Levée des sanctions de la CEDEAO: « un non-évènement pour le Mali », selon son Chef de la diplomatie
En visite de travail à Moscou, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a livré la première réaction des États de l’AES suite à la décision annoncée le 24 février par les Chefs d’État de la Cédéao, de lever avec effet immédiat les sanctions contre le Niger, le Burkina, le Mali et la Guinée. Interrogé par la presse russe, Abdoulaye Diop a refusé de se livrer à tout commentaire sur les décisions d’une organisation dont le Mali n’est plus membre. Et de rappeler à cette occasion les raisons qui ont conduit le Niger, le Burkina et le Mali à quitter une organisation devenue, selon ses termes, « l’instrument de puissances étrangères ». Le ministre Diop a saisi l’occasion pour magnifier le partenariat entre Bamako et Moscou.
Dire que les autorités de transition des pays de l’AES ont « traité » le Sommet extraordinaire de la Cédéao du samedi 24 février 2024 à Abuja et les décisions qui en sont issues, de « non évènement », ce n’est pas faire dans la surenchère. Malgré la levée de toutes les sanctions qui ont été imposées aux trois (03) pays ainsi que l’appel des dirigeants ouest-africains à l’endroit du Niger, du Burkina Faso et du Mali de reconsidérer leur position de se retirer de l’organisation communautaire, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des pays concernés.
C’est de Moscou où il effectuait une visite de travail que le chef de la diplomatie malienne s’est pour la première fois prononcée sur la question. Interrogé sur la question au cours d’une conférence de presse qu’il a animé avec son homologue russe Serguei Lavrov, à l’issue d’une séance de travail, Abdoulaye Diop s’est refusé à tout commentaire sur la décision des dirigeants ouest-africains. « Je ne veux pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali n'appartient pas. Vous le savez, le mois dernier, le Mali, le Burkina, et le Niger ont saisi officiellement la CEDEAO pour indiquer qu'ils se retirent sans délai de cette organisation », a déclaré mardi à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères. Et de rappeler les raisons qui ont poussé les trois (03) pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de prendre cette décision annoncée officiellement le 28 janvier 2024 dans un communiqué conjoint. « Nous avons vu que progressivement cette organisation est devenue un instrument entre les mains de certaines puissances qui cherchent à créer des désordres dans notre région et qui cherchent à utiliser nos institutions pour pouvoir créer des problèmes au pays, créer même une menace parce que l'organisation a mis sur la table une menace d'agression militaire contre l'un de ses Etats membres », a indiqué le ministre Diop. « Nous avons décidé d'apporter aussi une réponse géopolitique en nous mettant ensemble avec un certain nombre de pays avec lesquels nous partageons la même réalité mais aussi la même vision de solidarité entre les pays, d'établir des liens de fraternité et de respect mutuel et de nous mettre à l'abri des situations d'ingérence. Je pense que c'est ce qui est important aujourd'hui à retenir dans le cadre de l'Alliance des États du Sahel. Nous travaillons pour réaliser ce que nous n'avons pas pu réaliser dans le cadre de la CEDEAO », a ajouté le ministre malien.
Raffermissement du partenariat entre Bamako et Moscou
Il convient de noter que le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération effectue depuis le début de la semaine une visite de travail en Russie, dans le cadre des échanges politiques entre les deux pays. Le ministre Abdoulaye Diop, qui est accompagné de son homologue de la Défense, le Colonel Sadio Camara, a au cours des échanges avec les autorités russes, tenu à saluer le partenariat stratégique entre Bamako et Moscou, avant d’exprimer la gratitude du Mali pour le soutien russe et d’affirmer par la même occasion la volonté des autorités de transition de renforcer la coopération dans divers domaines et en particulier dans le domaine de la Défense et de la Sécurité.
Au cours de cette séance de travail élargie aux délégations des deux pays, la partie malienne a ainsi mis en avant « le soutien multiforme apporté aux efforts du gouvernement du Mali en vue de la souveraineté et de la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire du national », a rapporté dans une note de presse, le service de communication du ministre malien des Affaires étrangères. D’après la même source, les ministres Diop et Camara ont notamment rappelé « les succès enregistrés dans le cadre de la mission régalienne des Forces de Défense et de Sécurité maliennes de sécurisation des personnes et des biens ». Ils se sont également félicités du renforcement de l’outil de défense, fruit du partenariat stratégique entre la République du Mali et la Fédération de Russie. Les délégations malienne et russe ont enfin salué « la convergence de vue entre les autorités des deux pays, notamment sur les questions politiques majeures et ont dénoncé l’instrumentalisation de la question des droits de l’homme à des fins politiques, ainsi que l’ingérence dans les affaires intérieures des États et le recours contreproductif aux mesures coercitives telles que les sanctions comme mode de règlement de crises ». Pour conclure, indique la note de presse, les deux délégations ont réaffirmé la volonté affichée de leur pays respectif à œuvrer davantage pour « le raffermissement de leurs relations d’amitié et de coopération gagnant-gagnant, conformément aux ambitions des Présidents Malien et Russe et aux aspirations des deux Peuples ».
A.Y.Barma (actuniger.com)
La solution est africaine mais comme d'habitude on préfère se chamailler sur des broutilles et sucer la queue du anassara. Quel panafricanisme dénaturé!