Guinée : au moins 14 morts et près de 200 blessés suite à l’explosion d’un dépôt de carburant à Conakry

L’explosion d’un dépôt de carburant, hier lundi à Kaloum, un quartier de la capitale Conakry, a fait au moins 14 morts et plus de 178 blessés selon le dernier bilan provisoire établi par le gouvernement au lendemain des faits. Le feu a été circonscrit après plusieurs heures de rude bataille et la solidarité tant nationale qu’internationale s’est rapidement mise en place pour venir en aide aux sinistrés alors que les enquêtes se poursuivent pour déterminer les circonstances du drame.

Selon les sources locales et les informations confirmées par les autorités, c’est aux environs de minuit, dans la nuit de lundi à dimanche, que  l’incendie s’est déclaré au niveau du principal dépôt de carburants du pays, situé dans le quartier de Kaloum, dans la capitale Conakry. Des détonations ont suivi et un immense feu s’est propagé sur le site qui est géré par la  Société Guinéenne de Pétrole et qui alimente tout le pays en carburant. Le dépôt est également situé dans la presqu’ile de Conakry, le quartier de Kaloum, qui abrite les principales administrations du pays notamment les ministères, les banques ainsi que les ambassades.

Malgré la mobilisation des forces de sécurité notamment les sapeurs pompiers et des volontaires, l’incendie a pris plusieurs heures avant d’être circonscrit hier en milieu de journée. L’explosion a occasion des morts, des blessés ainsi que d’importants dégâts matériels dans toute la zone. Des médias locaux ont rapporté que les bâtiments de la fédération guinéenne de football, le tribunal où se tient le procès du massacre du 28 septembre et plusieurs bâtiments gouvernementaux ont été touchés. Des immeubles et habitations situés dans le quartier ont été également soufflés par les déflagrations suite à l’explosion, amplifiant la psychose chez les populations riveraines ?

« Le bilan provisoire à mi-journée fait état de dépôts de 13 corps sans vie dans les structures sanitaires et de 178 blessés de nationalités guinéenne et étrangère »,  a annoncé hier lundi en milieu de journée, le gouvernement dans un communiqué. Selon la même source, la prise en charge des victimes a permis à 89 blessés de regagner leurs familles.

Comme mesures d’urgence annoncées le lundi alors que la situation n’était pas encore totalement maitrisée sur les lieux du sinistre, les autorités ont décidé de la fermeture des écoles, des administrations et des stations-services. Les fonctionnaires et travailleurs du secteur privé ont été priés de rester chez eux  alors que l’entrée du quartier de Kaloum a été fermée à la circulation.

Des sites ont été aménagés pour accueillir les riverains et les blessés ont été évacués vers les principaux centre médicaux de la ville notamment l’hôpital Ignace Deen situé dans le centre-ville.

« Nous avons une cellule de crise qui a été constituée sous la direction du Premier ministre, qui est à pied d'œuvre pour mobiliser les informations, apporter les premiers soins aux victimes et faire face à cet incendie » a rapporté Ousmane Gaoual Diallo, qui a indiqué qu’un mécanisme d'évacuation de ceux qui sont à proximité vers le Grand Palais du peuple a été mis en place. « Et l'esplanade du Palais sert de lieu d'abri provisoire pour ces victimes », ajoute -t-il. Pour les riverains, un plan sanitaire est mis en place et le communiqué du gouvernement invite l'ensemble des populations, les élèves et les étudiants à rester chez eux et de ne pas faire le mouvement vers le quartier de Kaloum.  « Pour éviter la panique qui commence à s'emparer des populations, des stations - service sont fermées jusqu'à nouvel ordre, excepté pour les services d'urgence qui vont pouvoir s'approvisionner ». explique le porte-parole du gouvernement.

Solidarité nationale et internationale                             

Alors que les images impressionnantes du feu ainsi que de la fumée qui se dégageaient du lieu de l’explosion faisaient le tour des réseaux sociaux, un mouvement de solidarité s’est vite mis en place. Sur sa page Facebook, le président de la transition du pays, le colonel Mamadi Doumbouya a adressé ses condoléances aux familles des victimes et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Des autorités politiques comme l’ancien Président Alpha Condé ont également transmis leurs messages de compassion aux victimes. Des associations et syndicats ont également tenu à exprimer leur solidarité aux sinistrés avant de demander une enquête indépendante pour déterminer les circonstances du drame.

Plusieurs voisins comme le Sénégal et le Mali ont décidé d’apporter leur aide notamment en moyens humains et en matériels pour contribuer à la gestion de la crise. Selon le ministre de la Sécurité, le général Bachir Diallo, le Sénégal avait envoyé une équipe de médecins et de spécialistes des incendies et l’équipe envoyée par le  Mali est en route.

D’autres pays ont également apporté leur solidarité au pays et les Nations unies et plusieurs autres organisations internationales ont annoncé leur aide au gouvernement.

Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)