L'armée française mobilisée après l'embuscade à la frontière malienne
Huit soldats, dont trois Américains, ont été tués dans une embuscade survenue mercredi, dans l'ouest du pays. Aucune victime n'est à déplorer côté Français, mais une opération impliquant des soldats de la force Barkhane est en cours, au lendemain de l'attaque.
Le Niger a été frappé mercredi par une attaque «terroriste», a annoncé jeudi le président nigérien, Mahamadou Issoufou. Des soldats américains et nigériens sont tombés dans une embuscade, après s'être lancés à la poursuite d'assaillants qui venaient d'attaquer le village de Tongo Tongo, au nord-ouest du pays. Le chef d'État nigérien a fait état d'un «nombre important de victimes». Selon un dernier bilan, huit soldats - quatre Nigériens trois Américains et l'un d'une «d'une nation partenaire» - ont été tués dans ce guet-apens. Deux soldats américains ont aussi été blessés mais leur état de santé est stable. D'après une source sécuritaire à l'AFP, l'attaque était l'oeuvre «d'hommes lourdement armés venus du Mali».
Côté Français, aucune victime n'est à déplorer. Mais au lendemain de l'attaque, une opération militaire est en cours, impliquant des soldats de la force Barkhane, a annoncé jeudi Patrick Steiger, porte-parole de l'état-major des armées. Des avions de chasse Mirage 2000 ont décollé, permettant de faire une démonstration de force. Mais ceux-ci n'ont pas été en capacité de tirer «en raison de l'imbrication (de forces) au sol», a souligné le colonel. L'armée française a également mobilisé deux modules d'évacuation médicale composés d'hélicoptères afin d'extraire des blessés en direction de Niamey, la capitale nigérienne. Le lourd bilan témoigne de la violence de l'accrochage et l'opération était toujours en cours jeudi dans la journée, selon Patrick Steiger.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a affirmé devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York, que cette attaque soulignait l'urgente nécessité de mettre à pied d'oeuvre la nouvelle force internationale de lutte contre les jihadistes du Sahel, le G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).
Ce sont les premiers morts américains au combat dans le cadre de la mission de lutte contre les groupes djihadistes dans cette région. Ils sont certes très présents au Niger, notamment sur l'aéroport d'Agadez, dans le nord, mais ne sortent que rarement de cette position. En 2015, les deux pays se sont toutefois engagés «à travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme». «Les femmes et les enfants paient un lourd tribu au terrorisme de manière directe comme victimes innocentes et de manière indirecte en tant que mères et épouses; elles viennent une fois de plus de perdre des fils et des maris», a déploré Mahamadou Issoufou. Une minute de silence a été observée en mémoire des soldats tués.
Le Figaro
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