
Il aspirait à une retraite bien méritée après son mandat de huit ans à l’OCI quand le Président Baré lui a envoyé une délégation pour le prier d’être Président du nouveau parti, probablement à cause de son parcours élogieux et de ses relations notamment dans le monde arabe et musulman ainsi que des moyens financiers qu’il était supposé avoir.
Dr Hamid Algabid n’était pas très emballé par cette proposition et a demandé du temps pour réfléchir. Quinze jours ont passé sans qu’il réponde. La même délégation est revenue et devant son insistance, il finit par accepter le principe de diriger le nouveau parti.
Au moment du Congrès en 1997, 3 candidatures se sont annoncées dont celles de Amadou Boubacar Cissé et d’ AbdoulRahamane Seydou. Le Président Baré s’était envolé pour la Libye et il demanda au Général Ali Saibou de trouver une solution consensuelle et c’est Ali Saibou qui proposa, que Algabid devienne Président, Amadou Boubacar Cissé, vice-président, et Abdoul Rahamane Seydou Secrétaire Général.
C’est ce qui fut fait. A aucun moment Algabid n’a sollicité une intervention quelconque de Monsieur Djibril Baré.
2. De la candidature à l’ONU
Ce sont de grands pays musulmans qui ont demandé au Président Algabid d’être candidat à ce poste après son départ de l’OCI. Malheureusement cela a coïncidé avec le fait que notre pays était sous statut du régime d’exception, ce qui n’a pas joué en faveur du Niger et de son candidat.
Il y avait aussi les réticences de certains pays occidentaux qui n’acceptaient pas de confier ce poste à un musulman.
Cette campagne, il faut le préciser a été financée de bout en bout par les moyens obtenus par le Président Algabid à l’extérieur. Et cela jusqu’aux frais de mission de ceux qui sont allés à Washington. Malheureusement, ils n’ont pas fait le lobbying attendu d’eux et ont fait plutôt fait du tourisme.
3. De la nomination au poste de PCA :
Comme cela s’est toujours fait, des responsables politiques ont été placés à la tête de certaines institutions comme PCA.Et ce fut le cas pour la Cominak. Cela avait-il besoin d’une intervention particulière ?
En tout cas le Président Algabid n’a à aucun moment sollicité l’intervention de Monsieur Djibril pour être nommé à ce poste.
4. De la tournée en Afrique de l’Ouest :
Au lendemain de la mort de Baré, lorsque le parti avait été sollicité pour faire partie de la délégation, le Bureau politique s’est réuni et a recommandé à Monsieur Algabid d’y participer pour que le parti ne soit pas isolé sur la scène politique nationale.
C’est ce qui a été fait et Algabid n’a pas été le porte-parole de ce groupe. Si un journal a eu à le dire, il a été certainement mal informé puisque c’est totalement faux. Des témoins sont encore vivants pour le confirmer.
5. De l’audience avec les conseillers RDP de l’Aréwa :
Cette audience avait pour objet des affaires internes à la coordination de Dosso dont certains membres sont en désaccord avec le Coordonateur Régional. Mais celui-ci ayant été élu par sa base, le Président du Parti ne peut pas le démettre. Cela n’est pas dans ses prérogatives, il faut des élections pour cela.
Voilà Mesdames et Messieurs, les précisions que nous souhaitions apporter. Mais cela a pour toile de fond l’éventualité de la candidature de Monsieur Djibril Baré à la prochaine élection présidentielle.
Comme vous le savez le RDP en tant que parti a des règles dont notamment un code électoral qui fixe les conditions pour être candidat aux différentes élections : locales, législatives et présidentielles et même au sein des structures du Parti.
La première de ces conditions est d’être militant, la seconde d’être en règle pour le paiement des cotisations, la troisième d’être présenté par sa coordination, la quatrième pour les élections présidentielles d’être porteur d’un projet à même de convaincre les Nigériens pour emporter leur adhésion massive et la dernière condition, d’avoir l’investiture du parti si celui-ci juge que c’est dans l’intérêt du peuple nigérien.
Nous ne sommes pas sûrs que Monsieur Djibril remplisse toutes ces conditions.
Il est vrai que c’est le frère du Président défunt mais cela ne l’absout pas de s’y conformer. Nous avons beaucoup de respect pour la mémoire du Président Baré, pour sa famille dont nous saluons le courage, mais le Président Baré a voulu d’un parti à envergure nationale et non limité à une famille ou à une région.
C’est pourquoi des Nigériens venant de toutes les régions y ont adhéré librement au nom des idéaux dont lui, personnellement, était porteur.
De son vivant le RDP avait des milliers de militants. Quinze ans après beaucoup l’ont quitté non pas parce qu’on les a chassés mais parce qu’ils ne supportaient pas l’adversité. D’ailleurs tous ceux qui ont été aux premières loges comme ministre, directeurs généraux de société, PCA préfets, l’ont quitté pour le MNSD, le Lumana, l’UDR Tabbat ou le PNDS.
Parmi ceux qui l’ont abandonné, il y avait beaucoup de membres fondateurs. Ne sont restés que le Président Hamid Algabid et les sans-grades pour maintenir le Parti en vie dans le paysage politique nigérien avec leurs propres moyens, leurs cotisations, leurs sacrifices pendant toutes ces années.
Le RDP Jama’a dont beaucoup avaient pronostiqué la disparition après Baré est toujours là grâce aux efforts exclusifs de ceux qui ont adhéré parfois au parti après la mort de Baré, qui n’ont aucun lien de sang avec lui, mais qui lui sont restés fidèles pour les idéaux qu’il défendait.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes convaincus que notre parti a mieux à faire qu’à étaler sur la place publique nos états d’âme et nos dissensions. Le moment venu le RDP se déterminera en fonction des intérêts du Parti et du pays pour l’élection présidentielle à venir à travers les différentes coordinations...
Commentaires
Je sais ce que tu as